10 février : vendredi 5° semaine ordinaire. Il a réussi son coup le diable ! Mais Dieu n’a pas dit son dernier mot !

Ce texte de la Genèse est d’une grande importance puisqu’il nous permet de voir la stratégie du tentateur. Un boxeur qui doit affronter un adversaire, avant de monter sur le ring, il aura visionné les derniers combats de cet adversaire. Ainsi, il connaîtra ses coups favoris et il saura mieux se défendre. S’il ne le fait pas, il risque d’être KO dès les premiers coups de l’adversaire ! Eh bien, ce récit de la Genèse nous raconte en détail le premier coup de notre Adversaire à tous, le diable ! Si nous comprenons comment il agit, alors nous pourrons nous défendre car il agit toujours de la même manière. Il y a très peu de variété dans sa manière d’essayer de nous mettre KO !

Sa grande stratégie, c’est de mettre nos problèmes au centre de notre vie pour que nous ne puissions voir plus que les problèmes ! C’est exactement ce qu’il va faire avec Eve qui entrainera Adam dans sa chute. Regardons cela de plus près.

Dieu avait tout donné à l’homme et la femme qu’il avait placés au sommet de la création. Il a dit : TOUS les fruits de TOUS les arbres sont pour vous. Il a juste mis une restriction : le fruit de l’arbre de la connaissance, vous n’y toucherez pas sinon vous allez mourir. Je fais deux remarques :

1° remarque : Dieu a tout donné sauf un. Si vous avez fait des maths, vous appris que l’infini moins un, c’est toujours l’infini. Cette restriction n’est donc rein en comparaison du don infini.

2° remarque : c’est donc pour protéger l’humain que Dieu a dit : ne touchez pas au fruit de cet arbre. Parce que Dieu savait que s’ils y touchaient, ils mourraient et là il avait vu juste !

Mais alors une question se pose : s’il ne fallait pas y toucher à cet arbre pourquoi l’avoir mis dans le jardin ? Eh bien, avec humour, je dirai parce que Dieu n’avait pas d’autre lieu, il n’y avait pas une 2° création disponible quelque part pour le mettre ! Soyons plus sérieux, cet arbre et son fruit étaient nécessaires. L’homme doit pouvoir connaître ce qui est bien et ce qui est mal, pouvoir distinguer l’un de l’autre. Mais Dieu en interdisant à l’humain de manger voulait signifier que l’humain devait compter sur Dieu pour connaitre le bien et le mal, pour distinguer le mal du bien. Quand l’homme s’arroge ce pouvoir, quand il veut décider par lui-même de ce qui est bien et mal, alors la catastrophe est proche. Et c’est bien ce qui se passe dans nos sociétés occidentales sans Dieu, qui ont voulu évacuer Dieu, les hommes s’arrogent le droit de décider de ce qui est bien et de ce qui est mal. Et c’est ainsi qu’on pourra bientôt tuer impunément son grand-père alors qu’on risque le tribunal pour avoir tuer son chat ! Dieu avait dit : n’y touche pas à ce fruit sinon tu dérailleras complètement et finalement tu mourras … il avait vu juste !

Venons-en à la stratégie du diable. Savez-vous quel est l’arbre qui est au milieu du jardin ? Si nous lisons de près le texte de la Genèse, en 2,9 il est dit explicitement que c’est l’arbre de la vie. L’arbre de la connaissance est cité juste après mais sans être localisé. Eh bien, le diable en interrogeant la femme sur l’interdit va mettre le problème au centre des préoccupations de la femme. En effet, c’est elle qui va dire : pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas. » Cet arbre qui n’était pas localisé voilà que, subitement, il se retrouve au milieu du jardin, au milieu des préoccupations de la femme, le problème posé par cet interdit devient central et cache désormais la générosité, la bonté de Dieu qui agit donné TOUS les fruits de TOUS les arbres, sauf un. C’est sa grande stratégie au diable, chercher à mettre nos problèmes au centre de notre vie. Des problèmes, nous en avons tous, ils peuvent légitimement nous préoccuper, à certains moments. Mais le diable va essayer de faire en sorte que nous ne voyons plus que les problèmes, il n’y a plus que ça dans nos vies. Du coup, la vie devient un problème, les autres sont des problèmes, Dieu, lui-même est un problème, tout devient problématique et ça nous « bouffe » la vie.

Ah, ça, on peut dire qu’il a réussi son coup, le diable ! En tordant la Parole de Dieu, en laissant croire que Dieu n’a pas donné grand-chose puisqu’il a gardé le meilleur pour lui, le diable va réussir un double coup de force.

  • 1° coup de force, il fait douter de la bonté de Dieu ce qui, on le verra demain va instiller la peur de Dieu dans le cœur des hommes. Puisque Dieu n’est pas aussi bon que ça, peut-être convient-il de se méfier de lui !
  • 2° coup de force, il fait entrer le poison de la convoitise dans le cœur de la femme et par conséquent de l’homme aussi par la suite.

La convoitise, je n’en parle pas aujourd’hui, ça sera le cœur de l’un de mes enseignements pour la St Valentin. Mais je veux revenir sur le 1° coup de force : le diable fait douter de la bonté de Dieu parce qu’il agit encore ainsi, aujourd’hui. Dès que les hommes ont un problème, ils disent : qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela ? Ils rendent Dieu responsable de leurs malheurs, signe que le diable a gagné, il a fait douter de la bonté de Dieu. Approfondissons ce point.

C’est quand même terrible d’entendre le diable se présenter comme expert en bonheur des hommes ! C’est bien de cela dont il s’agit dans le texte, le diable dit savoir, mieux que Dieu, ce qui est bon pour les hommes, ce qui les conduira à l’épanouissement. Et, ce faisant, il présente Dieu comme l’Adversaire principal des hommes puisqu’il leur interdit ce qui les conduira au bonheur et que, pour les maintenir dans la peur, il brandit des menaces sans fondement. Non, si vous mangez, vous ne mourrez pas, vos yeux s’ouvriront, vous deviendrez comme Dieu et donc, vous n’aurez plus besoin de Dieu, de ce Dieu qui se révèle être votre plus grand adversaire. Quel coup de force, Satan dont le nom signifie justement Adversaire cherche à se faire passer pour le partenaire des hommes dans leur recherche de bonheur et désigne Dieu comme l’Adversaire véritable. C’est un renversement total qu’il opère, quel mensonge ! C’est bien pour cela que Jésus n’hésitera pas à l’appeler le père du mensonge Jn 8,44 et qu’il précisera qu’il est meurtrier dès le commencement. Il tue la vérité, il tue la relation de l’homme avec Dieu et des hommes entre eux.

Et le pire dans cette histoire, c’est que la femme n’entend pas le mensonge, elle se laisse séduire. Il faut dire que si Adam avait été là, ça ne se serait peut-être pas passé comme ça, mais les hommes sont tellement absents ! On le verra demain ! La femme s’est laissé séduire par ce beau-parleur qu’est le serpent, il parle de manière mensongère, mais il le fait bien. Et les femmes sont sensibles aux paroles plus qu’à la beauté physique, alors que les hommes, c’est le contraire ! J’ai appris, il y a peu, que Don Juan n’était pas un bel homme, mais un beau parleur et c’est ainsi qu’il a pu prendre tant de femmes dans ses filets. Une femme, elle aime parler, non pas parce qu’elle serait pipelette, mais parce qu’elle a besoin de partager ses sentiments. Du coup, les femmes souffrent souvent d’avoir à leurs côtés des hommes taiseux qui n’ouvrent la bouche que pour parler de leur boulot et du foot mais qui ne partagent jamais leurs sentiments ! Alors, quand arrive un beau parleur, il y aura très vite danger ! Et là, il y a eu danger !

La femme se laissant séduire mange le fruit et en donne à son mari qui ne refuse pas, l’homme est souvent très faible sous ses allures de gros dur ! Le diable avait promis que leurs yeux allaient s’ouvrir, de fait ils se sont ouverts, mais pas en découvrant qu’ils étaient devenus comme Dieu, en découvrant qu’ils étaient nus. C’est-à-dire qu’ils ont tout perdu, ils se retrouvent sans rien. Et voilà ce qui arrive, aujourd’hui encore, quand on écoute les suggestions du Tentateur, on perd tout. Le Tentateur en cherchant à nous attirer vers le péché nous fait miroiter plein de promesses et quand nous croquons à pleine dents dans le fruit défendu mais si attirant, il se passe toujours la même chose : non seulement aucune promesse n’est tenue, mais nous avons tout perdu.

Si cet épisode était la fin de l’histoire des relations entre Dieu et les hommes, cette fin serait tragique, bien éloignée d’un « happy end » ! Mais ce n’est pas la fin, nous verrons la suite demain. Dieu n’a pas dit son dernier mot ! Le diable a peut-être gagné en mettant l’homme et la femme KO, mais, Dieu, lui, il n’est pas KO et il va le montrer !

L’Evangile d’aujourd’hui nous montrait Jésus qui faisait entendre les sourds et parler les muets. Qu’il accomplisse encore ce miracle pour nous, aujourd’hui ! Ne faisons pas la sourde oreille face à tout ce que nous avons entendu sur la stratégie du Tentateur, tenons-nous sur nos gardes ! Et que nos langues se délient pour prévenir nos frères afin qu’ils ne se fassent pas avoir ! C’est l’un des enjeux de cette semaine St Valentin.

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    Votre homélie parle beaucoup de combat : c’est un peu Ring parade … Qui va en sortir gagnant ?
    C’est peut-être Guy Lux qui va nous donner la lumière !!!!!

    Finalement, cher père, je vous laisse juge-arbitre de mes commentaires. Peut-être que vous avez encore vos cartons dans la poche …

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