19 décembre : Silence ! Dieu est en train d’opérer et c’est délicat !

Je vous avoue que, pendant des années, j’ai trouvé que la sanction du Seigneur à l’égard de Zacharie était bien sévère, le rendre muet pendant des mois juste pour avoir posé une question, avouez que ça parait quand même un peu dur, surtout venant de la part de Dieu qui a supporté tant d’écarts de son peuple, qui a pardonné sans se lasser, pourquoi, subitement, cette sévérité ? Parce que, moi, j’aurais rêvé d’un autre scénario : Zacharie sort du Temple et, dans la joie, il témoigne de ce qu’il vient de vivre dans cette rencontre extraordinaire avec le Seigneur et ce que le Seigneur vient de lui a annoncer : il aura un enfant et quel enfant ! Voilà, c’est comme ça que moi, je pensais que ça aurait dû se passer.

Et mon questionnement par rapport au comportement du Seigneur à l’égard de Zacharie était encore renforcé par le fait qu’on a l’impression qu’il y a deux poids deux mesures. Parce que Marie, elle aussi, elle posera, quelques mois plus tard, une question à l’ange : comment cela va-t-il se faire ? Et elle, elle ne sera pas rendue muette pour autant ! Alors est-ce que le Seigneur fait des différences entre les personnes ? Est-ce que Marie aura droit à un traitement de faveur ? 

En méditant, un peu plus longuement sur cette annonciation à Zacharie, j’ai été heureux de comprendre un peu mieux pourquoi Zacharie était devenu muet et pas Marie, de vérifier que Dieu ne faisait pas de différences entre les personnes ou plutôt qu’il donnait à chacun ce dont il avait le plus besoin. Car il y a une grande différence entre Marie et Zacharie. Marie, elle, elle n’avait rien demandé et voilà que l’ange lui annonce qu’elle va enfanter un enfant, cadeau de Dieu, un cadeau non seulement pour elle, non seulement pour le peuple, mais pour toute l’humanité. Face à cette promesse, elle ne pose qu’une question : comment cela va-t-il se faire ? Et on comprend qu’elle pose cette question, ce qu’elle vient d’entendre est tellement inouï ! Mais vous avez bien compris que sa question ne remettait pas du tout en cause le projet de Dieu, sa question n’émettait aucun doute sur la faisabilité du projet de Dieu. Elle demande juste comment ça va se passer, comment elle va pouvoir être intégrée dans le projet de Dieu. Ce qui signifie qu’elle a déjà dit oui, elle est déjà passée aux modalités pratiques : comment cela va-t-il se faire ? Sa question est donc une manifestation de foi.

Avec Zacharie, c’est tout autre chose ! Si Marie n’avait rien demandé, Zacharie, lui, avec sa femme Elisabeth, ensemble, ils avaient dû prier et prier encore, offrir des sacrifices pour demander à Dieu de se montrer favorable en leur accordant cet enfant qu’ils espéraient tant et cela a duré des années et des années. Et voilà que l’ange vient le voir pour lui dire : ça y est, vos demandes ont été exaucées … et ce n’est pas n’importe quel enfant qui va voir le jour dans votre couple, puisqu’il va être revêtu de la puissance du prophète Elie, qui était considéré comme le plus grand des prophètes. Non seulement Dieu répond à leurs prières, mais il leur donne bien plus qu’ils n’auraient jamais osé espérer.

Vous vous rendez compte, c’est un ange, en personne et pas n’importe quel ange, puisque c’est l’archange Gabriel lui-même, qui vient lui faire cette annonce. En plus, il vient faire cette annonce dans le Temple, au cours de son service comme prêtre comme pour bien l’aider à comprendre qu’il n’est pas dans un rêve. Dieu vient lui parler par l’ange dans le Temple qui est le lieu de son habitation, c’est du solide, cette apparition. Il n’y a vraiment aucune raison de douter, de s’étonner que, dans sa maison, Dieu parle et annonce des merveilles ! 

Tous les ingrédients étaient réunis pour que Zacharie soit fou de joie : sa prière si souvent et si longtemps répétée va enfin être exaucée et de quelle manière … en plus, c’est Dieu, par l’un de ses plus grands anges qui le lui annonce dans le Temple, au cœur de son service de prêtre. Oui, il y avait tout pour que Zacharie écourte son service pour aller annoncer cette bonne nouvelle inouïe à Elisabeth. Mais lui, au lieu de se réjouir, il commence quasiment par douter et réclamer une preuve pour être sûr que c’est sérieux. « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? » demande-t-il à l’ange. En plus, il rajoute, et c’est sans doute le plus grave, que c’est peut-être un peu tard, Dieu aurait pu répondre quand c’était le moment, maintenant, avec Elisabeth, ils se sentent trop vieux pour accueillir un enfant ! C’est bien ce qu’il dit en prononçant ces paroles : « Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. »

Je pense que vous comprenez maintenant de manière très claire qu’il n’y a aucune commune mesure entre la question de Marie et la question de Zacharie. Et puis j’ai aussi compris que le silence auquel Dieu le contraignait en le rendant muet n’était pas une punition parce que ce n’est pas l’habitude de Dieu de donner des punitions. Dieu est tellement miséricordieux qu’il ne punit pas. Non, le silence qu’il impose à Zacharie, c’est un véritable cadeau de sa miséricorde. Puisque Zacharie n’arrivait pas encore à se réjouir de cette bonne nouvelle, Dieu allait lui laisser du temps pour comprendre. Mais, pour être sûr qu’il ne perde pas son temps en bavardages inutiles, en questions stériles, pour être sûr qu’il utilisera bien ce temps pour réfléchir, prier, méditer, il lui fait ce cadeau du silence. En le rendant muet, Dieu ne le punit pas, il lui fait le cadeau du silence pour qu’il puisse, avec le temps qui lui sera nécessaire, s’ajuster au projet de Dieu.

Du coup, en découvrant cela, dans ma méditation, j’ai mieux compris, que dans nos Foyers de Charité, quand nous demandons le silence aux retraitants, cétait un beau cadeau que nous leur offrions de la part de Dieu. Nous leur offrions le temps, la disponibilité nécessaire pour s’ajuster au projet du Seigneur. Nous leur offrions les meilleures conditions pour que le Seigneur puisse accomplir en eux tout ce qu’il est nécessaire d’accomplir. Quand un grand chirurgien réalise une opération très délicate, la salle d’opération n’est pas remplie de bavardages, c’est le grand silence, c’est trop sérieux ce qui se passe. Eh bien, dans chaque retraite, ce qui se passe est trop sérieux pour que nous remplissions les lieux de bavardages. Le grand chirurgien de l’amour est en train de réaliser une opération spectaculaire : il donne un cœur nouveau, il met un Esprit nouveau. Une telle opération, aussi délicate et aussi décisive, ne peut se réaliser que dans le plus grand des silences.

C’est ce que le Seigneur a fait pour nous au cours de cette semaine, dans le silence, il a réalisé une opération très délicate : nous donner un cœur nouveau, mettre en nous un esprit nouveau. Je me permets de préciser un peu les détails de cette opération pour que nous comprenions bien tout ce que le Seigneur a réalisé. C’est une greffe cardiaque que le Seigneur a réalisé : il a enlevé notre cœur devenu un peu trop un cœur de pierre pour nous greffer un cœur d’amour pour que, désormais, nos cœurs deviennent semblables au cœur de son divin Fils, il a répondu à nos prières : rendez mon cœur semblable au vôtre ! C’est fait ! 

Mais il ne s’est pas arrêté là, puisqu’il nous avait entre les mains, il en a profité pour faire encore plus ! Il a mis en nous un Esprit nouveau, c’est à dire que c’est son Esprit-Saint qu’il a greffé en nous. Ça aussi, c’est fait et c’est bien fait ! Une telle opération ne pouvait se réaliser que dans le plus grand des silences et nous l’avons bien respecté.

Maintenant, nous allons sortir de la salle d’opération et il n’y aura pas besoin de convalescence parce que Dieu réussit tellement bien ce qu’il fait que nous devenons opérationnels tout de suite ! Oui, mais, il y a un problème qui va se poser, parce que le Malin, lui, il va essayer de nous faire croire que ça n’a pas marché ! Et il va s’y prendre de plusieurs manières. Avec certains, il va se débrouiller pour qu’ils retombent vite dans une ancienne mauvaise habitude pour qu’ils doutent de la réussite de l’opération. Avec d’autres, il va leur montrer ce que certains sont devenus capables de faire suite à la retraite et comme ça, il leur fera croire que pour eux, ça a marché, pour les autres, ça a marché mais pas pour toi ! Ne le croyons pas, c’est le père du Mensonge !

Dans le dernier enseignement, j’ai insisté sur le fait que le Saint-Esprit nous est donné pour que nous croyions, mais que nous croyons vraiment ! C’est pour cela que je vais maintenant faire cette prière d’effusion du Saint-Esprit sur vous, en étant sûr que, moi qui prie sur vous, je serai aussi visité. Je vais prier sur vous pour que le Saint-Esprit vous permette de croire que le Seigneur a réussi l’opération délicate pour laquelle vous êtes entré en retraite, pour que vous croyez que c’est fait et bien fait ! 

Je termine en évoquant le fait que Zacharie, dès qu’il aura retrouvé la parole, va proclamer les merveilles de Dieu. On voit les bienfaits du silence dans sa vie, il devient disciple-missionnaire avec une parole qui prend une force qu’elle n’avait jamais eue jusque-là. Qu’il en soit ainsi pour nous !

Cet article a 2 commentaires

  1. Adéline

    Amen !

  2. wilhelm richard

    je me demande pourquoi Élisabeth et Zacharie ont prénommé leur fils Jean. ils auraient dû l’appeler ……
    SANS SON ! Je reste bouche bée !!!
    Par ailleurs, Véronique Sanson faisait-elle allusion à l’histoire de ces jeunes vieux tourtereaux en chantant : »j’ai besoin de personne …. » ?

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