20 février : lundi 7° semaine temps ordinaire Se faire un collier avec les perles de la Parole

Les colliers plaisent beaucoup aux femmes, surtout quand chaque perle est un diamant, une pierre précieuse ! Les rabbins aimaient faire ce qu’ils appelaient des colliers avec des Paroles des Ecritures. Ils réunissaient des Paroles qui n’avaient pas forcément un grand lien les unes avec les autres, au niveau du sens, mais qui avaient un mot en commun, une image commune. Et, ces paroles mises bout à bout, formaient un collier parce que, chaque Parole, était comme une perle précieuse, un diamant.

Eh bien, on peut dire que la littérature de Sagesse dans la quelle nous entrons aujourd’hui avec ces lectures du livre de Ben Sirac est comme un immense collier qui lie ensemble un certain nombre de paroles de sagesse qui sont comme des proverbes, et vous connaissez bien ça dans votre culture africaine. Hélas, nous n’aurons pas le temps de récolter beaucoup de perles puisque mercredi, nous entrerons dans le carême et nous arrêterons donc cette lecture. Mais profitons de ces deux jours pour commencer un beau collier en recueillant

Aujourd’hui, la Parole de Sagesse que nous pourrions retenir, la perle, le diamant que nous pourrions garder, c’est ce verset qui disait : la source de la sagesse, c’est la parole de Dieu au plus haut des cieux. On peut faire une lecture christologique de cette parole en nous rappelant que Jésus est la sagesse incarnée, comme le dit St Louis-Marie Grignon de Montfort. Mais, si on n’est pas un savant, on peut aussi accueillir cette parole aussi simplement qu’elle est écrite : la source de la sagesse, c’est la parole de Dieu au plus haut des cieux. Tu veux être sage ? Alors, lis la Parole de Dieu. 

Evidemment, quand on parle de sagesse dans la Bible, on utilise ce mot dans un autre sens que l’utilisent les mamans qui demandent à leurs enfants d’être sages ! Etre sage, dans la Bible, c’est bien gouverner sa vie et tellement bien la gouverner que nous devenons devient des repères sûrs pour les autres. Donc, si nous voulons bien gouverner notre vie, accrochons cette 1° perle au collier que nous allons faire en lisant le livre de la Sagesse : la source de la sagesse, c’est la parole de Dieu au plus haut des cieux. Si tu veux bien gouverner ta vie, lis la Parole de Dieu. Mais ne te contente pas de la lire, il faut qu’à l’image de Marie, tu la gardes dans ton cœur pour qu’elle puisse développer la puissance qu’elle porte en elle-même. Rappelons-nous la parabole du semeur qui nous parle de la puissance de la Parole qui peut produire jusqu’à 100 pour un dans le cœur qui l’accueille et la garde. Devenons des amoureux de la Parole et quand nous la lisons et qu’une Parole nous touche, gardons-la, mettons-la comme dans un collier que nous porterons sur notre cœur.

Venons-en à l’Evangile ! Vous avez entendu comment commençait le texte : en ce temps-là, Jésus, ainsi que Pierre, Jacques et Jean, descendirent de la montagne. Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. Nous sommes donc juste après la Transfiguration, texte que nous avons lu samedi. Pourquoi toute la foule était stupéfaite, et pourquoi les gens accouraient-ils pour saluer Jésus ? Ce n’était pas la 1° fois qu’ils le voyaient !  Y a-t-il eu déjà des informations sur ce qui s’est passé sur la montagne ? Je ne sais pas si vous savez ce qu’est le téléphone arabe … il fonctionne encore mieux que les smartphones ! C’est donc bien possible ! D’autant plus que, de manière étonnante, dans l’Evangile de Marc, Jésus n’invite pas ses disciples au silence, alors que c’est l’Evangile du secret messianique. Si le téléphone arabe a fonctionné, ça expliquerait pourquoi toute la foule était stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. Jusque-là, comme le disait le père Amand, samedi, les apôtres avaient vu en Jésus un homme comme eux, meilleur qu’eux, c’est vrai, plus fort qu’eux, c’est vrai, mais c’était un homme ! Et sur la montagne, ils ont été illuminés par la vérité de l’identité profonde de Jésus. Alors, c’est peut-être cette nouvelle qui a circulé par le téléphone arabe et qui explique pourquoi toute la foule était stupéfaite, et pourquoi les gens accouraient pour saluer Jésus ? Cela montre que lorsque l’on comprend qui est vraiment Jésus, on veut l’approcher. J’ai été tellement touché, une nouvelle fois, parce que je l’avais déjà vu dans mes séjours précédents, j’ai été tellement touché par l’attitude de foi des gens quand on passait au milieu d’eux avec Jésus-Eucharistie : toute la foule était stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer ! Certains baisaient notre étole quand nous portions le St Sacrement !

Ensuite, Jésus pose une question sur le sujet de conversation animée entre la foule et les disciples qui n’étaient pas sur la montagne. On aura l’explication par l’arrivée de cet homme qui se plaint de ce que les disciples n’ont rien pu faire pour son fils qui avait pourtant de gros soucis. Les disciples n’ont rien pu faire pour lui, mais en entendant cela, je me suis demandé :  ont-ils au moins essayé ? Le texte n’en dit rien ! Mais, le Saint-Esprit m’a suggéré cela, ils n’avaient pas essayé de faire quelque chose pour lui, voilà pourquoi ils n’ont rien pu faire ! Peut-être ont-ils dit à cet homme : Jésus n’est pas là, attendez qu’il revienne ! C’est ce que font tant de chrétiens qui n’ont pas suffisamment de foi pour essayer de faire quelque chose pour ceux qui viennent les voir et qui se retrouvent en grande difficulté ! Ici, on a vu, samedi, que ce n’était pas le cas ! Personne n’a dit aux malades venus avec tant d’espérance : Jésus est parti au ciel, attendez qu’il revienne pour être guéris ou attendez d’aller chez lui ! Non, Jésus est passé au milieu des malades, parce que Jésus n’est pas parti. Il a promis d’être avec nous, jusqu’à la fin des temps … et il a tenu promesse par sa présence eucharistique. Et nous avons expérimenté que sa présence eucharistique avait une grande puissance, même si un certain nombre des guérisons annoncées devront être confirmées. Mais nous avons vu sa puissance, comme les gens de l’Evangile vont voir la puissance de Jésus.

Il y aurait beaucoup à dire sur la description qui est faite de ce que vit cet homme tourmenté par un esprit mauvais. Je souligne juste deux points.

– D’abord, il est dit que cet esprit le rend muet : attention à ce que cet esprit ne vienne pas nous saisir juste au moment où nous allons nous confesser ! Cet esprit mauvais, il nous rend muet quand nous n’osons pas dire tous nos péchés ou quand nous les disons de manière enrobée … ou au milieu d’une quinte de toux pour que le prêtre ne comprenne pas ! Le démon muet fait des ravages parce qu’un péché caché n’est pas pardonné et le pécheur n’est pas guéri !

 – Cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. Cet esprit lui fait perdre la maitrise de lui, il se comporte comme un animal. J’ai expliqué dans mon 2° enseignement que la maitrise de soi, c’était un fruit de l’Esprit-Saint, il est dans la liste des fruits que Paul donne en Galates 5,22-23. Mais l’esprit mauvais, il veut justement nous faire perdre cette maitrise de nous-mêmes et nous faire revenir à l’état animal, ce qui est le cas de ce pauvre garçon qui se comporte un peu comme un animal. Les animaux n’ont pas de maitrise d’eux-mêmes. J’ai souligné les risques dans le domaine de la sexualité, surtout pour les hommes, de ne pas demander ce fruit de l’Esprit qu’est la maitrise de soi. Perdant cette maitrise, ils se comportent comme des animaux.

Autre élément que je veux souligner, c’est ce que le père rajoute des effets destructeurs de cet esprit mauvais qui tourmente son fils depuis sa jeune enfance. Le père dit : il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. L’esprit mauvais aime nous faire croire qu’il veut notre bien, que si nous écoutons ses suggestions, nous serons plus heureux. C’était déjà ce qu’il disait à Eve et ce qu’il aime nous redire. Comme il est bon d’entendre ce qui se produit quand on cède à ses suggestions : il jette dans le feu et cherche à nous noyer. Il n’est pas ami de l’homme comme il le prétend, il est, au contraire, son pire ennemi. Ne le croyons jamais, ne lui disons jamais oui. C’est ce que je disais aux jeunes : égo (oui en Kirundi) à Jésus et oya (non en Kirundi) au démon !

Je passe sur le passage qui concerne la foi, vous le méditerez sans moi, directement avec le St Esprit qui vous inspirera. Je voudrais en arriver à ce qui est dit à la fin et qui quand même assez étonnant, je relis le texte : L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. » Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout. Il faut une intervention en deux temps pour Jésus. Faire sortir le démon ne suffit pas à rendre vivant cet enfant, il faut que Jésus le saisisse par la main et le relève. C’est très important comme mention car il ne sert à rien de prier pour la libération d’une personne si cette personne n’est pas prête à prendre la main de Jésus. Vous connaissez d’ailleurs la mise en garde de Jésus sur l’esprit qui a été chassé d’un cœur et qui ne sait où aller et qui finit par revenir dans ce cœur puisqu’il est vide et il revient avec quelques amis démons, ce qui fait que la situation de celui qui a été libéré est pire qu’avant !

La prière de libération ne suffit pas si la personne n’est pas prête à prendre la main de Jésus, à marcher avec lui, à le laisser emplir son cœur. C’est pour cela que je disais aux jeunes : oya au démon et égo à Jésus, il faut les deux.

Je termine en évoquant la dernière parole de Jésus qui explique à ses apôtres que ce genre de démon, il n’y a que la prière qui peut le faire sortir. Matthieu rajoutera : et le jeûne. Nous aurons mercredi l’occasion de réfléchir, justement, sur l’importance de la prière et du jeûne auquel Jésus rajoutera l’aumône, c’est-à-dire, la charité. Dans tout ce que je viens de vous partager, j’espère que vous aurez trouvé l’une ou l’autre perle que vous garderez sur votre collier des paroles qui vous font grandir en sagesse !

Cette publication a un commentaire

  1. NGENDAKURIYO

    OYA au démon et EGO à Jésus. Merci père Roger.

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