25 juillet : fête de St Jacques, apôtre. Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière !

1° lecture : vase d’argile = poterie sans valeur, pas de la porcelaine ! 

Poterie sans valeur et même bien fêlée parfois ! cf. les chrétiens ne sont pas de la vaisselle de luxe … nous ne sommes pas meilleurs que les autres, c’est trop clair !

Mais, pour autant le Seigneur ne compte pas nous remplacer … au contraire ! 

  • Audiard : Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière
  • Et puis le Seigneur aime pratiquer avec nous le Kintsugi ! Rassurez-vous, ce n’est pas une prise de judo pour nous mettre KO ! C’est une technique japonaise pour recoller un vase cassé. « Kintsugi », ce mot, on peut le traduire par « jointure à l’or. » Nous, quand on recolle un vase cassé, on veut faire disparaitre autant qu’il est possible les traces de la cassure en recollant le mieux possible. Au Japon, on recolle en utilisant l’or fondu comme colle. C’est-à-dire qu’on met en évidence les cassures mais, avec cette technique, plus un vase a été malmené et cassé, plus il devient précieux puisqu’il y a de plus en plus d’or. Ainsi en va-t-il pour nous puisque l’or de la miséricorde de Dieu vient nous restaurer quand notre péché vient nous casser, nous briser le cœur.

Poterie sans valeur, bel exemple dans l’Evangile avec l’attitude de Jacques et Jean, pas glorieux !

  • Jésus vient d’annoncer pour la 3° fois, qu’il va mourir et que ça ne va pas être simple … eux ils se disent que c’est le moment de se placer !
  • Ils n’ont même pas le courage de demander, ils font intervenir leur mère !
  • Et ça, c’est Jacques et Jean, Jacques, on en sait moins sur lui, même si c’est lui qu’on fête aujourd’hui … mais Jean, le disciple que Jésus aimait, qui reposera sur la poitrine du Seigneur lors de l’institution de l’Eucharistie. On aurait attendu mieux de lui et qu’il dissuade son frère d’entretenir un tel projet, une telle ambition ! Eh bien, non, il était comme les autres, poterie sans valeur … 

Pourtant Jésus les a choisis ces apôtres alors que dans cette bande, il n’y en avait pas un pour racheter les autres ! Tous à un moment donné, ils montreront leur extrême fragilité et même le 1° d’entre eux, Pierre ! D’ailleurs, dans l’Evangile de Marc, au moment de l’arrestation de Jésus, il est dit : et TOUS s’enfuirent (16,54) TOUS, pas un pour racheter les autres !

Ils illustrent parfaitement cette belle parole du curé d’Ars, parole pleine d’humour : les saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini !

Plein d’espérance pour nous ! Pas pour que nous nous contentions de vivre dans la médiocrité, mais pour que nous acceptions de nous laisser travailler par la grâce de Dieu, par le Saint-Esprit. Et vous savez, le Saint-Esprit, on l’appelle ainsi justement parce qu’il est l’Esprit qui fait les saints.

Et justement, le Saint-Esprit va faire de ces apôtres peureux, gaffeurs, autocentrés, des saints, des témoins qui donneront, les uns après les autres leur vie pour Jésus. Après la Pentecôte, après avoir reçu le Saint-Esprit, ils ne sont plus les mêmes !

La vie de Jacques, que nous fêtons aujourd’hui, l’illustre parfaitement ! Jacques n’a pas bien commencé, nous l’avons entendu, mais il aura bien fini puisqu’il sera le 1°, parmi les apôtres, à mourir martyr … il a bien fini, enfin, vous comprenez ce que je veux dire en disant qu’il a bien fini alors qu’il est mort martyr ! 

Il a fini en se donnant totalement, en imitant le Christ … il n’était plus du tout préoccupé de se faire une bonne place ! Le Saint-Esprit l’avait transformé

Et la maman Zébédée aura suivi le même chemin, prototype de la mère juive qui couve ses enfants, heureuse de leur ambition, elle est allée plaider leur cause, alors qu’elle aurait pu leur dire que leur projet n’était pas ajusté. Non, comme une bonne mère juive, d’abord ses enfants et les autres après ! Eh bien, elle aussi, elle aura fait son chemin puisqu’on la retrouve présente à la Croix, plus du tout préoccupée de placer ses fils, mais de soutenir Jésus, de l’accompagner jusqu’au bout … quel chemin et tout ça avant la Pentecôte !

Ce que l’Esprit-Saint a fait pour les apôtres, il peut et il veut le faire pour nous ! Nous qui n’avons pas forcément bien commencé, nous qui, à l’image des apôtres, avant la Pentecôte, sommes si souvent médiocres, il nous prendra là où nous en sommes pour nous conduire sur le chemin de la sainteté … Attention, à nos images de la sainteté trop souvent déformées. Devenir saint, en fait, ce n’est ni plus ni moins que réussir sa vie ! Voir toutes nos aspirations les plus profondes se réaliser.

Oui, c’est ce que le Seigneur veut pour nous, pour chacune et chacun de nous, nul n’est trop petit, trop loin, tombé trop bas pour que le Seigneur n’ait pas cette ambition pour lui. Et c’est pour accélérer le travail qu’il nous a invité à vivre cette retraite !

Rappelez-vous, la Parole de la 1° lecture d’hier que je soulignais dans ma 1° intervention : « Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire. » Je vous ai dit que ça n’était pas très bien traduit. Ne rien faire, en italien ça se dit : farniente ! Le Seigneur ne vous a pas invité à venir à cette retraite pour du farniente ! Non ! Il faudra que nous acceptions de nous laisser faire, c’est autre chose que le farniente ! Alors, on va traduire de cette manière cette Parole qui peut devenir le mot d’ordre de cette retraite, la Parole emblématique :  Le Seigneur, par son Esprit-Saint, agira pour vous, et vous, vous n’aurez qu’à vous laisser faire !

Enfin, je termine en soulignant que St Jacques, c’est l’apôtre du chemin, du chemin de Compostelle, ce chemin que j’ai eu la grâce de pouvoir faire en 2 mois pour me préparer à devenir Vicaire Général. Alors, en ce jour, nous demanderons particulièrement son intercession pour que nous nous laissions faire, pour que nous acceptions de faire le chemin que le Seigneur veut nous faire faire au cours de cette retraite. Le Saint-Esprit saura nous guider et même nous porter quand ça sera nécessaire. Mais il y a une chose qu’il ne pourra pas faire à notre place, c’est vouloir faire ce chemin, consentir au travail qu’il veut faire en nous. Ça, c’est notre part, pas de farniente, donc ! Mais soyons en sûrs : Le Seigneur, par son Esprit-Saint, agira pour nous, et nous, nous n’aurons qu’à nous laisser faire !

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