Le livre d’Isaïe qui nous accompagne pour ce temps de l’Avent pourrait être appelé le livre de la promesse. D’ailleurs, il fourmille de promesses, dans chaque texte que nous lisons, il y en a plusieurs mais, finalement, elles peuvent toutes se résumer dans LA grande promesse : Dieu va se faire proche, Dieu va venir au milieu de nous, il sera l’Emmanuel. Quand nous serons proches de Noël, nous lirons ces très beaux chapitres du livret de l’Emmanuel. Mais en attendant, nous avons déjà de belles promesses dans lesquelles Dieu nous assure que nous allons goûter sa proximité, nous allons être émerveillés de voir à quel point il est un Dieu tellement proche.
Parmi toutes les promesses de la 1° lecture, il en est une sur laquelle je voudrais m’arrêter un peu : « Celui qui t’instruit ne se dérobera plus et tes yeux le verront.
Tes oreilles entendront derrière toi une parole : ‘Voici le chemin, prends-le !’
et cela, que tu ailles à droite ou à gauche. » C’est osé pour l’époque de dire que nos yeux LE verront, Isaïe l’annonce du part du Seigneur. Et, non seulement, nous le verrons mais nous l’entendrons et Isaïe précise : « Tes oreilles entendront derrière toi une parole. » Si nous entendrons la parole venant de derrière nous, ça signifie qu’il nous suivra comme notre ombre, pas pour nous surveiller, mais pour veiller sur nous ! Et la suite de la promesse atteste bien que c’est pour veiller sur nous qu’il nous suivre comme notre ombre puisqu’il nous indiquera le bon chemin à prendre : « Voici le chemin, prends-le ! »
Mais c’est la suite que je trouve encore la plus belle : « et cela, que tu ailles à droite ou à gauche. » Il nous indiquera le bon chemin, mais si nous ne le prenons pas, il nous suivra quand même comme notre ombre puisque le texte dit « que tu ailles à droite ou à gauche. » Quand il indiquera le bon chemin, ça sera soit à droite, soit à gauche, ça ne peut pas être les deux en même temps ! Mais, sur le chemin que tu choisiras, même si ce n’est pas celui qu’il t’a indiqué, il te suivra comme ton ombre, parce qu’il ne peut pas te lâcher même si, toi, tu as décidé de le lâcher. Quelle promesse !
Ça ne veut pas dire que le Seigneur est indifférent à nos choix, non ! Ça ne veut pas dire non plus qu’on peut bien faire ce qu’on veut, le Seigneur sera toujours avec nous, non ! Le prophète annonce qu’il nous indiquera le bon chemin, ce qui signifie que nous serions bien inspirés de le suivre ce bon chemin parce que ça sera forcément le meilleur chemin, le plus court, le plus agréable, le moins dangereux. Mais, si tu dis non, ce mot que tu dis si souvent depuis ta tendre enfance, il t’accompagnera encore. J’aime bien dire que Dieu est comme un GPS !
Vous savez les GPS dans une voiture sont des instruments très utiles pour nous indiquer le chemin. Vous rentrez votre destination et il vous calcule le meilleur chemin pour vous y parvenir. Dieu connait la destination que nous voulons atteindre, c’est le bonheur, l’épanouissement, la vie réussie.
Et, comme il est Dieu et qu’il nous connait par cœur il sait très bien quel est le meilleur chemin pour nous. C’est pour cela qu’il nous suit comme notre ombre, pour nous servir de GPS et nous souffler le bon chemin. Et s’il nous arrive de ne pas vouloir l’écouter et d’en faire uniquement à notre tête, tel un bon GPS, il calcule très vite un nouvel itinéraire et il nous le souffle à nouveau puisque, Isaïe nous l’a promis, il ne nous lâchera jamais, même dans nos chemins d’errance. Mais encore une fois, ce n’est pas une invitation à choisir n’importe quel chemin. Nous ne pouvons pas dire : étant donné que Dieu me re-calcule, en temps réel, un nouvel itinéraire qui me permettra d’arriver au but, je peux en profiter pour explorer des chemins que Dieu ne m’a pas conseillé mais qui m’attirent et je finirai par retrouver la bonne trajectoire quand j’en aurai bien profité !
Non, on ne peut pas raisonner ainsi. Parce que le nouvel itinéraire calculer, il sera forcément moins bon que le précédent qui était directe. Là, le chemin sera plus long, donc tu vas perdre du temps, tu gaspilleras plus d’énergie, tu risques plus d’accidents, le paysage sera moins beau, tu devras être plus vigilant … bref, il y a plein d’inconvénients mais pour autant, tu peux être sûr que Dieu ne te laissera pas tomber, il te suivra toujours et partout pour mieux veiller sur toi.
Avouez que c’est quand même une bonne nouvelle d’avoir un Dieu aussi proche et aussi bienveillant. C’est bien pour cela que c’est si dommage qu’il y ait si peu de personnes qui acceptent de donner leur vie pour annoncer cette Bonne Nouvelle. La seule chose qui nous console, c’est que, nous l’avons entendu dans l’évangile, ça ne date pas d’aujourd’hui qu’il manque du monde ! Pour autant, ne relâchons pas nos efforts, puisque c’est Jésus lui-même qui nous l’a demandé : prions le maître de la moisson afin qu’il envoie des ouvriers à sa moisson !