15 juillet : 15° dimanche ordinaire. Le kit de l’évangélisateur

Si vous vous souvenez, dans l’Evangile de dimanche dernier, Jésus avait reçu une terrible claque, sa prédication n’avait pas été accueillie à Nazareth dans sa propre patrie. Croyez-vous que ça l’ait découragé ? Pas du tout ! Il en avait conclu que c’est uniquement dans sa patrie qu’un prophète n’est pas accueilli, alors il était allé ailleurs, l’évangile de dimanche dernier se terminait par cette mention : Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. Mais allant dans les villages d’alentour, il s’est vite rendu compte que la moisson était abondante et qu’il ne suffirait pas à la tâche. C’est pourquoi l’Evangile d’aujourd’hui, qui fait immédiatement suite à celui de la semaine dernière, nous le montre appelant les 12 et les envoyant en mission. On a envie de dire que c’est un peu rapide, mais l’Evangile de Marc, sans doute parce qu’il est le plus court, nous présente tout en accéléré ! Et puis Jésus avait réalisé, bien avant que Jean-Paul II ne l’exprime dans cette belle formule, que la foi se fortifie quand on la donne ! Alors que les 12 aillent évangéliser et c’est ainsi qu’ils fortifieront leur foi, qu’ils la rendront plus solides, surtout que Jésus ne manquera pas de faire un débriefing avec eux pour les aider et les former.

Mais Jésus les prévient, ça ne sera pas forcément toujours facile, on pourra refuser de les accueillir comme lui, on a refusé de l’accueillir à Nazareth. Il en a toujours été ainsi pour ceux qui voulaient porter le message de la foi. La 1° lecture nous racontait les déboires d’Amos et tout au long de l’histoire, il en sera ainsi, les missionnaires ne seront pas tous, toujours bien reçus, certains y ont laissé leur vie. Et c’est terrible parce qu’ils venaient annoncer l’amour de Dieu, le bonheur que Dieu voulait pour les hommes. Mais, alors que tout le monde rêve d’amour et de bonheur, le message de foi va tellement à contre-courant de ce que la société présente une vie réussie que les missionnaires sont vite considérés comme gênants et parfois éliminés. En tout cas, face à ces refus, Jésus donne le mode d’emploi : là où on ne vous accueille pas, partez et secouez la poussière de vos pieds ! Cette consigne, je la comprends de cette manière : partez et n’emportez surtout pas de rancune car la rancune vous pourrirait la vie parasiterait vos prochaines missions.

Autre consigne de Jésus à ses apôtres qui vont partir en mission : n’emportez rien ! La fécondité de la mission ne dépendra pas des moyens sur lesquels nous rêverions de pouvoir vous appuyer, la fécondité de la mission dépendra de notre foi, de notre capacité à nous ouvrir au travail de l’Esprit-Saint pour le laisser travailler à travers nous. C’est pour cela que Jésus les invite à partir les mains vides ou presque pour qu’il soit clair, si ça marche, que c’est bien l’œuvre du Seigneur et non pas la leur. Certes, la participation des apôtres, tout comme la nôtre est essentielle, mais non suffisante. La grâce ne fera jamais rien sans nous, mais, nous, nous ne réussirons jamais rien sans elle !

Et puis des moyens trop développés pour la mission, ça a un autre inconvénient, c’est que les gens risquent de regarder un peu plus ces moyens qui finiront par faire de l’ombre au message. Or le message est ce qu’il y a de plus important, c’est le message de l’Evangile qui va toucher les cœurs, qui va répondre aux si grands désirs qui habitent le cœur des hommes. 

Ce message que doivent proclamer les missionnaires de l’Evangile, il est merveilleusement résumé dans la 2° lecture qui nous faisait entendre le début de l’épitre aux Ephésiens. Ce passage, c’est comme un condensé de toute la foi, de tout ce que les prédicateurs de l’Evangile doivent annoncer. Je voudrais juste souligner quelques points en reprenant, au fur et à mesure, l’essentiel de la lecture. Mais ça sera forcément sommaire car le texte est tellement riche qu’on pourrait prêcher plusieurs jours de retraite sur ces versets.

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ !  Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Dieu nous bénit, il ne cesse de nous bénir, il ne se fatiguera jamais de nous bénir, notre Dieu est le Dieu des bénédictions. Bénédiction en latin « benedicere », ça signifie du dire du bien, Dieu dit du bien de nous, quand vous êtes fatigués qu’on ne dise que du mal de vous, allez auprès du Seigneur, lui, il vous bénira, c’est-à-dire dira du bien de vous. Comment pourrait-il faire autrement ? Vous êtes ses enfants bien-aimés et il sait qu’en vous créant, il n’a pas raté son coup ! Vous, vous ne vous en rendez pas toujours compte, mais Lui, il le sait !

Je reprends la lecture : Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Merveilleux, nous avons été programmés pour la sainteté ! Réussir sa vie, c’est devenir saint. Le pape François aime citer cette parole de Léon Bloy qui disait : la seule vraie tristesse, c’est de ne pas être des saints. Je poursuis la lecture : Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Dieu nous a programmés pour que nous devenions des saints et nous le deviendrons en vivant comme ses enfants bien-aimés. C’est sa grande bonté qui l’a voulu, pour Dieu, nous sommes tous ses enfants, il n’a honte d’aucun d’entre nous, il est tellement fier de chacun de nous, pas toujours fier de ce que nous faisons, mais tellement fier de ce que nous sommes !

Poursuivons : Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé. En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. Oui, c’est vrai que notre dignité d’enfant de Dieu, nous la défigurons souvent par le péché, mais le Christ a versé son sange pour que nous ne restions jamais enfermés dans notre péché. Avançons encore : C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence. Dieu nous aime, mais c’est bien insuffisant de dire cela, il nous aime d’un débordement d’amour, pour Dieu, il n’y a jamais assez d’amour, rappelez-vous, ceux qui étaient là, la semaine dernière, je disais que de l’amour, Dieu en a en rab !

Continuons : Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ :  pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre. Ce qui commande la volonté de Dieu, c’est sa bonté, alors on peut dire sans aucune crainte que ta volonté soit faite et l’écrire avec une belle faute d’orthographe, comme les enfants, que ta volonté soit fête !

Et la suite est encore si belle : En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu. Quand on est propriétaire d’un domaine, on aime s’y promener. Nous sommes le domaine particulier du Seigneur, il aime se promener dans notre cœur, parler avec nous, se reposer en notre cœur … c’est tellement extraordinaire. Et je vous laisserai méditer la conclusion parce qu’il faut que je m’arrête.

Par l’intercession de notre Dame de Laghet demandons qu’il y ait toujours plus d’ouvriers pour la moisson du Seigneur et demandons-lui que tous ceux qui s’y engagent fassent de ce passage de la lettre aux Ephésiens le cœur de leur prédication pour que, plus jamais, les discours sur Dieu ne soient culpabilisants.

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