Est-ce que vous êtes heureux d’être là ce soir ? Eh bien, savez-vous grâce à qui vous êtes là ce soir ? Bien sûr, vous pourriez penser que vous êtes là grâce à toute l’équipe de la Pastorale des familles et du Foyer qui ont tout organisé. Oui c’est vrai, depuis quelques semaines, ils travaillent tous beaucoup pour que ces deux semaines Valentin puissent porter beaucoup de fruits. Et nous pouvons les remercier ! Mais, de manière plus fondamentale, ce n’est pas grâce à eux que nous sommes là ce soir !
Nous sommes là ce soir, grâce à la femme dont il était question dans l’évangile.
J’imagine que ça vous étonne quand je vous dis cela, mais je vais vous expliquer pourquoi j’ai raison de le dire. Cette femme, elle habitait dans la région de Tyr où Jésus s’était rendu. Pour vous situer c’est au Nord de la Terre Sainte, c’est le Liban, actuellement. Jésus était donc en territoire païen, là où les habitants n’avaient pas la même religion que lui, ils n’étaient pas juifs. Et voilà que cette femme, une femme dont on ne connait pas le nom, une femme étrangère, vient vers Jésus et lui demande un miracle pour sa fille. Jésus lui fait remarquer, un peu sèchement d’ailleurs, qu’elle est une étrangère. Mais elle, par sa réponse pleine de foi et de bon sens, elle va dire à Jésus :
La parole de cette femme, je la traduis, avec mes mots à moi, pour qu’elle soit plus facile à comprendre pour nous aujourd’hui. Peu importe qui je suis, ce qui compte c’est ce que tu es Toi, Jésus ! Toi, tu es le Sauveur, donc tu peux faire quelque chose pour la fille.
Oui, peu importe qui je suis, ce qui compte, c’est que Toi, tu es le Sauveur ! Et, donc, parce que tu es le Sauveur, tu vas t’occuper de ma fille. Quelle foi, chez cette païenne ! C’est ce que Jésus dira et il va donc guérir sa fille. Dans l’évangile de St Marc, c’est la 1° fois qu’un païen ose s’approcher de Jésus et obtient de lui le Salut à travers cet acte de guérison.
Vous comprenez pourquoi je dis que c’est grâce à elle que nous sommes là ? En effet, chers amis, vous et moi, nous sommes des païens au sens de l’Évangile. C’est-à-dire que nous ne sommes pas des juifs. Eh bien, c’est parce que cette femme païenne a osé s’approcher de Jésus et qu’elle lui a dit cette parole si pleine de foi que le Salut est arrivé pour nous, les païens. Oui, peu importe qui nous sommes, ce qui compte, c’est que Toi, Jésus, Tu es le Sauveur, et donc, parce que tu es le Sauveur, tu vas nous manifester ton amour et nous sauver. Dommage, qu’on ne connaisse pas le nom de cette femme ! Parce qu’il serait important de pouvoir lui dire merci pour son audace ! Alors, moi, j’ai décidé de lui donner un nom ! Puisque c’est grâce à elle que nous sommes là, puisque, finalement, c’est notre ancêtre dans la foi, je veux l’appeler grand-mère cette femme ! Il y en a un autre qui est aussi notre ancêtre dans la foi. Lui, on connait son nom, c’est le centurion Corneille du livre des Ac des Apôtres ch 8. Il a été le premier païen à être baptisé. C’est donc aussi notre ancêtre dans la foi. Lui, je veux l’appeler grand-père !
C’est beau en cette fête de la St Valentin, la fête des amoureux et donc la fête de la famille puisque c’est l’amour qui donne naissance à la famille. C’est beau en cette fête d’avoir pu retrouver notre grand-mère et notre grand-père pour leur dire merci. Sans eux, nous ne serions pas là ce soir ! Merci grand-mère, merci grand-père ! Grâce à vous nous avons la joie d’être les frères et sœurs de Jésus, les enfants bien-aimés du Père, les Temples de l’Esprit !
Maintenant, arrêtons-nous sur la 1° lecture qui est un cadeau extraordinaire en cette fête. Elle commence d’abord par une grande vérité : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ! C’est vrai, quand l’homme est seul, il part au cabaret ! Alors, il n’est pas bon que l’homme soit seul !
Dieu a créé ce monde immense et beau avec les océans et les plages. Avec le soleil, la lune et les étoiles. Avec la nature, les arbres et les plantes. Tout est magnifique, on peut le dire, c’est le paradis sur terre ! Même si tout est beau et réussi, l’homme se sent seul, très seul. Dieu le voit et comprend qu’il doit faire quelque chose très vite s’il ne veut pas que l’homme entre dans une grande dépression. Alors, nous dit le texte, Dieu va créer les animaux et il va en faire de toutes les sortes pour que l’homme puisse chasser et manger, pour que l’homme puisse s’en servir pour travailler la terre. Il va même faire des animaux qui pourront tenir compagnie à l’homme. La terre devient une vraie ménagerie ! Mais l’homme est toujours triste, il se sent encore très seul.
Dieu comprend ce qui lui manque et il va lui faire une « aide » qui lui corresponde. Alors, Dieu créa la femme en la tirant de l’homme. Ce texte est donc un merveilleux enseignement sur le couple, c’est donc un véritable cadeau en cette fête de la St Valentin. Il faudrait plusieurs heures pour avoir le temps de commenter ce texte qui est si riche. Je ne vais dire que l’essentiel.
Je ne sais pas ce que disait la lecture en kirundi, mais le nouveau lectionnaire en français dit exactement ceci : On l’appellera « ishsha» elle qui fut tiré de l’homme « ish»
Si on a mis ces deux mots hébreux, c’est qu’il y a une raison. Quand on les entend ishsha et ish, on voit bien qu’ils ont la même racine tout en étant quand même différent. Eh bien, tout est dit : l’homme et la femme en étant différents sont profondément égaux. Voilà ce que nous dit la révélation biblique et voilà ce qu’il nous faut entendre en cette fête de la St Valentin : L’homme et la femme tout en étant profondément différents sont parfaitement égaux.
Le nouveau lectionnaire a rajouté les deux mots hébreux parce qu’il était nécessaire que tout le monde entende bien cela : L’homme et la femme tout en étant profondément différents sont parfaitement égaux. Certains disaient et, bien sûr, ce sont des hommes : puisque la femme a été tirée de l’homme, c’est que l’homme lui est supérieur. Non ! Le texte nous dit, pardonnez-moi l’expression : entre l’homme et la femme, la matière première est la même. Et donc le résultat donne une profonde égalité qui s’entend dans les mots que la Bible utilise pour parler du chef d’œuvre de la création de Dieu : ish et ishsha.
Je vais aller encore plus loin et vous me pardonnerez parce que je suis obligé de faire avec vous un peu d’hébreu. Mais rassurez-vous, ça sera très simple ! Vous avez entendu, ces deux mots se ressemblent vraiment, il y a juste, à la fin de chaque mot, une lettre particulière pour désigner la femme et une lettre particulière pour désigner l’homme. Eh bien, ces deux lettres particulières l’une qui désigne la femme et l’autre qui désigne l’homme, quand on les met ensemble, elles forment le nom de Dieu !
C’est bien la preuve que la différence entre l’homme et la femme ne peut pas être interprétée comme une supériorité de l’un sur l’autre. C’est plutôt une complémentarité de l’un vis-à-vis de l’autre puisque, ensemble, ils sont l’image de Dieu.
Je vais encore vous en donner une autre preuve ! Le texte nous dit que, dans aucun animal de la création, l’homme n’a trouvé une aide qui lui corresponde, donc Dieu va créer la femme. Alors certains disent : vous voyez la femme a été créée pour aider l’homme, elle lui est inférieure, c’est sa servante ! Pas du tout ! Le texte hébreu pour parler d’aide utilise le mot Ezer qui signifie littéralement « une poutre. » Vous savez, une poutre, c’est ce qui empêche la toiture de s’effondrer. Et la toiture, c’est ce qui protège la maison donc, pour que la maison soit protégée par une toiture, il faut une poutre Ezer en hébreu. Voilà ce que l’homme réclame à Dieu, pas une servante, une poutre qui va protéger sa maison, sa famille. Et Dieu créa la femme pour répondre au désir de l’homme.Vous le voyez, ce texte est un merveilleux cadeau qui nous est donné en cette fête de la St Valentin.
Pour vous les couples qui êtes là, il vous aide à comprendre que vous êtes un cadeau réciproque l’un pour l’autre. Mais, peut-être, que ce texte vous invite aussi à réajuster votre regard sur l’autre :
- Monsieur, si vous voulez être fidèle au projet de Dieu, vous ne pourrez plus jamais regarder votre épouse comme une servante à la maison mais comme la poutre qui permet à votre famille d’être solide. Alors respectez-la vraiment !
- Madame, vous ne devrez plus jamais désespérer de votre époux parce que vous avez besoin de lui pour que votre couple soit une parfaite image de Dieu. Priez pour lui, aimez-le et faites tout ce qu’il faut pour qu’il tienne sa vraie place à la maison.
Et vous les jeunes et les célibataires qui êtes là ce soir, gardez toutes ces paroles gravées dans vos cœurs. Le jour où vous vous marierez, rappelez-vous bien de cela : dans un couple, on est différent mais complémentaire. Nul n’est supérieur à l’autre. Et chacun a besoin de l’autre pour que le couple soit une parfaite image de Dieu.
Je sais que votre pays a besoin de retrouver une unité profonde. Dans votre pays, nul n’est supérieur à un autre. Vous êtes différents mais complémentaires. Je sais que votre pays a aussi besoin de confiance. La méfiance vis-à-vis de ceux qui sont différents a fait assez de dégâts.
En disant cela, je vois bien que les couples ont une mission prophétique dans votre pays. Il faut que ce dont vous rêvez pour votre pays commence à être la règle de vie dans chaque couple. Vivez l’unité dans vos couples, cette unité dont vous rêvez. Respectez-vous dans vos couples, ce respect dont vous rêvez pour chaque habitant de votre pays. Croyez que la différence ne doit jamais être interprétée comme une supériorité mais croyez plutôt que vos différences sont une chance pour vivre la complémentarité. Oui, vous les couples, soyez des prophètes pour votre pays. Que ce qui règne à l’intérieur de votre couple soit comme l’anticipation de ce que vous souhaitez voir dans votre pays.
Vous voyez que votre responsabilité est grande ! Vous ne pouvez pas rêver d’un pays unifié dans lequel chacun ait sa vraie place si vous n’acceptez pas de commencer à le mettre en œuvre dans vos couples.
Vous, les couples, est-ce que vous voulez devenir ces prophètes d’un avenir nouveau pour votre pays ? Si vous voulez devenir ces prophètes, vous allez vous tourner l’un en face de l’autre. Et vous allez dire à chacun votre tour à l’autre, mais écoutez d’abord ce que vous devez vous dire ! « Je te reçois à nouveau comme le cadeau que Dieu me fait et je me donne à toi pour que nous puissions vivre dans l’unité. » Je répète : « Je te reçois à nouveau comme le cadeau que Dieu me fait et je me donne à toi pour que nous puissions vivre dans l’unité. »
- Tous les jeunes et célibataires, tous les consacrés et prêtres qui sont là, vous priez pour les couples et vous les couples, allez-y les couples dites-vous cette parole : « Je te reçois à nouveau comme le cadeau que Dieu me fait et je me donne à toi pour que nous puissions vivre dans l’unité. »
Et vous les jeunes et les célibataires, il vous faut préparer vos cœurs, les couples que vous allez construire dans les années à venir devront être des couples prophétiques. Alors, aux questions que je vais poser, vous allez répondre : oui je le veux.
- Les couples, les consacrés et prêtres qui sont là, prient pour les jeunes et les célibataires.
Pour répondre aux questions que je pose, vous attendrez que le père Amand ait traduit la question en kirundi.
- Chers amis jeunes et célibataires, voulez-vous préparer votre cœur pour devenir plus tard ces couples prophétiques capables de faire vivre votre pays dans l’amour ?
- Chers amis jeunes et célibataires, voulez-vous préparer votre cœur en décidant de respecter dès maintenant tous ceux qui sont différents de vous ?
- Chers amis jeunes et célibataires, voulez-vous devenir des témoins de l’amour qui manifestent par tous leurs actes que seul l’amour ouvrira un avenir pour votre pays ?
Seigneur répond à ces engagements par une pluie de bénédiction pour ceux qui ont prononcé ces engagements et pour ce pays. Amen !