1° janvier : devenez des huitres !

   Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de manger des huîtres au cours de l’un des repas de fête. Vous savez qu’il faut toujours les ouvrir délicatement car une huître peut contenir un petit trésor, une perle fine. C’est assez rare, je vous l’accorde, une huître sur 8 000 va produire une perle fine. Et quand je dis que l’huître qui contient une perle contient un trésor, ce n’est pas une exagération car un petit collier de perles fines peut valoir largement 10 000 € !

         Mais savez-vous comment l’huître va fabriquer cette perle ? Oh c’est à la fois simple et extraordinaire et vous allez vite comprendre pourquoi je vous raconte tout ça en cette nuit qui nous fait passer à l’année nouvelle. Tout commence par un sérieux problème, un grain de sable qui entre dans l’huître. Et il paraît que lorsqu’un grain de sable s’introduit dans une coquille d’huître, c’est un véritable enfer qui commence pour elle. Si vous voulez, c’est un peu comme nous quand on a un caillou qui nous rentre dans la chaussure ! Très vite, on va s’arrêter pour enlever le caillou parce que c’est insupportable. 

L’huître, elle aussi, ne rêve que d’une chose: expulser ce grain de sable pour reprendre sa vie tranquille d’huître. Elle rêve d’expulser ce grain de sable, mais elle ne le peut pas; je n’ai pas fait d’études d’ostréiculture pour vous expliquer pourquoi ce n’est pas possible, mais croyez-moi, ce n’est pas possible. Certaines huîtres vont se laisser mourir tellement la douleur est insupportable, c’est presque un suicide. Et d’autres vont mettre en route un processus extraordinaire pour continuer à vivre. Elles vont s’occuper de ce grain de sable, le prendre et le reprendre en déposant à chaque fois une couche de nacre. Et c’est ainsi que peu à peu ce grain de sable si problématique va se retrouver transformé en perle si précieuse.

         Je pense que vous comprenez maintenant pourquoi je vous ai raconté ça. En effet, nous sommes au début de cette année nouvelle, en ce temps où nous formulons des vœux pour ceux que nous rencontrons. Eh bien, le vœu que je formule pour chacun de nous, c’est que nous devenions comme les huîtres, enfin les huîtres courageuses ! Je souhaite que tous ces grains de sable, qui sont parfois bien plus que des grains de sable, qui viennent perturber notre vie, nos projets, nous sachions en faire quelque chose … à la manière des huîtres !

Qui d’entre nous peut dire qu’il n’a jamais eu de grands et beaux projets contrariés ? Des projets auxquels, la mort dans l’âme, il a dû renoncer mais dont le renoncement a été source d’une telle contrariété que tous les jours il va y penser en regrettant : ah si j’avais pu … et, toute sa vie sera faite de regrets, tellement de regrets qu’au fond de lui-même, s’installera cette conviction que sa vie est ratée. C’est vrai avec les grands et beaux projets, mais c’est aussi vrai avec de plus petits projets. Dès qu’un projet est contrarié, nous allons nous en rendre malades. 

Nous n’irons peut-être pas jusqu’à faire comme certaines huîtres qui, constatant la présence du grain de sable, se laissent mourir, mais, ce qui est clair, c’est que ça va plomber nos vies ! Et si nous faisions comme les autres, une sur 8000, qui devient capable de transformer ce grain de sable en perle fine? Il ne s’agit pas d’ignorer le problème, ce n’est pas possible, mais de s’en occuper, de le transformer. 

N’est-ce pas l’exemple que nous a donné Marthe ? C’est plus qu’un grain de sable qui s’est introduit dans sa vie, bien plus qu’un caillou dans sa chaussure ! Mais elle a décidé, après s’être bien révoltée, d’en faire quelque chose de positif de cette maladie. Encore une fois, ça ne s’est pas fait tout seul. Il lui a fallu du temps et savoir qu’elle pourrait compter en permanence sur la grâce de Dieu. Mais rien n’aurait pu être possible sans une décision libre de sa part qui lui permettra de renoncer à ses projets pour croire que, avec sa vie, telle qu’elle était, Dieu pouvait encore accomplir des merveilles. Elle a fait comme l’huître qui transforme un grain de sable en perle fine d’une valeur invraisemblable, elle a pu transformer cette épreuve en source de si grandes grâces. Et la preuve que ça a bien marché, c’est que pendant que tant de gens s’abrutissent dans une fête noyée dans la surconsommation de nourriture et d’alcool, nous, nous sommes là !

Oui, au seuil de cette nouvelle année, ne reprenons pas sans réfléchir ce souhait: « … et surtout la santé » ! Je ne dis pas que la santé n’est pas importante, oh non, mais il y a des gens qui sont en parfaite santé et qui sont tellement malheureux qu’ils n’arrivent à donner aucun sens à leur vie. Et Marthe qui n’avait pas de santé rayonnait de joie ! C’est bien le signe qu’il y a bien plus fondamental à nous souhaiter que la santé, souhaitons-nous de devenir des huîtres ! Souhaitons-nous de devenir capables de transformer n’importe quel pépin en perle fine de grande valeur. Que Marthe nous accompagne et nous encourage sur ce chemin qui nous permettra de vivre en permanence dans la joie de la bénédiction de Dieu, oui que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix, cette paix dont ne manquent jamais les huîtres !

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    je constate que vous êtes prêt pour le prochain Dakar car les grains de sable ne vous font pas peur.
    De plus, avec comme GPS (cf homélie précédente) et co-pilote, le Saint-Esprit… la victoire est au bout … et vous serez couronné (ou Stephanos) comme celui que nous fêtons le 26 décembre !
    cher père, en cette nouvelle année, que votre compagnon intime de route, prénommé le Saint-Esprit, continue de vous déposer des perles dorées et rares pour pouvoir ensuite nous les repartager.
    merci

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