10 décembre : pas des moutons !

Pour bien accueillir le message que veulent nous transmettre les textes de ce temps de l’Avent, nous pourrions à chaque fois commencer à nous dire que ces textes ont été choisis et placés dans ce temps de l’Avent pour répondre à une question fondamentale : Pourquoi le Fils de Dieu s’est-il fait homme ?

Quand nous nous posons cette question, alors la réponse donnée par les textes est claire : il est venu pour apporter la Consolation et il est venu pour chercher la brebis perdue.

Commençons avec la 1° lecture : il est venu pour que nous puissions être consolés. En hébreu, consolation se dit Nahum, … il y a d’ailleurs un livre de la Bible qui porte ce nom ; quand la bible hébraïque sera traduite en grec, ce mot de consolation, sera traduit par le mot paraklesis qui a donné en français le paraclet. Or nous le savons, paraclet, c’est l’un des noms qui sera donné au Saint-Esprit. On parlera d’ailleurs souvent de l’Esprit Consolateur. Ainsi donc, c’est en répandant le Saint Esprit que Jésus exercera au mieux sa mission d’apporter la Consolation. L’un des Pères de l’Eglise, Athanase d’Alexandrie, avait d’ailleurs résumer le sens de l’Incarnation de cette manière : il s’est fait porteur de chair pour que nous devenions porteurs d’esprit. C’est-à-dire qu’il est venu dans notre chair pour que nous puissions recevoir et vivre du Saint Esprit. Et tout cela est très intéressant car le paraclet, c’est aussi l’avocat qui est à nos côtés pour nous défendre. S’il y a un avocat de la défense, c’est parce qu’il y a un Accusateur et l’Accusateur, nous le connaissons, c’est lui que Jésus appellera le Mauvais, le Satan. En promettant que l’Esprit-Saint, le paraclet serait répandu, il nous est dit que nous ne serons plus seuls pour lutter contre le mal. Et voilà la grande Consolation : le mal n’aura plus le dernier mot puisque nous serons assistés par l’Esprit, le paraclet qui est la force-même de Dieu.

Avec l’Evangile, c’est une autre réponse qui nous est apportée qui, elle aussi, ne manque pas de saveur. En nous donnant à entendre la parabole de la brebis perdue Jésus nous dit qu’il est venu pour aller chercher ceux qui se sont perdus. Alors certains pourraient dire : ne nous gênons pas pour faire n’importe quoi, profitons de la vie, carpe diem … puisque là où nous allons nous égarer Jésus viendra nous chercher. Oui, c’est vrai, là où tu vas t’égarer, si tu cries vers lui, il ira te chercher. Mais as-tu remarqué que pour aller te chercher, toi, il laissera tout le troupeau qui, en son absence risque de se faire attaquer ? A chaque fois que tu t’égares, il déclenche le plan ORSEC pour te sauver, mais à chaque fois, ce sont les autres qui risquent de trinquer à cause de toi. Il est obligé de laisser les autres pour toi et ils sont tous en danger à cause de toi, parce que toi, tu ne penses qu’à toi, à tes petits plaisirs.

Et ce texte me donne envie aussi de vous dire que si vous voulez ressembler à Jésus, il ne faut pas que vous deveniez des moutons, mais des agneaux. Jean-Baptiste l’a désigné comme l’Agneau de Dieu, pas comme le mouton !

Vous le savez bien, un mouton, c’est un peu bête, ça aime suivre les autres. Et voilà bien le drame de tant de jeunes aujourd’hui : ils se laissent complètement manipuler, ils suivent celui qui est devant et qui parle un peu plus fort, avec un peu plus d’assurance. Et c’est ainsi que certains se retrouvent à prendre des chemins qui les conduisent à se perdre complètement. Ne suivez pas bêtement celui qui parle plus fort que les autres, qui semble plus persuasif que les autres. Ne devenez pas des moutons ! Posez-vous toujours la question : est-ce que le fait de suivre untel ou untel m’aide à vivre plus fidèlement l’Evangile, à me rapprocher de Jésus ? Quand on vit comme un mouton, on finit toujours par se perdre parce qu’on suit celui qui est devant sans trop se préoccuper de savoir si celui qui est devant suit vraiment le berger ! Et celui qui est devant peut en profiter pour vous conduire où il veut et c’est ainsi que, hélas, il y a bien des chances pour que vous vous perdiez. Alors, oui, c’est vrai Jésus ira vous chercher, mais maintenant, nous le savons : à chaque fois que nous obligeons Jésus à venir nous chercher, c’est pour les autres que ça va craindre !

Rappelez-vous ce que j’ai dit vendredi à la messe, nous ne pouvons pas passer toute notre vie à dire : non, moi d’abord !

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