10 juillet : lundi 14° semaine temps ordinaire. Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux !

La liturgie nous réserve souvent de bonnes surprises ! Les textes qui nous sont donnés correspondent souvent à ce qu’il nous est bon d’entendre dans la situation où nous sommes … et notre situation à nous, c’est le début de cette retraite. Les 3 textes que nous venons d’entendre semblent avoir été choisis tout exprès pour nous. Je les prends les uns après les autres.

La première lecture nous a fait entendre ce fameux songe de Jacob. Si jamais certains d’entre vous ont du mal à situer les personnages bibliques, je précise que Jacob est le petit-fils d’Abraham et donc le fils d’Isaac, il est le frère jumeau d’Esaü mais qui est venu au jour avant lui, Esaü est donc son aîné. Samedi, nous avons entendu le texte bien connu dans lequel, Jacob va, par une ruse, voler le droit d’ainesse de son frère en roulant son père devenu âgé dans la farine ! Alors c’est intéressant parce que l’épisode d’aujourd’hui se situe juste après celui que je viens d’évoquer où Jacob n’a quand même pas très bien agi, c’est le moins qu’on puisse dire, hélas, aidé par sa mère.

  • J’en tire un premier point pour notre méditation : pour dérouler son projet d’amour, Dieu arrive à passer dans nos existences, même quand elles sont marquées par des décisions tordues. Vous connaissez cette belle parole : Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Dieu écrit droit son projet d’amour avec les lignes courbes de nos vies tortueuses marquées par le péché. J’aime aussi cette parole qui dit cela encore autrement et que le pape François aime bien citer : les pécheurs ont tous un avenir et les saints ont tous un passé quand ce n’est pas un passif ! Comme c’est important, consolant d’entendre cela dès le début de notre retraite.
  • Le deuxième point que je veux garder de cette lecture, c’est cette image de l’échelle que voit Jacob avec les anges qui montent et descendent. Quelle belle image aussi en ce début de retraite. C’est exactement ce qui se passe dans une retraite : parce que nous ouvrons nos cœurs, le ciel s’ouvre et les anges, messagers de Dieu, font une navette incessante entre Dieu et nous. Ils descendent du ciel vers nous pour nous porter les messages de Dieu, pour nous porter toutes les grâces que le Seigneur veut largement répandre sur nous, les bénédictions qu’il veut accorder généreusement. Et, les anges montent aussi vers Dieu pour lui porter nos demandes, nos désirs, nos appels qui peuvent parfois être des appels de détresse. Alors, j’espère qu’au ciel, il existe un système ressemblant à bison futé pour réguler la circulation angélique sur cette échelle parce que, cette semaine, comme toutes les semaines de retraite d’ailleurs, ça va être une période noire selon les couleurs de bison futé, c’est-à-dire que la circulation sera intense, très intense pour les anges entre le ciel et la terre !
  • Le 3° point que je retiens, c’est cette parole du Seigneur à Jacob qui se trouvait au cœur de la lecture : « Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur ta terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit. » Il faudrait avoir du temps pour commenter chaque élément de cette promesse, je ne peux pas le faire. Mais gardons ces paroles gravées dans nos cœurs en ce début de retraite : « Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, je te ramènerai sur une bonne terre, je ne t’abandonnerai pas, j’accomplirai toutes mes promesses. » Voilà qui peut nous rassurer car nous savons que Dieu, lui, il tient ses promesses. « Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, je te ramènerai sur une bonne terre, je ne t’abandonnerai pas »
  • Le 4° et dernier point, c’est la belle prière que Jacob fait à la fin du texte : « Si Dieu est avec moi, s’il me garde sur le chemin où je marche, s’il me donne du pain pour manger et des vêtements pour me couvrir, et si je reviens sain et sauf à la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu. » Jacob n’est pas mesuré dans ses demandes, puisque Dieu a beaucoup promis, il lui demande beaucoup. Ce n’est pas mal élevé de se comporter ainsi avec Dieu, au contraire, il aime bien ! Rappelons-nous, c’était l’audace de la petite Thérèse qui ne s’était pas encombrée avec les bonnes manières devant une boite d’objets que l’une de ses sœurs présentait aux autres pour que chacune puisse choisir ce qui lui ferait plaisir : moi, je choisis tout, répondra la petite Thérèse. Ayons la même audace, avec Dieu, laissons tomber nos bonnes manières, soyons, comme Thérèse, dans la simplicité et l’audace !

Venons-en au Psaume, là encore, je ne peux pas trop le commenter, faute de temps… et puis, les psaumes se prient plus qu’ils ne se commentent ! Mais reprenez-le dans votre méditation. C’est le psaume 90 dans la liturgie, 91 dans vos Bibles. Quelle belle attitude pour bien vivre cette retraite nous était décrite dans les premiers versets que nous avons lus : Se tenir sous l’abri du Très-Haut, reposer à l’ombre du Puissant, dire au Seigneur : mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr !  Oui, commençons cette retraite en entrant dans cette attitude de foi confiante qui nous fera dire : Mon Dieu dont je suis sûr ! Et écoutons la réponse de Dieu, ce que Dieu promet à ceux qui entreront dans cette attitude : « Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve. » Voilà ce que Dieu fera pour ceux qui entreront dans cette foi confiante, c’est magnifique !

Venons-en à l’Evangile, cet Evangile si particulier puisqu’il y a ces deux miracles imbriqués. Il contient encore de belles promesses. Il y a d’une part la résurrection de la fille de ce notable et il y a la guérison de cette femme qui voyait sa vie comme la quitter peu à peu. Peut-être que certains se reconnaissent bien dans ces situations et sont venus pour ça, pour que le Seigneur ressuscite la joie, la foi, la confiance, l’amour dans leur vie, pour qu’il guérisse ce qui les éloigne des autres, qu’il colmate toutes les fuites en eux, ces fuites qui les empêchent de garder les grâces qu’ils reçoivent. Chacun pourra développer ces images en fonction de sa situation. Avec cet Evangile en début de retraite, c’est comme si le Seigneur nous disait : tu as bien fait de venir, je vais m’occuper de toi car je ne veux oublier personne !

Je me rappelle cette carte postale que m’avait envoyée une fille partie vivre un temps en Inde auprès de mère Térésa. Sur la carte, il y avait cette très belle phrase de mère Térésa : « Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux. » Bon, mère Térésa, elle y parvenait sûrement assez souvent, vous et moi, nous n’y parvenons pas toujours même si nous essayons généreusement. Mais il y en a un avec qui ça marche à tous les coups, c’est Jésus ! Et cet Evangile nous le montre bien : ce notable et cette femme sont repartis plus heureux et même très heureux d’être venus à Jésus. Et c’est comme ça dans tout l’Evangile, les pauvres, les petits, les malades, les exclus, ceux dont la vie était un enfer, ceux qui, d’une manière ou d’une autre, perdaient la vie, tous ceux-là, ils avaient compris qu’en approchant Jésus, ils ne repartiraient pas comme ils étaient venus. Du coup, ils étaient prêts à tout pour le rencontrer. Ce notable, il avait dû faire du chemin pour aller chercher Jésus ; cette femme, elle avait dû braver tous les interdits pour oser s’approcher de Jésus, en effet, normalement une femme qui avait des écoulements de sang ne pouvait approcher personne et surtout pas un homme. Mais ils étaient prêts à tout puisqu’ils savaient qu’une rencontre avec Jésus porte toujours de beaux fruits. Et c’est vrai, Jésus n’a jamais laissé quelqu’un venir à lui et repartir sans qu’il ne soit plus heureux, libéré, restauré dans sa dignité, guéri, réintégré, renouvelé dans sa foi et son enthousiasme… on pourrait continuer la liste de tous les bienfaits opérés par une rencontre avec Jésus.

Eh bien, j’espère que vous croyez ce que dit la lettre aux Hébreux quand elle affirme que « Jésus est le même hier, aujourd’hui et à jamais. » Hb 13,8 Rappelez-vous, c’était le slogan du grand jubilé de l’an 2000. C’est-à-dire que ce que Jésus a fait, il y a 2000 ans, pour ceux qui venaient le voir ou pour ceux que lui, il avait décidé d’aller voir, il reste capable de l’accomplir aujourd’hui. « Jésus est le même hier, aujourd’hui et à jamais. » Les merveilles accomplies hier, il peut et il veut les accomplir aujourd’hui, il ne demande qu’une chose pour les réaliser : que nous reconnaissions nos faiblesses, nos pauvretés, nos fêlures tout en croyant à sa puissance d’amour. Si, tout au long de cette semaine de retraite, nous allons à lui comme de vrais pauvres, il ne nous laissera pas repartir chez nous sans être devenus plus heureux !

Cette publication a un commentaire

  1. Jean Marc

    Avec jésus, on est jamais déçu !

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