11 février : fête de Notre Dame de Lourdes : le bonheur du ciel peut se goûter déjà sur cette terre !

En cette fête de Notre Dame de Lourdes, dans les lectures qui peuvent être prises spécialement pour cette fête, nous avons entendu ce très beau passage du prophète Isaïe qu’on trouve dans le dernier chapitre de ce livre assez long : Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit. On peut dire que s’il y a un lieu où cette prophétie a trouvé et trouve encore son accomplissement, c’est bien le sanctuaire de Lourdes ! Ils sont tellement nombreux ceux qui vont y chercher la consolation au milieu des épreuves qu’ils vivent, particulièrement les épreuves de santé. Et, chose étonnante, à Lourdes où l’on voit tant de personnes diminuées par la maladie dont la vie peut être au ralenti depuis bien des années ou carrément menacée, l’ambiance n’y est pas lourde ni pesante. Comme le disait Isaïe : Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit. De manière assez étonnante, c’est vraiment ce dont on est témoin à Lourdes et ça ne cesse d’étonner ceux qui visitent le sanctuaire en touristes. 

Certes, tous les malades qui vont à Lourdes ne repartent pas guéris, mais ils repartent tous restaurés. Le bain de prière, de bienveillance et même carrément d’amour dans lequel ils ont été plongés au cours de leur pèlerinage fait de ce moment le temps fort de leur année. Je me souviens que c’était le cas pour ma maman devenue bien fragile dans les dernières années de sa vie, ayant quasiment perdu la vue et une grande partie de l’ouïe. A Lourdes où elle avait toujours peur de déranger les hospitaliers qui étaient à son service, elle vivait, comme elle me disait, une semaine au paradis ! D’abord, elle me voyait tous les jours, ce qui était loin d’être le cas du reste de l’année ! Ensuite, elle pouvait participer à la messe tous les jours et faisait l’objet d’une attention tellement emplie de bienveillance qu’elle ne savait comment remercier les hospitaliers ou même l’évêque qui venait lui couper sa viande au cours du repas qu’il prenait avec les malades.

Oui, on peut le dire, là où le Seigneur a décidé d’envoyer la Vierge Marie, la prophétie d’Isaïe s’accomplit avec une intensité qui nous plonge dans l’action de grâce. Toute proportion gardée, c’est bien ce qui se passe aussi chez nous, au sanctuaire de Laghet, le petit Lourdes de Nice. Ici, à Lourdes et dans tous les sanctuaires mariaux, de manière toute particulière, comme nous l’avons entendu dans l’Evangile des noces de Cana, Marie poursuit son ministère d’intercession pour l’humanité. Aujourd’hui encore, elle susurre à l’oreille de Jésus : regarde untel, unetelle, il ou elle n’a plus de vin, c’est-à-dire : ce n’est pas la fête tous les jours pour lui, pour elle en raison de ses souffrances, sa maladie, son handicap, ses épreuves. Comme à Cana, elle ne dicte pas à Jésus ce qu’il doit faire, mais elle parle de nous à Jésus en permanence.

Certes, il n’y a pas que dans les sanctuaires mariaux que l’on peut faire l’expérience de la présence bienveillante de Marie à nos côtés ; il n’y a pas que dans les sanctuaires que l’on peut bénéficier de son intercession. La Vierge Marie ne laissera jamais de côtés ceux qui, pour de multiples raisons, ne peuvent pas s’y rendre. Mais l’homme est ainsi fait qu’il a besoin de lieux particuliers qui deviennent des lieux de grâce en raison de ce qui s’y est passé et de ce qui continue de s’y passer. Je me souviens de cette remarque d’une personne expliquant qu’elle aimait aller au sanctuaire d’Ars parce que les murs de la basilique « ruisselaient de la prière des pèlerins » ; elle qui disait ne pas bien savoir prier se disait baigner dans la prière des autres en entrant dans l’église. C’est sans doute ce que veulent dire les pèlerins de Lourdes, de Laghet et des autres sanctuaires quand ils nous disent : chez vous, il y a quelque chose de particulier. Certains, bien déformés, parlent d’une énergie spéciale qui circule ici ! Non, il n’y a pas une énergie qui circule ici, ce qui fait que les gens se sentent bien chez nous et dans les autres sanctuaires, c’est justement cette concentration de prière qui transforment ce petit bout de terre en un coin de ciel !

C’est d’ailleurs ce qu’a voulu dire la Vierge Marie à Bernadette dans une parole longtemps mal interprétée. Au cours de la 3° apparition, le 18 février, Marie dit à Bernadette : « je ne vous promets pas le bonheur dans ce monde mais dans l’autre. » C’est du moins en ces termes qu’on rapporte la parole de Marie.

Moi, je dis que si Marie n’avait rien d’autre à dire, ce n’était pas la peine qu’elle fasse une apparition ! Dire qu’on va en baver sur terre et qu’on sera heureux au ciel, non ce n’est pas une très bonne nouvelle !  En fait, le père Laurentin, le grand spécialiste des apparitions a fait des recherches et il a découvert qu’on pourrait traduire autrement cette parole de Marie car Marie, pour respecter Bernadette, s’adressait à elle en patois car Bernadette ne parlait pas français. Le père Laurentin a cherché des gens qui parlent encore ce patois et il leur a demandé comment traduire au plus juste ce que Marie avait dit. Car on a le texte patois que Bernadette avait fait écrire pour ne pas l’oublier. Et de fait, les vieux ont dit qu’on pourrait traduire : je ne te promets pas le bonheur de ce monde, mais le bonheur de l’autre monde. Je ne sais pas si vous sentez la nuance, c’est comme si elle lui avait dit : tu pourras goûter le bonheur de l’autre monde déjà dans ce monde ! Alors, évidemment, ça change tout ! 

Et voilà pourquoi on se sent bien dans un sanctuaire, ce n’est pas du tout une affaire d’énergie, c’est qu’on y goûte le bonheur du ciel déjà sur cette terre ! Nous voulons confier notre mission d’animation de ce sanctuaire à l’intercession de Notre Dame de Laghet pour que tous les pèlerins qui passent ici puissent vraiment goûter le bonheur du ciel sur cette terre au cours de leur passage.

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