10 juillet : ne plus monter sur nos grands chevaux !

C’est le dernier extrait du livre du prophète Osée que nous entendons cette semaine. Normalement, il y avait encore un extrait à lire demain, mais comme c’est la fête de St Benoit, les lectures sont tirées du Sanctoral ce qui nous fait abandonner la lecture suivie du livre d’Osée commencée lundi ! De ce dernier texte que nous venons d’entendre, je voudrais retenir 2 paroles.

La première, c’est la double résolution du peuple qui a enfin reconnu ses infidélités : « nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : Tu es notre Dieu. » 

  • Les chevaux, c’était le symbole de la puissance, plus une armée avait des chevaux et plus, elle était considérée comme forte. Remettons-nous dans l’époque : il n’y avait ni fusil, ni canon, ni tanks ! Les hommes à pieds étaient très vulnérables, les hommes à cheval pouvaient attaquer très vite et se replier aussi vite. Ainsi donc, dire : « nous ne monterons plus sur des chevaux », c’est un peu dire : nous renonçons à mettre notre confiance dans notre puissance, nous avons compris, nous avons mesuré le poids de nos infidélités, nous savons ce que nous valons, alors, nous voulons, Seigneur, que notre confiance soit en toi. C’est la seule solution ! Et vous savez, en français, il y a une expression qui dit justement : monter sur ses grands chevaux pour dire qu’on se met en colère qu’on est trop sûr de soi !
  • « Et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : Tu es notre Dieu. » Là encore, c’est un renoncement à l’orgueil, à être fiers de ce que nous faisons. Bien sûr qu’il faut être content quand nous réussissons, mais contents d’avoir su collaborer à l’œuvre de Dieu. Bien sûr, ce qui réussit, ça ne réussit pas uniquement grâce à Dieu, Dieu a toujours besoin que nous collaborions, sans nous, il ne peut rien faire. Vous connaissez sans doute ce texte qu’on attribue tantôt à des paysans brésiliens, tantôt à un auteur anonyme du 15° siècle, mais peu importe l’auteur, ce qui compte, c’est ce qui est dit ! « Christ n’a pas de mains : Il n’a que nos mains pour faire son travail aujourd’hui. Christ n’a pas de pieds : Il n’a que nos pieds pour conduire les hommes sur son chemin. Christ n’a pas de lèvres : Il n’a que nos lèvres pour parler de lui aux hommes. Christ n’a pas d’aides : Il n’a que notre aide pour mettre les hommes à ses côtés. »  Ce texte dit bien que le Seigneur ne pourra rien faire sans nous. Mais attention ! Nous aussi, nous ne ferons rein sans lui, nous ne réussirons rien sans lui, ou plutôt, puisqu’il ne faut pas confondre réussite, succès et fécondité, rien ne sera fécond si nous ne le laissons pas travailler à nos côtés. 

Voilà comment je comprends cette belle résolution : « nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : Tu es notre Dieu. »

La 2° parole que je veux retenir et que je ne vais pas citer parce que c’est une série de paroles, ce sont toutes les promesses de Dieu qui constituaient la 2° partie du texte. Ce sont justement des promesses de fécondité extrême pour ceux qui laissent le Seigneur travailler à leurs côtés.

Attention, j’espère que vous comprenez bien ! Le Seigneur ne fait pas un chantage sur fond de crise de jalousie ! Il ne dit pas : je ne récompenserai que ceux qui me prennent avec eux. Il ne fait que mettre en lumière une évidence : celui qui travaille seul obtiendra les résultats qu’un homme seul peut obtenir et celui qui laisse travailler le Seigneur avec lui obtiendra des résultats dont la fécondité sera multipliée par la puissance de Dieu. C’est quand même attirant, non ?

Ceci dit, n’allons pas faire une mauvaise interprétation de tout cela en croyant que si on laisse le Seigneur travailler à nos côtés, ça ira comme sur des roulettes ! Non ! L’évangile d’aujourd’hui ne laissait aucun doute à ce sujet : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups … Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi. » Jésus ne cache rien des difficultés liées à la mission. Le prince des ténèbres n’est jamais content quand la lumière gagne du terrain et il fait tout ce qu’il peut pour mettre des bâtons dans les roues ! Mais Jésus nous assure de deux choses :

1/ Toutes ces contrariétés, qui peuvent être parfois bien plus que des contrariétés, nous donneront l’occasion de témoigner et témoigner du Seigneur, c’est toujours source d’une grande joie. On le voit bien dans le livre des Actes, dès que les apôtres sont arrêtés au lieu de chercher à s’en sortir, ils témoignent, ils catéchisent, ça leur vaut souvent des journées de prison supplémentaires, des sévices supplémentaires. Mais, à chaque fois, il est noté qu’ils étaient tout joyeux d’avoir pu témoigner d’avoir été jugés dignes de souffrir pour le Christ. A ma petite mesure, c’est ce que j’avais vécu lors de mon arrestation au Rwanda !

2/ L’Esprit-Saint, l’Esprit de force n’abandonnera jamais ceux qui seront dans cette situation de devoir rendre témoignage au Christ dans des conditions difficiles : « Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz, ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. »

En nous appuyant sur ces deux promesses, choisissons de ne plus monter sur nos grands chevaux et de ne plus dire à l’ouvrage de nos mains : Tu es notre Dieu. Apprenons à laisser toujours plus de place au Seigneur pour qu’il travaille à nos côtés.

Cet article a 2 commentaires

  1. Wilhelm Richard

    Qui va à la chasse du Seigneur, gagne une place de choix auprès de Dieu. Tel pourrait être le dicton du jour.

  2. Adéline

    Amen !!!

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