17 novembre : pas content le Seigneur, mais s’il nous le dit, c’est pour nous faire progresser !

Hier, nous avons entendu le message que le Seigneur adressait il y a 2000 ans à l’Eglise d’Ephèse, aujourd’hui, nous voulons nous laisser réveiller par le message à l’Eglise de Sardes et à l’Eglise de Laodicée. Ces messages, en effet, ont été écrits pour traverser les siècles. Vous avez remarqué que chaque lettre se termine par cette petite phrase : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. » Bien sûr, la lettre est adressée à une Eglise particulière, mais, avec cette lettre, l’Esprit parle aux Eglises, c’est un pluriel, il s’adresse donc à toutes les Eglises, y compris nos Eglises d’aujourd’hui. Et, vous avez aussi remarqué qu’il est dit que l’Esprit parle aux Eglises, c’est au présent, il n’est pas dit : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit disait à l’Église d’Ephèse, de Sardes ou Laodicée. » Ça signifie donc clairement que l’Esprit continue à nous parler quand nous lisons ces lettres.

Hier, je vous disais que ces lettres étaient comme le compte-rendu de la visite pastorale du Seigneur et que, comme il se doit, le berger qui a fini sa visite pastorale commence par souligner les points positifs. Eh bien, les deux lettres que nous lisons aujourd’hui font exception : rien de positif n’est souligné, les lettres pointent immédiatement de gros problèmes. C’est comme si le Seigneur disait : inutile de souligner quelques points positifs qui risqueraient de les endormir ! En entendant ces points positifs, ils pourraient bien s’y arrêter pour se rassurer et ne pas accueillir l’invitation à la conversion. Du coup, dans ces deux lettres, le Seigneur y va franchement. Regardons chacun de ces reproches et écoutons ce que l’Esprit veut nous dire, à nous, aujourd’hui.

Le reproche qui est fait à l’Eglise de Sardes, c’est le suivant : « Je connais ta conduite, je sais que ton nom est celui d’un vivant, mais tu es mort. » Tu es mort ! Le Seigneur aimerait avoir de la compassion pour cette Eglise où les chrétiens sont comme morts, il aimerait leur témoigner la même compassion qu’il avait témoignée à son ami Lazare qui était mort et les aider à retrouver la vie, mais il ne le peut pas. Pourquoi ? Parce que les chrétiens de Sardes ne veulent pas reconnaître leur problème, ils essaient de sauver les apparences : « Je connais ta conduite, je sais que ton nom est celui d’un vivant, mais tu es mort. » Autant le Seigneur peut faire beaucoup pour ceux qui, tels Zachée, dans l’Evangile, osent reconnaître leurs problèmes, autant il ne peut rien faire pour ceux qui ne veulent pas se montrer à lui tels qu’ils sont. Et c’est le problème des chrétiens de Sardes, ils vont mal, leur communauté va mal, mais ils essaient de sauver les apparences pour que personne ne se rende compte du problème.

Ce que l’Esprit nous dit, aujourd’hui encore, à nous qui écoutons cette lettre à l’Eglise de Sardes, c’est donc le message suivant : est-ce que tu oses te présenter devant le Seigneur, vraiment comme tu es ? Est-ce qu’il n’y a pas des moments où tu cherches à sauver les apparences parce que tu ne veux pas que les autres se rendent compte de tes problèmes, parce que tu ne veux pas que le Seigneur voie le désert de ton âme ? A ceux qui lui présentent leur misère, le Seigneur fera toujours miséricorde, mais que peut-il faire pour ceux qui lui cachent leur misère ? Quand nous allons chez le médecin, ce n’est pas pour lui dire que nous allons bien ! Et si nous avons mal dans telle partie du corps, nous ne lui parlons pas d’une autre partie du corps parce que nous n’avons pas envie de lui dévoiler notre problème ! A ceux qui lui présentent leur misère, le Seigneur fera toujours miséricorde, l’évangile de Zachée est bien trop clair à ce sujet, mais que peut-il faire pour ceux qui lui cachent leur misère ? Puissions-nous oser nous présenter devant lui tels que nous sommes sans jamais rien cacher de nos misères pour que sa miséricorde prenne soin de nous et nous fasse revivre.

Venons-en maintenant au message adressé hier à l’Eglise de Laodicée et qui nous rejoint par-dessus les siècles. Pour bien comprendre le message de cette lettre, il faut savoir que la ville de Laodicée ne possédait pas de sources d’eau, alors, comme, cette ville était très riche, elle avait fait construire deux aqueducs qui amenaient l’eau depuis les villes des alentours. Pourquoi deux aqueducs ? Eh bien, parce qu’il y en avait un qui amenait de l’eau chaude et un qui amenait de l’eau froide. Les romains étaient très forts en architecture et en forage, ils pouvaient capter des sources et conduire l’eau sur des kilomètres. Dans la lettre qu’il adresse à cette Eglise de Laodicée, le Seigneur va donc utiliser l’image de ces deux aqueducs qui étaient la particularité et la fierté de la ville. Le problème, on l’imagine bien, c’est que sur les kilomètres de transport, l’eau chaude devenait moins chaude et l’eau froide devenait moins froide : tout arrivait en étant pratiquement tiède ! Or l’eau chaude est intéressante, l’eau froide aussi, mais l’eau tiède n’a pas beaucoup d’intérêt ! 

C’est comme si le Seigneur leur disait : regardez, vous avez fait d’énormes travaux, dépenser beaucoup d’argent pour un résultat bien décevant ! Eh bien, cette image va lui servir à parler de la situation de cette Eglise de Laodicée en lui reprochant d’être devenue une communauté de tièdes. Les chrétiens sont devenus moyens et ils finissent par s’en satisfaire. Du moment que ce n’est pas catastrophique, ça leur convient. Oui, de fait, ce qui se vit n’est pas extraordinaire, le travail apostolique donne des résultats moyens, mais tout le monde finit par s’en contenter en pensant que c’est déjà mieux que rien. Mais le Seigneur ne veut pas que nous devenions moyens avec des résultats moyens. S’il déploie la puissance de son Esprit-Saint dans nos vies, ce n’est pas pour que nous nous contentions d’être dans la moyenne. Ce que le Seigneur veut pour nous, pour chacun de nous et pour son Eglise, c’est l’excellence ! Encore une fois, c’est pour cela qu’il ne cesse de nous donner son Esprit-Saint, pour que nous cessions d’être moyens, d’être tièdes. Les tièdes, le Seigneur ne peut pas les supporter. Ceux qui sont froids et qui le reconnaissent, comme je le soulignais dans la lettre précédente, il peut s’en occuper. Mais ceux qui se contentent d’être moyens, tièdes, il ne peut rien faire pour eux et préfère les vomir. Le message est rude, mais il a le mérite d’être clair !

Heureusement, la lettre se termine avec un extraordinaire message d’espérance. Si nous nous rendons compte que nous sommes devenus moyens et que nous voulons vraiment sortir de cette tiédeur, écoutons-le, il est déjà à la porte de notre cœur et il frappe pour nous rendre, par sa présence, notre ferveur première. « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Le mot de repas qui est utilisé ici, en grec, c’est le même mot que le repas de l’Eucharistie. Cela signifie qu’à chaque fois que nous participons à la messe, nous pouvons retrouver l’ardeur qui nous manque. Mais le Seigneur ne pourra nous la redonner que si nous commençons par reconnaître que cette ardeur vient à nous manquer, que nous sommes trop installés dans la tiédeur et si nous décidons de prendre les moyens que le Seigneur nous offre pour sortir de cette situation.

C’est à chacun de nous que le Seigneur dit ce qu’il disait à Zachée : « descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. » Si nous lui ouvrons pour de bon la porte de notre cœur, nul doute qu’il finira par se passer quelque chose !

Cet article a 3 commentaires

  1. Wilhelm Richard

     » tu as des talents, tu peux mieux faire. Ne les cache pas ». Tél est l’expression favorite de Jésus depuis dimanche.
    Tu seras même récompensé par un Zachee de bonbons si tu deviens sage.
    Dieu ne cesse de vouloir nous faire grandir en descendant de notre toit ( euh pardon, de notre moi)

    1. Adéline

      ah ah, le zachée de bonbons !!!

    2. Père Roger Hébert

      Oui c’est très bon ce Zachée de bonbons !

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