23 janvier : jalousie quand tu nous tiens !

Je vais vous faire une confidence terrible et sûrement impensable pour vous : je n’ai jamais vu un épisode de Star Wars ! Si j’ai bien compris, les premiers films qui sont sortis n’étaient pas les premiers épisodes de cette grande saga. Du coup, il semble qu’il ne soit pas nécessaire de commencer par le début pour comprendre. Mais la Bible, ce n’est pas Star Wars ! Et pour comprendre un texte, il est souvent nécessaire d’avoir lu celui qui précédait. Alors, ceux qui étaient à la messe hier peuvent comprendre parfaitement ce dont il était question dans la 1° lecture … pour les autres, il faut que je résume l’épisode précédent.

La 1° lecture d’hier, c’était le célèbre combat entre David et le géant Goliath. Cet homme bâti comme un char d’assaut qui, en raison de sa force, se permettait de ridiculiser chaque jour l’armée du Seigneur et, du coup, le Seigneur lui-même. David qui n’était qu’un jeune homme avait été envoyé sur le champ de bataille par son père pour porter du ravitaillement à ses frères soldats. Et c’est ainsi qu’il est témoin de ce qui se passe chaque jour. Il est très étonné de voir que ni le roi ni personne de sa troupe n’ose réagir. C’est sûrement pas l’envie qui leur manque, mais le courage, quand ils voient la carrure de Goliath, personne n’ose aller l’affronter. Parce qu’il ne peut plus supporter de voir que Dieu est ridiculisé, 

David propose d’aller affronter le géant. Il fait le raisonnement suivant : si c’est pour Dieu que je vais combattre, alors Dieu combattra avec moi. Du coup, il refuse l’armure et les armes que le roi Saül lui proposait et il prend une simple fronde. Si Dieu combat avec lui, il n’a rien à craindre. Et de fait, David avec de petits moyens va terrasser le géant donnant à tout le monde une belle leçon de courage mais peut-être surtout de foi.

Seulement voilà, cet acte de bravoure est très vite connu et la réputation de David dépasse largement celle du roi Saül. C’est pour cela que les femmes se mettent à chanter : « Saül a tué ses milliers, et David, ses dizaines de milliers. » Saül ne va pas le supporter très longtemps. Et c’est terrible parce que vous avez remarqué qu’elles ne disent pas que Saül est nul, qu’il ne vaut rien, non, elles reconnaissent qu’il a tué des milliers d’ennemis, ce qui n’est déjà pas mal … oui, mais, en même temps, les femmes chantent que David est meilleur, il en a tué des dizaines de milliers. Et que les femmes se détournent de lui pour admirer David, Saül, ça le rend fou. Il n’est ni le premier, ni le dernier, à perdre la tête en constatant que son pouvoir de séduction diminue. 

Et le voilà pris par la jalousie, cette terrible jalousie qui nous rend la vie insupportable à ceux qui se rendent compte que d’autres peuvent être meilleurs qu’eux. Quand on est petit, la jalousie nous fait faire des caprices impressionnants tant nous devenons capables de violence incontrôlée. En grandissant, on apprend à se contrôler, mais ça ne veut pas dire que la jalousie a disparu. Simplement la violence est plus intérieure, mais elle finira par s’exprimer plus tard, autrement.

La jalousie est terrible car elle empêche tous ceux qui en sont malades de se réjouir de ce qu’ils voient, de ce qu’ils entendent, incapables de se réjouir avec ceux qu’ils rencontrent. Tout ce qu’ils entendent ou voient des autres les rend malheureux : pourquoi ce n’est pas moi qui suis à la place de celui dont on dit du bien ? La jalousie est l’expression d’un sentiment de faiblesse, tout ce qu’on dit, en bien, des autres me fait douter de moi. Oui, vraiment la jalousie est une terrible maladie. Elle va pourrir la fin de la vie du roi Saül qui, contrairement à sa promesse, va passer son temps à chercher à supprimer David pour qu’il ne vienne plus lui faire d’ombre. La jalousie pourrit la vie de tant et tant de personnes. Et pas seulement dans les scénarios amoureux, ici peut-être, il y en a qui sont malades de la jalousie et qui souffrent de ne pas pouvoir se réjouir en profondeur de ce que vivent et réussissent les autres.

Vous avez entendu, dans l’Evangile, il nous est dit que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Est-ce que nous croyons vraiment que Jésus n’a rien perdu de sa puissance ? La lettre aux Hébreux affirme que Jésus est le même hier qu’aujourd’hui et qu’il sera le même à jamais. C’est clair, Jésus n’a rien perdu de sa puissance, alors, que tous ceux qui souffrent de ce mal de la jalousie, mais aussi de tout autre mal, s’approchent de lui avec foi tout à l’heure en venant communier. Qu’ils s’approchent de lui à chaque fois que ça sera nécessaire, dans ce sacrement de l’Eucharistie et dans le sacrement de la Réconciliation. Nul doute que soin après soin, Jésus les guérira et les débarrassera de tous ces maux qui leur pourrissent la vie.

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