Dans cet Evangile de Bartimée que nous connaissons très bien, je voudrais souligner 5 points.
1/ Le 1° point m’est inspiré par ce qui est dit au début de l’Evangile : Quand Bartimée entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Ça signifie que Bartimée, il avait déjà entendu parler de Jésus, sa renommée était arrivée jusqu’à lui. Il savait que Jésus faisait des miracles, alors gonflé comme pas deux, il se met à crier : prends pitié de moi ! Bartimée non seulement connaissait la réputation de Jésus, mais il a surtout cru qu’il pouvait faire quelque chose pour lui.
Il n’a pas dit : oui, Jésus est sûrement puissant, mais il ne peut pas s’intéresser à moi, alors, à quoi bon lui demander quelque chose puisque, c’est toujours pareil, personne ne s’intéressera à moi ! Non, c’est le contraire et, du coup, elle est belle la foi de Bartimée ! Alors Jésus va faire quelque chose pour lui. Si nous pensons que Dieu ne fait jamais rien pour nous, si nous n’arrivons pas à croire qu’il puisse s’intéresser pas à nous, c’est sûrement parce que nous avons été profondément blessés. Enfants, à tort ou à raison, nous avons eu l’impression que personne ne s’intéressait vraiment à nous et nous en avons conclu que nous n’étions pas intéressants, alors, nous n’avons pas reçu tout notre compte d’amour. Mais aujourd’hui, que l’exemple de Bartimée nous invite à crier vers le Seigneur parce que nous avons compris qu’il s’intéressait en 1° aux petits, aux blessés de la vie, à ceux que tout le monde rejette.
2/ Il y a tous ceux qui empêchent Bartimée de crier, qui veulent empêcher Bartimée de rencontrer Jésus. Dans la même histoire, mais racontée par Luc, il est dit que ce sont ceux qui marchaient en avant du cortège, les premiers de classe, peut-être y avait-il les apôtres parmi eux ! Il peut nous arriver d’être de ceux-là alors que nous devrions être de ceux qui amènent les pauvres à Jésus, qui vont chercher les pauvres pour les amener à Jésus. Mais, parce que ces pauvres dérangent, parce que nous les ignorons, nous ne leur permettons pas de rencontrer Jésus. Vous savez qu’il existe une belle initiative en direction des pauvres, c’est ce qu’on appelle les maraudes, c’est-à-dire des bénévoles qui, dans les froides nuits d’hiver, vont porter de la soupe et un peu de soutien aux pauvres en les cherchant là où ils se cachent pour se protéger du froid et des agressions. Eh bien, moi, je rêve que de telles maraudes soient mises en place, mais au plan spirituel, pour que, plus jamais des pauvres, des blessés de la vie, des personnes portant un handicap physique, mental, affectif, soient empêchés de faire une vraie rencontre avec Jésus.
3/ Mais, pour que Jésus puisse agir en faveur de Bartimée, il a fallu que Bartimée ose montrer sa pauvreté, qu’il ne se cache pas à cause de la honte que devait provoquer sa situation. En effet, Bartimée cumulait les handicaps : aveugle et mendiant, ce qui fait qu’il ne devait ni être très propre, ni être très bien habillé, ni très habile dans ces mouvements. Mais peu importe, c’était Jésus qui passait, il a crié ! Alors, c’est vrai que Bartimée ne pouvait pas tellement cacher sa pauvreté ; s’il voulait s’en sortir, il fallait qu’il accepte de la dévoiler aux yeux de tous. Nous, nous sommes tous des pauvres avec des pauvretés qui se voient plus ou moins, mais, c’est absolument sûr, nous sommes tous des pauvres. Le problème, c’est que, trop souvent, nous cachons notre misère, nous essayons de sauver les apparences. Quand nous accepterons de nous montrer tels que nous sommes alors Jésus pourra commencer à s’occuper de nous.
4/ Pour rejoindre Jésus qui l’appelait, Bartimée a posé deux gestes inouïs qui manifestaient sa confiance. D’abord, il a bondi et ensuite, il a jeté son manteau. Bondir pour un aveugle, ce n’est pas évident ! Et laisser son manteau pour un mendiant, ce n’est pas plus évident. La Bible nous enseigne que le manteau, c’est le dernier bien du pauvre, il est donc absolument interdit de lui saisir ce bien, c’est sa dernière sécurité. Bartimée va oser la confiance en se jetant dans l’inconnu. Il largue sa sécurité et ose bondir dans la nuit parce que c’est Jésus qui l’appelle. Il ne dit pas à Jésus : guéris-moi d’abord et après je bondirai vers toi en laissant mon manteau. Jésus l’appelle, il croit. L’action de Jésus présupposera toujours notre foi, c’est-à-dire notre confiance.
5/ Pour que Jésus puisse agir, encore faut-il que nous lui demandions ce qu’il peut donner. Le texte nous dit que Bartimée était aveugle et mendiant, Jésus, qui aime bien nous tester, lui demande : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » Vous avez remarqué qu’il ne lui demande rien quant à son statut de mendiant. Il demande l’essentiel, alors il est exaucé. Même quand nous demandons ce qui nous semble très important, est-ce que nous demandons toujours l’essentiel ?
Dans un instant, nous allons accueillir Jésus, il va rejoindre les pauvres que nous sommes, et nous demander : que veux-tu que je fasse pour toi ? Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons que le St Esprit puisse nous inspirer la réponse puisque lui, il sait tellement bien ce qui nous est le plus essentiel. Alors, à l’image de Jeanne d’Arc que nous fêtons aujourd’hui, nous pourrons dire, nous aussi : en toutes choses, dans ma vie, Messire Dieu sera le premier servi !
Bartimée, c’est rare de connaître le nom de la personne que Jésus guérit. Cela veut peut-être dire que nous sommes tous appelés par notfe prénom pour bondir vers jésus.
J’aime bien dire le prénom (si je le connaîs) de la personne à qui je donne la communion.