30 novembre : Demandons une double part de l’Esprit qui habitait le coeur de saint André !

Presque chaque mois, l’Eglise nous donne de fêter un apôtre. Ces fêtes qui reviennent donc si régulièrement nous aident d’abord à nous replacer devant la grandeur du mystère de l’appel de Jésus qui n’a jamais appelé des personnes parfaites, mais qui a voulu faire confiance à ceux dont il connaissait par avance les faiblesses. C’est sûr que les apôtres n’ont pas toujours été à la hauteur de ce que Jésus attendait d’eux et cela jusqu’à sa mort puisqu’à Gethsémani, ils dorment quand Jésus aurait tant eu besoin d’eux et, à la croix, ils ont déserté le laissant quasiment seul avec Jean et quelques femmes ! C’est vrai, ils n’ont pas toujours été à la hauteur, mais ils ont dit oui et, ce qui est beau, c’est qu’ils n’ont jamais repris leur oui. 

Ils n’ont pas repris leur oui malgré leurs faiblesses qui ont pu, à certains moments les décourager, comme nos propres faiblesses peuvent à certains moments nous décourager. Ils n’ont jamais repris leur oui, malgré tous ces moments où ils n’arrivaient plus à comprendre Jésus, comme il peut nous arriver, nous aussi, à certains moments de ne plus comprendre ce que le Seigneur attend de nous, pourquoi il nous fait passer par tel ou tel chemin. 

Non seulement ils n’ont jamais repris leur oui, mais ce qui est plus grand encore, c’est qu’ils l’ont renouvelé ce oui. Ils l’ont renouvelé à l’Ascension quand Jésus les réunit une dernière fois et les envoie pour une mission complètement folle tellement elle dépasse : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. » Aucun d’entre eux en entendant cet ordre de mission ne se défile en pensant que Jésus leur en demande trop. Ils s’appuient tous sur la parole qui suit cet envoi en mission : « Et moi, leur dit Jésus, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Leur oui, ils vont le renouveler encore à la Pentecôte quand, recevant la force du Saint-Esprit, ils vont oser sortir pour évangéliser en paroles et en actes en ayant l’audace d’invoquer la puissance du Nom de Jésus pour accomplir des miracles. Leur oui, ils vont encore le renouveler et de quelle manière puisque, à l’ultime moment de leur vie, ils vont tous accepter le martyr pour rester fidèle à Jésus jusqu’au bout.

La vie des apôtres illustre magnifiquement ce que le saint curé d’Ars aimait dire : les saints n’ont pas tous bien commencé mais ils ont tous bien fini ! C’est vrai pour tant de saints et c’est particulièrement vrai pour les apôtres. Tout cela peut nous laisser beaucoup d’espérance à nous qui avons aussi été saisis par l’appel de Jésus. C’est une invitation à ne pas trop nous regarder. Oui, comme le dira St Paul, c’est un bien grand mystère de constater que le Seigneur a choisi des poteries sans valeur pour porter un trésor si précieux. Mais ce qui compte, ce ne sont pas les poteries, mais le trésor ! Alors ne soyons pas focalisés et même parfois paralysés par nos faiblesses, ce qui compte, c’est le trésor et la confiance que le Seigneur nous fait pour porter ce trésor à nos frères. Un humoriste de chez nous aimait d’ailleurs répéter : heureux ceux qui sont fêlés, ils laisseront mieux passer la lumière. 

Toutes les fêlures des apôtres, toutes leurs failles sont devenues un atout dans leur mission d’évangélisation, ayant réalisé à quel point ils étaient peu fiables, ils ont compris qu’ils ne pouvaient compter que sur la puissance du Seigneur qui leur disait : ne craignez pas, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps donc, comptez sur moi ! Appuyons-nous sur leur expérience pour renouveler notre oui au cœur même de nos faiblesses en croyant que le Seigneur peut toujours accomplir des merveilles à travers ceux qui osent joyeusement livrer leurs faiblesses à la puissance de son amour.

Je voudrais maintenant souligner une très belle qualité concernant l’apôtre André que nous fêtons aujourd’hui. On peut dire que André, il aura le très beau charisme de mettre les personnes en lien avec Jésus et ce charisme, il l’aura reçu de son premier rabbi, Jean-Baptiste. Nous le savons, André était l’un des deux disciples qui étaient avec Jean-Baptiste quand Jésus est passé, il a entendu ce que le Baptiste a dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Il a entendu et il a compris que son maitre leur demandait de se détacher de lui pour s’attacher à Jésus. Il a compris que le Baptiste était là pour les conduire à Jésus. Il aura sûrement été très impressionné par cette belle qualité de Jean-Baptiste qui a voulu conclure sa mission en mettant ses propres disciples en lien avec Jésus. Peut-être, en quittant son maitre et en se retournant une dernière fois, a-t-il, secrètement demandé, à la manière d’Elisée, de pouvoir recevoir une double part de l’esprit de ce maître si généreux … peut-être ! En tout cas, l’Evangile retiendra au moins 3 épisodes dans lesquels nous voyons André exercer ce merveilleux charisme qui consiste à mettre en lien avec Jésus.

Le premier épisode, c’est quand il met Pierre, son frère, en lien avec Jésus. Nous avons lu l’appel d’André et Pierre dans l’Evangile de Matthieu, mais, nous le savons, Jean, dans son Evangile va raconter les choses autrement. Quand le Baptiste l’a mis en lien avec Jésus, André va passer une nuit avec Jésus en compagnie d’un autre apôtre, vraisemblablement Jean puisqu’il sera capable de le raconter. Après cette nuit, il est tellement enthousiaste qu’il va vite trouver son frère Pierre pour lui dire : viens, nous avons trouvé le Messie. Je ne suis pas sûr que Pierre ait été convaincu tout de suite, mais André ne lâchera pas jusqu’à ce que Pierre se décide à aller voir Jésus. André aura mis Pierre en contact avec Jésus et on connait la suite, Jésus donnera à Pierre la grande mission de guider l’Eglise en se laissant inspirer par l’Esprit-Saint. Tout cela a été rendu possible grâce au charisme qu’André a reçu de mettre en lien avec Jésus.

Le deuxième épisode, c’est au cours de la multiplication des pains. Toujours dans le récit de Jean, nous voyons tous les apôtres découragés, ne comprenant pas ce qu’ils pourraient faire pour nourrir cette foule que Jésus ne veut pas renvoyer. Mais il y en a un qui ne baisse pas les bras, c’est André, il a repéré un enfant qui a 5 pains d’orge et deux poissons. Bien sûr, il se demande bien comment ça pourrait suffire, mais il va quand même mettre cet enfant en lien avec Jésus en faisant confiance à la générosité de cet enfant et à la puissance de Jésus. Et on connait la suite, le miracle va avoir lieu. Encore une fois, tout cela a été rendu possible grâce au charisme qu’André a reçu de mettre en lien avec Jésus.

Le troisième épisode, peut-être plus discret, nous est encore rapporté par l’evangile de Jean. Un groupe de personnes grecques veulent voir Jésus et elles ne savent pas bien comment s’y prendre. Alors, elles vont voir Philippe ; Philippe, il a un nom d’origine grecque, peut-être était-il donc connu de ces grecs. Mais Philippe ne sait pas bien comment s’y prendre pour répondre à ce désir manifesté par ces personnes. C’est alors qu’il se rappelle que dans le groupe des apôtres, il y en a un qui est spécialiste de la mise en lien avec Jésus, c’est André. Alors l’Evangile nous dit que Philippe va trouver André et qu’il fera ce qu’il faut pour que ces hommes puissent rencontrer Jésus.

Au jour de sa fête, nous pouvons prier l’apôtre André afin qu’il nous obtienne, à nous aussi, une double part de son Esprit pour que nous puissions, nous aussi, mettre en lien avec Jésus tous ceux qui viennent à nous car c’est bien la vocation fondamentale de tous les membres de Foyer. Que St André intercède pour nous.

Cette publication a un commentaire

  1. Adéline

    Amen !!!
    (Michel Audiard…)

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