9 juin : Fête de St Ephrem

Nous avons choisi les lectures propres à la fête de St Ephrem (Col 3,12-15 ; Lc 6, 43-45) parce qu’elles correspondaient tellement bien à notre thème de cette Journée pour Dieu (dons et fruits du Saint-Esprit) et aussi parce que St Ephrem a un beau message pour nous aujourd’hui.

Permettez-moi de relire, juste en sautant quelques mots, la 1° lecture que nous avons entendue : Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous et pardonnez-vous. Par-dessus tout cela, vivez dans l’amour, qui est le lien le plus parfait. Que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ. Vivez dans l’action de grâce. Que la parole du Christ habite en vous ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres en toute sagesse ; chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance. Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père. Dites-moi, y aurait-il une seule personne parmi vous qui ne serait pas intéressée par toutes ces qualités ? S’il y en a une qu’elle lève la main, je serai désireux de la connaître ! C’est trop évident, toutes et tous, nous souhaiterions déployer ces qualités.

Avec ceux qui ont participé à la journée pour Dieu, nous avons, entre autres choses, réfléchi sur les fruits de l’Esprit-Saint, je vous les énumère : charité, joie, paix, patience, serviabilité, bonté, foi, douceur, maîtrise de soi, humilité, vérité, liberté. J’imagine que vous êtes comme moi, l’énumération de toutes ces qualités vous fait baver d’envie. Comme moi, vous aimeriez tellement vivre en permanence vos relations, dans la patience, la serviabilité, la douceur et tout le reste. Oui, ça nous fait baver d’envie, mais ça pourrait aussi presque nous faire déprimer. Quand j’entends ces qualités que Paul énonce qui sont les signes d’une vie chrétienne vécue de manière authentique et quand je regarde comment, moi, je vis au quotidien, ça pourrait presque me faire déprimer parce que, évidemment, j’en suis loin, très loin. Oui, bien sûr, qu’il m’arrive à certains moments d’être patient, bienveillant, doux, humble, je ne veux pas citer à nouveau toutes les qualités ; oui, ça m’arrive, mais je ne suis pas constamment dans la patience, la douceur, l’humilité et tout le reste. Et il se pourrait bien que vous soyez comme moi ! 

Du coup, j’aime bien dire que lorsque j’entends ces énumérations de qualité, il y a une chanson qui monte immédiatement sur mes lèvres, c’est une vieille chanson qui est loin d’être un cantique de messe, c’est la chanson d’Annie Cordy : j’voudrais bien, mais j’peux point ! Oh, oui ce n’est pas l’envie d’être patient, bienveillant, doux, humble et tout le reste qui me manque, non ce n’est pas l’envie qui me manque, j’en rêve même ! Ce n’est pas l’envie qui me manque, ce qui me manque, c’est la force : j’voudrais bien, mais j’peux point ! 

Eh bien, je vous annonce une bonne nouvelle, nous ne sommes pas condamnés à chanter toute notre vie comme des déprimés : j’voudrais bien, mais j’peux point ! Les participants à la Journée pour Dieu ont découvert le secret qui nous permettra de changer de disque parce que, eux, désormais, ils voudraient nous entrainer à chanter : yes, we can ! Toutes ces qualités, nous avons découvert que c’étaient des fruits de l’Esprit-Saint. Autrement dit, quand nous nous laissons envahir par le Saint-Esprit, quand nous le laissons vraiment travailler en nous, c’est lui qui produit ces fruits, c’est lui qui nous donne une vie qui rayonne toutes ces qualités.

Dimanche, nous étions dans la joie de Pentecôte, la liturgie nous a permis de nous tenir spirituellement au Cénacle avec les apôtres et nous avons été, avec eux, comme eux, inondés du Saint-Esprit. Si nous le laissons vraiment travailler en nous, nous porterons ces fruits. 

Et plus nous le laisserons travailler, plus nous porterons de fruits et plus ces qualités deviendront permanentes. Aujourd’hui, pour préserver la nature, on est très soucieux de trouver des énergies durables, eh bien, nous les chrétiens, nous savons où se trouve l’énergie la plus durable qui, en plus, est totalement gratuite et parfaitement inépuisable, elle se trouve dans le Saint-Esprit.

Le drame, c’est que, beaucoup de chrétiens, ne pensent pas à invoquer l’Esprit-Saint assez souvent, c’est-à-dire constamment ! Ils le saluent en faisant leur signe de croix et après, c’est fini ! Combien de fois par jour nous arrive-t-il de commencer une prière en invoquant directement l’Esprit-Saint ? Je suis face à quelqu’un qui m’énerve : Esprit-Saint emplis-moi de patience ! Je me suis engagé dans une discussion qui dérape : Esprit-Saint, garde-moi dans la bienveillance ! Je suis envahi par une tristesse assez inexplicable : Esprit-Saint, recouvre-moi de ta joie ! Je me rends compte que je n’en peux plus, que je n’arrive plus à aimer telle ou telle personne de mon entourage : Esprit-Saint, toi qui es l’amour, transforme-moi ! 

Je vous promets que si nous appliquons le traitement, nous verrons que bien des choses se mettront à changer dans nos vies. Et vous avez bien compris que l’Esprit-Saint n’est pas qu’une aide dans la vie spirituelle, c’est toute ma vie, ma vie quotidienne, relationnelle, professionnelle, affective qu’il va bonifier. Quand je dis cela, parfois, on me répond : c’est un peu facile quand même ! Eh bien, puisque c’est facile, raison de plus pour essayer ! Si je vous disais que pour obtenir un accroissement de patience, de bienveillance, douceur, humilité il faut marcher sur les mains en récitant la somme théologique de St Thomas en latin, je comprends que nous ne vous risquiez pas à essayer, mais puisque c’est simple, puisqu’il suffit d’invoquer le Saint-Esprit, ça vaut le coup d’essayer, non ? Et pourquoi un traitement à l’Esprit-Saint a-t-il des effets aussi puissants ? Tout simplement parce que l’Esprit-Saint est l’amour, il est l’amour qui unit le Père et le Fils. Dans l’épitre aux Romains (5,5), Paul le dira dans une formule ramassée dont il a le secret : l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous est donné. 

C’est finalement ce que disait Jésus dans l’Evangile : Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. Si ton cœur est plein du Saint-Esprit, parce que le Saint-Esprit est l’amour, alors ce qui sortira de ta bouche, c’est l’amour, des paroles bienveillantes, des paroles de consolation … Et on pourrait compléter la parole de Jésus en disant : Ce que font tes mains, c’est ce qui déborde du cœur ; Ce que tes yeux expriment, c’est ce qui déborde du cœur … Vous pourrez encore trouver d’autres prolongements. Quand le Saint-Esprit envahit nos cœurs, c’est toute notre vie qui se trouve transformée.

Et c’est là que Saint Ephrem que nous fêtons aujourd’hui va nous aider. En effet, nous qui participons à la messe régulièrement, à chaque fois que nous communions, c’est comme une nouvelle effusion du Saint-Esprit qui se réalise. Voilà ce qu’il aimait dire : « Jésus appela le pain son corps vivant, il le remplit de lui-même et de son Esprit. […] Et celui qui le mange avec foi mange le Feu et l’Esprit. » A chaque fois que nous allons communier, si nous communions avec FOI, nous mangeons le Pain et le Feu. Gravons ces paroles dans notre cœur pour que nous mangions le Feu en allant communier tout à l’heure. A chaque fois que nous constaterons que nous sombrons à nouveau dans la médiocrité, allons communier, allons remplir nos cœurs du feu de l’amour puisque ce que dit la bouche, ce qu’expriment les yeux, ce que font les mains, c’est ce qui déborde du cœur.

Cette publication a un commentaire

  1. Wilhelmrichard747@yahoo.fr

    Vous en bavez d’envie ?
    Eh bien pour ne pas rester chocolat comme l’escargot, n’ hésitons pas à marcher doucement mais sûrement.
    L’ essentiel est d’y arriver en y laissons une trace indélébile d’ envie !
    N’ ayez pas peur !

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