9 mai : mardi 5° semaine de Pâques. Que l’Esprit-Saint fasse de nous des témoins humbles et passionnés.

Après un temps d’absence dû à mon opération de prothèse de genou et à la convalescence qui a suivi, je reprends du service !

Le fait que la position debout, sans bouger, soit la plus inconfortable pour le moment vous permettra d’avoir des homélies courtes !

Quel contraste entre le début et la fin de la 1° lecture ! Je relis le début : Comme Paul et Barnabé se trouvaient à Lystres,  des Juifs arrivèrent d’Antioche de Pisidie et d’Iconium ; ils se rallièrent les foules, ils lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort. Et je relis maintenant la fin de la lecture : Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi.

Il est vraiment incroyable Paul ! Il a failli mourir lapidé, mais quand, des semaines après, il raconte aux frères de la communauté, ce qu’il a vécu, pas un mot sur cette épreuve, il ne sait et ne fait que rendre grâce pour l’évangélisation accomplie. Pour comprendre un peu mieux, il faut faire un flash-back et reprendre le fil des événements tels qu’ils nous étaient rapportés dans cette lecture. Après cette lapidation ratée, mais qui l’a quand même laissé comme mort, dès que Paul a retrouvé ses esprits il est parti se mettre au vert à Derbé. Seulement quand on s’appelle Paul, la convalescence ne consiste pas à prendre du repos ! C’est en évangélisant qu’il va récupérer ! La lecture mentionnait qu’il avait fait un bon nombre de disciples à Derbé. Ça le requinque et dès qu’il se sent parfaitement bien, où est-ce qu’il va ? Je vous le donne en 1000, il retourne à Lystres, là-même où il avait été lapidé ! Il faut vraiment quand même être intrépide ! Ensuite, on nous dit qu’il part pour Antioche de Pisidie, c’est à dire là où, après un début prometteur, ils avaient connu tant de problèmes ! Si vous n’êtes pas animés par un feu intérieur, dévorant, jamais vous ne prendrez de tels risques !

Et c’est ainsi qu’arrivés à Antioche de Syrie, bouclant ce 1° voyage missionnaire, ce qu’ils racontent, ce ne sont pas les galères traversées, les épreuves endurées, mais tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Paul ne fait pas la liste de tout ce qui a été difficile, de tout ce qui n’a pas marché, il ne parle que des progrès de l’évangélisation. Et j’aime beaucoup cette formulation par laquelle Paul reconnait tout à la fois que sans le Seigneur, il n’aurait rien pu faire mais que le Seigneur a aussi eu besoin de lui, de Barnabé, de leur zèle évangélisateur. Il en va toujours ainsi : quand les portes de la foi s’ouvrent pour quelqu’un, la plupart du temps, c’est grâce à la rencontre d’un témoin zélé qui ne se prend pas pour Dieu, mais qui accepte de mettre ses pauvretés et son enthousiasme à la disposition du Seigneur. A la suite de Paul et Barnabé et de tant d’autres, que l’Esprit-Saint fasse de nous ces humbles témoins passionnés.

Venons-en à l’Evangile ! Cette parole de Jésus, nous la connaissons bien puisque nous l’entendons chaque jour à la messe après la prière qui suit le Notre Père : je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce qui doit attirer notre attention, c’est la petite mention qui suit : ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. On le sait, en hébreu, Shalom, c’est bien plus que l’absence de conflits intérieurs ou extérieurs, Shalom, ce souhait qui est continuellement sur toutes les lèvres évoque plutôt la plénitude. Quand Jésus dit qu’il donne la paix, il veut donc dire qu’il est venu apporter la plénitude de la vie : je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance, dira-t-il. Et c’est pour cela qu’il rajoute : mais cette plénitude, cette vie en abondance, cette réussite, ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Pour le monde réussir, c’est briller, avoir toujours plus : travailler plus pour gagner plus et en gagnant plus pouvoir consommer toujours plus. Ce n’est évidemment pas le slogan de Jésus ! Et nous voyons bien que si les gens courent après tout ce qui brille en faisant semblant de croire que c’est ainsi qu’ils seront heureux, dans le même temps, ils sont fatigués, désabusés. Elle est grande et urgente la mission des chrétiens qui sont dépositaires de cette paix de Jésus, de cette plénitude de vie que Jésus est venu apporter. Que l’Esprit-Saint fasse de nous ces humbles témoins, passionnés de conduire leurs frères en humanité à goûter à cette plénitude qui nous fait vivre.

Cette publication a un commentaire

  1. Adéline

    Amen !

    Oui, ce que vous dites de Paul est incroyable si on n’a pas les « yeux de la foi »…

    Cette foi qui est appelée à être la nôtre dépasse l’entendement humain et ne peut se comprendre que de l’intérieur… Et avec du temps et/ou des épreuves, il me semble!

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