25 novembre : lundi 34° semaine ordinaire. L’Agneau contre la Bête, devinez qui a gagné !

Dans notre lecture continue de l’Apocalypse, samedi nous étions en compagnie des deux témoins qui représentaient finalement tous les chrétiens annonçant la Parole. Tous ceux qui annoncent la Parole sont des phares pour leurs contemporains puisqu’ils leur indiquent le bon chemin, celui qui ne mène pas à la perdition. Oui, mais voilà, les phares attirent les moustiques et même plus que les moustiques puisque la Bête va se déchainer contre eux. 

C’est dans ce contexte qu’apparait la vision de l’Agneau, vision qui nous a été rapportée dans la 1° lecture. Quelle disproportion entre cette figure de l’agneau et les descriptions de la Bête et même des bêtes ! L’agneau, c’est le symbole même de la fragilité de la douceur, alors que les bêtes apparaissaient comme la force personnifiée que rien ne semble pouvoir arrêter. Certes, mais la victoire ne sera pas là où la logique semblait la mettre d’emblée. Les bêtes seront terrassées et l’Agneau l’emportera comme si c’était la scène du combat de David contre Goliath qui se rejouait. 

En donnant sa vie, l’Agneau nous a acquis la victoire, c’est ce qu’affirme cette vision des 144000 qui parviennent, en suivant l’Agneau, devant le trône. 144000, ce n’est pas comme le prétendent tant de sectes dont les témoins de Jéhovah, le nombre de ceux qui seront sauvés, mais la totalité de l’éternel et nouveau Peuple de Dieu car 144 000 est un multiple de 12, multiple qu’on pourrait quasiment qualifier d’infini. 12, c’est le nombre des tribus, c’est le nombre des apôtres, c’est le nombre qui définit le peuple de Dieu. 12 peuples de l’Ancien Testament multiplié par les 12 colonnes du nouvel Israël, l’Eglise, multiplié par 1000, c’est bien la totalité de l’humanité qui est invitée à marcher derrière l’agneau et à chanter le cantique des sauvés comme les hébreux le chantaient après avoir échappé à la mort en traversant la mer Rouge. 

Vous avez entendu ce qui nous était dit : les 144000 portent, inscrits sur leur front, le nom de l’Agneau et celui de son Père. Si vous aimez la marche en montagne, vous avez forcément vu ces troupeaux de moutons dont chaque bête est marquée pour dire à qui elle appartient, pour qu’il n’y ait pas de litige quand deux troupeaux se rencontrent. Eh bien, tous ceux qui veulent accueillir le Salut porteront, inscrits sur leur front, le nom de l’Agneau et celui de son Père. C’est-à-dire que le berger de ce troupeau défendra ceux qui lui appartiennent, il sera prêt à tout pour eux. 

Le texte continue : « Ceux-là suivent l’Agneau partout où il va. » Oui, la victoire sera bien pour les chrétiens et non pour ceux qui les persécutent, mais à condition que les chrétiens suivent leur maître partout où il est passé, c’est-à-dire en étant prêts à accepter, à sa suite et forts de sa grâce, de donner leur vie si cela est nécessaire. 

L’histoire encore récente nous a montré que ces paroles étaient vraies. Partout où des forces considérables ont été lancées pour supprimer la foi chrétienne, des forces ayant la puissance des bêtes de l’Apocalypse, elles n’ont pu venir à bout de la fidélité sans faille et de la résistance pacifique des chrétiens. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à penser à l’échec des efforts considérables, des moyens impressionnants que le marxisme a déployé dans les pays de l’Europe de l’Est pour anéantir définitivement la foi chrétienne. C’est vrai, bien des chrétiens sont morts, mais ceux qui voulaient tuer la foi n’ont réussi qu’à la rendre plus vivante ! Et n’oublions pas ceux qui en Chine, en Corée, au Vietnam et dans un certain nombre d’autres pays d’Asie ou de pays gouvernés par un islamisme intransigeant vivent encore cette situation terrible de persécution, soutenons-les par notre prière fraternelle et croyons, comme le dit Tertullien que le sang des martyrs est une semence de chrétiens.

C’est dans ce prolongement direct que nous pouvons accueillir l’Evangile, un Evangile que nous avons entendu l’un de ces derniers dimanches. Tout le monde est très impressionné par ces riches qui font toute une mise en scène pour que personne ne puisse douter de leur générosité. Quand ces riches s’en vont, le spectacle est terminé, l’arrivée d’une pauvre veuve n’intéresse personne… personne, sauf Jésus ! Et lui, il va souligner que le geste de cette femme vaut bien plus que celui de tous ceux qui viennent de se donner en spectacle. 

Pour le souligner, il a d’ailleurs des mots étonnants : « elle a pris sur son indigence, c’est-à-dire sur sa pauvreté : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. » Voilà le don qui plait au Seigneur, voilà le don qui a de la valeur aux yeux du Seigneur. 

Nous donnons bien, nous donnons beaucoup quand nous nous donnons. Alors, interrogeons-nous : Quand nous donnons du temps au Seigneur, est-ce simplement le temps qui nous reste que nous lui donnons ou est-ce le temps dont nous aurions vraiment besoin ? S’agit-il de notre superflu ou de l’essentiel ? La fécondité du don dépend de notre investissement ; quand nous allons jusqu’au don de nous-mêmes, la fécondité sera forcément au rendez-vous. Seigneur, Le Seigneur s’est donné en allant jusqu’au bout et nous allons recevoir dans cette Eucharistie le fruit de ce don. Par l’intercession de Notre Dame de Laghet demandons que ce don soit notre force aujourd’hui pour que nous puissions, à l’image de cette pauvre veuve toujours mieux nous donner.

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