12 décembre : jeudi 2° semaine de l’Avent. La puissance de la présence de Jésus

Hier, dans l’Evangile, nous avons entendu cet appel que Jésus lançait à tous ceux qui étaient fatigués, il leur proposait de prendre son joug, c’est-à-dire de garder sa présence à leurs côtés. Eh bien, nous pourrions accueillir les paroles de la 1° lecture comme un complément heureux à cet Evangile. En effet, quand nous prenons le joug du Seigneur, quand nous le prenons à nos côtés, il nous dit cette si belle parole que nous avons entendue dans la 1° lecture : C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te dis : Ne crains pas, moi, je viens à ton aide. » La 1° lecture de ce matin a les mots justes pour expliquer ce qui se passe quand on ne prend pas le joug de Jésus, quand on ne le garde pas à nos côtés, quand, fatigués, on cherche des consolations du côté des idoles. Réentendons ce que disait Isaïe : Les pauvres et les malheureux cherchent de l’eau, et il n’y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. 

Oui, voilà bien l’expérience que l’on fait quand on essaie de mener sa vie trop seul, avec juste quelques actes de piété à certains moments de la journée ou pire, et c’est le cas de tellement de chrétiens, à certains moments de la semaine quand ce n’est pas à certains moments de l’année ! Ne pas garder le Seigneur à nos côtés de manière la plus permanente possible, c’est se condamner à être comme ces pauvres et ces malheureux que décrit si bien le texte d’aujourd’hui qui cherchent de l’eau, mais qui n’en trouvent pas. C’est-à-dire que nous cherchons à bien faire, mais nous nous fatiguons, et finissons par nous décourager parce que nous n’en pouvons plus d’avoir une langue de plus en plus desséchée. Tous ces mots traduisent bien cette sécheresse qu’expérimentent ceux qui s’éloignent du Seigneur.

Par contre, dès que nous gardons le Seigneur avec nous, la vie change. Il n’y a plus cette désagréable impression de sécheresse. Là encore le texte d’aujourd’hui le disait d’une manière très belle. Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources au creux des vallées. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines. Je planterai dans le désert le cèdre et l’acacia, le myrte et l’olivier ; je mettrai ensemble dans les terres incultes le cyprès, l’orme et le mélèze, afin que tous regardent et reconnaissent, afin qu’ils considèrent et comprennent que la main du Seigneur a fait cela, que le Saint d’Israël en est le créateur.

Il faut quand même préciser que ça ne signifie pas qu’on ne connaitra plus de problèmes dans la vie quotidienne ! Non, les problèmes demeurent parce que la vie se charge de continuer à nous apporter son lot d’épreuves et puis, même si nous progressons, nous restons pécheurs et donc continuons à faire de mauvais choix qui nous compliquent la vie. Mais, nous ne sommes plus seuls pour nous porter les problèmes, sous son joug, sa présence nous rassure.

Pour autant, ça ne signifie pas que notre vie spirituelle sera toujours vécue dans l’enthousiasme, que la prière sera devenue un élan qui nous comblera à chaque fois que nous y entrerons ! Non, il peut y avoir des phases où la fidélité nous coûtera, où nous ne ressentirons rien devant le Saint-Sacrement et où nous aurons même l’impression de nous ennuyer. L’expérience de Thérèse de Lisieux est parlante. S’il y en a une qui a pris le joug de Jésus, qui a accueilli et gardé la présence de Jésus à ses côtés, c’est bien elle. Eh bien, malgré tout, Thérèse se plaindra de tant de moments de distraction devant le Saint-Sacrement, elle osera même dire qu’à certains moments la récitation du chapelet lui coûtait plus que de porter des instruments de pénitence et que la prière de l’office était tout à la fois son bonheur et son martyr ! Heureusement que nous avons ces confidences des grands saints sur les difficultés de leur vie spirituelle autrement on pourrait avoir l’impression que nous sommes les seuls à connaître ces difficultés ! Il est donc bien clair que garder le Seigneur à nos côtés, ne va pas nous faire vivre en permanence sur un petit nuage entre ciel et terre ! Mais sa présence nous aidera à traverser ces moments, la lumière de sa présence, même si elle se fait bien ténue à certains moments, rendra nos ténèbres moins épaisses, moins angoissantes.

L’Evangile vient compléter heureusement tout ce que je suis en train de dire. Jésus affirme que parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Avec ces mots, Jésus précise que Jean-Baptiste est vraiment le plus grand des prophètes, c’est absolument certain, mais il reste un prophète, il n’est qu’un prophète ! C’est-à-dire quelqu’un qui explique ce qu’il faut faire, qui montre la route à suivre. Seulement, voilà, dire ce qu’il faut faire, ça ne donne pas la force de l’accomplir ! Montrer la route qu’il faut prendre ne donne pas la force de marcher sur cette route jusqu’au bout ! Jésus, lui, il n’est pas venu seulement pour nous dire ce qu’il fallait faire, oui, bien sûr, il l’a dit, mais il a surtout donné la force de l’accomplir. Jésus, il n’a pas seulement montré le bon chemin, il a donné la force de marcher et il a même dit qu’il était le chemin. C’est pourquoi, désormais, tous ceux qui s’appuient sur lui, sur sa force, sur sa présence, deviennent plus grands que Jean-Baptiste.

Tout cela, le pape François l’avait formidablement bien exprimé dans son exhortation Evangelii Gaudium dans ce N° 266 que j’aime tant où il explique que marcher avec Jésus, ce n’est pas comme marcher sans lui, pouvoir s’appuyer sur lui, ce n’est pas pareil que de devoir compter uniquement sur ses propres forces. Relisez ce passage, il est merveilleux ! 

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de toujours garder Jésus à nos côtés même dans les moments d’aridité que nous pouvons traverser.

Cette publication a un commentaire

  1. Facon Gerald

    Sous l’inspiration de l’esprit Saint,
    cette homélie est une merveille,
    elle nous rappelle que nous devons être humble pour recevoir la grâce de pouvoir porter le joug du Seigneur et de reconnaitre qu’il est à nos cötés, toujours, même si ça présence nous semble parfois absente dans nos traversées arides.
    Manifestation puissante et discrète de son Amour quand on s’y attend le moins.

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