16 avril : mardi 3° semaine de Pâques. La présence de Saul au meurtre d’Etienne … le Pain de Vie

Le récit de la mort d’Etienne, que nous avons entendu dans la 1° lecture, nous montrait ce diacre vivant en témoin de Jésus jusqu’au bout puisqu’il a vécu sa mort comme Jésus avait vécu la sienne, remettant son esprit entre les mains de son Seigneur, comme Jésus, lui-même, avait pu le faire.

Mais ce sont les derniers mots de la lecture que j’aimerais surtout commenter : Quant à Saul, il approuvait ce meurtre. Nous savons que, par la suite, Saul sera responsable de la mort de nombreux chrétiens. On a vraiment l’impression que Saul était une brute épaisse et c’est vrai qu’il a dû être un homme qui ne faisait pas trop de place aux sentiments. Mais nul doute que cet événement de la mort d’Etienne, dont il a été témoin, sera comme une préparation lointaine de sa conversion. J’ai lu le très beau récit de la conversion d’Alexia VIDOT dans son livre « Comme des cœurs brûlants ». Dans ce livre, elle explique qu’elle a pris conscience que sa conversion qui avait pu lui paraître fulgurante avait, en fait, été précédée de multiples touches de la grâce qu’elle a mieux découvert en relisant sa vie pour écrire ce livre. Et elle cite un auteur que je ne connaissais pas, William Paul Young et voilà ce qu’il écrivait en faisant parler Dieu qui s’adresse à un converti : Il y a longtemps que je te parle, mais aujourd’hui, c’est la première fois que tu m’entends. Les fois d’avant n’ont cependant pas été perdues. Une à une, elles ont ouvert des fissures dans ton mur, et ces fissures, réunies en réseau, t’ont préparé à l’expérience d’aujourd’hui. Il faut se donner la peine de travailler un sol pour qu’une graine puisse y germer. 

Un peu avant, elle citait la fameuse parole de St Augustin : tu nous as fait pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. Mais elle ajoutait : Dieu lui aussi restera sans repos tant que nous ne demeurerons en lui. Il continuera à nous chercher pour nous ramener par tous les moyens. Tous, s’interroge-t-elle ? Oui, presque tous, car Dieu ne s’est fixé qu’une limite : respecter notre liberté. Il me semble que ces réflexions d’Alexia VIDOT expliquent très bien pourquoi le livre des Actes a voulu attester la présence de Saul au moment du meurtre d’Etienne. C’est clair, Dieu travaillait déjà le cœur de Paul, même si Saul en était encore à approuver le meurtre d’Etienne. N’empêche que la manière dont Etienne est mort a dû être une 1° brèche qui s’ouvrait dans le cœur de Paul. 

Je vous relis ces paroles que j’ai déjà citées et qui montrent bien que si Paul a pu se convertir sur le chemin de Damas, c’est parce qu’il y a eu une série de touches du Seigneur. Il y a longtemps que je te parle, mais aujourd’hui, c’est la première fois que tu m’entends. Les fois d’avant n’ont cependant pas été perdues. Une à une, elles ont ouvert des fissures dans ton mur, et ses fissures, réunies en réseau, t’ont préparé à l’expérience d’aujourd’hui. C’est vrai pour tous ceux qui ont fait une expérience de conversion fulgurante, mais c’est aussi vrai pour ceux qui vont vivre à un moment très précis, ce qu’on pourrait appeler une grâce d’illumination. S’il y a eu un moment décisif, les fois d’avant n’ont cependant pas été perdues. Une à une, elles ont ouvert des fissures dans notre mur, et ces fissures, réunies en réseau, mous ont préparé à l’expérience décisive. 

Venons-en à l’Evangile ! Depuis hier, nous lisons le discours sur le Pain de Vie, ce discours prononcé par Jésus à la suite de la multiplication des pains. Tout au long de cette semaine, nous lirons un extrait de cette grande catéchèse eucharistique de Jésus. Cette catéchèse, c’est St Jean qui nous la rapporte. Quand on lit l’Evangile de St Jean, on a souvent l’impression que Jésus se répète, que ça tourne en rond. En fait, je crois que les textes de cet Evangile sont d’abord des textes à méditer, à passer et repasser dans notre cœur comme on passe et repasse un bon vin dans notre bouche pour en libérer tous les arômes. C’est pour cela que St Jean n’hésite pas à insister, à reprendre des mots qui reviennent plusieurs fois, il le fait pour que ces mots puissent travailler nos cœurs. Hier, nous entendions que l’œuvre de Dieu, c’est que nous croyons, par sa Parole, le Seigneur nous travaille pour que nous grandissions dans la foi.

Alors, aujourd’hui, ce sont 2 paroles que je nous invite à passer et repasser dans nos cœurs.

  • La 1° parole, c’est la demande des disciples et de tous ceux qui écoutent Jésus à la fin de l’Evangile : Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. Ils viennent d’entendre le début de la catéchèse de Jésus, sans doute n’ont-ils pas tout compris, mais ils pressentent que ce Pain dont parle Jésus, ce Pain qu’il promet est essentiel pour eux, alors ils lui disent : Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. Reprenons cette demande, tout au long de ce jour, repassons les mots de cette demande dans notre cœur. D’abord pour mesurer la chance que nous avons de pouvoir participer chaque jour à l’Eucharistie et ensuite pour lui demander que le Seigneur donne des prêtres à son Eglise pour que jamais le Peuple de Dieu ne soit privé du Pain de vie.
  • La 2° parole, ce sont les mots de Jésus en réponse à la demande des disciples : Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif. A travers ces paroles, nous le sentons bien, Jésus nous dit qu’il est Celui qui peut calmer nos désirs désordonnés. En accueillant sa présence, toutes nos faims et toutes nos soifs futiles sont supprimées car sa présence répond à notre faim et à notre soif la plus fondamentale, celle d’aimer et d’être aimé.

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de garder bien vive, dans nos cœurs, la faim et la soif de la présence de Jésus, que ces paroles entendues travaillent notre cœur et y ouvrent des brèches pour que le Seigneur puisse s’y engouffrer.

Cette publication a un commentaire

  1. Adéline

    Amen !!!
    Je pense aussi à la parole de la Samaritaine: « Seigneur, donne-moi toujours de cette eau, que je n’aie plus à venir puiser ».

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