30 octobre : lundi 30° semaine ordinaire. Impensable la familiarité que l’Esprit-Saint nous donne avec Dieu !

Je ne vais pas commenter l’Evangile d’aujourd’hui parce qu’il y a une dizaine de jours, nous avions, ici, comme chaque mois, un temps de prière de guérison et c’est cet Evangile de la femme courbée qui avait été choisi et que j’avais donc commenté ! Alors peut-être que vous n’étiez pas là, mais moi, j’y étais et je ne veux pas me lasser en reprenant les mêmes mots ! Du coup, c’est sur la 1° lecture que je veux me concentrer, elle est tirée de la lettre aux Romains que nous lisons depuis 15 jours et que nous lirons encore pendant 15 jours, c’est dire l’importance de cette lettre pour que la liturgie lui consacre un mois entier ! Cette lettre a la réputation d’être compliquée, c’est vrai que, parfois, certains passages sont compliqués, mais ceux que la liturgie a choisis ne le sont pas trop et de toutes façons, au milieu de passages compliqués, il y a toujours des perles dont nous pouvons nous saisir.

En tout cas, le passage d’aujourd’hui est particulièrement beau, je reprends quelques versets au cas où vous auriez eu une écoute distraite ! Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. C’est par l’Esprit-Saint que nous pouvons vivre comme des fils, car, dit Paul, l’Esprit que nous avons reçu ne nous tient pas dans la peur, il atteste à notre Esprit que nous sommes enfants de Dieu. Tous ceux qui ont peur de Dieu devraient relire ces versets régulièrement. Ceux qui ont peur de Dieu, ce n’est pas forcément de leur faute, c’est souvent à cause d’un père très autoritaire qui leur faisait peur ou à cause de l’éducation qu’ils ont reçue dans laquelle on leur disait : le Bon Dieu te surveille, il voit out et il te punira si tu n’es pas sage ! Non, Dieu ne surveille pas, il veille sur, c’est totalement différent ! Paul nous dit, et c’est une vraie bonne nouvelle, que l’Esprit-Saint peut nous guérir de cette peur. Parce que l’Esprit-Saint, quand nous l’accueillons vraiment, nous sort de la peur ; il fait de nous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba !

Vous avez entendu, l’Esprit-Saint nous fait crier Abba ! Abba, en hébreu, c’est papa, ce n’est pas Père comme le dit la traduction, mais papa. L’Esprit-Saint nous donne avec Dieu la familiarité d’un enfant qui saute sur les genoux de son père en l’appelant papa. Au cours d’un des pèlerinages que j’accompagnais en Terre Sainte. J’ai eu une grande émotion spirituelle ! Nous allions visiter la grande synagogue de Jérusalem, nous étions donc dans les nouveaux quartiers de Jérusalem et nous marchions quand arrive l’heure de la sortie de l’école des petits. Comme chez nous, les parents attendaient leurs enfants, beaucoup de femmes et au milieu un homme. L’enfant ne s’attendait pas du tout à ce que son père vienne le chercher et quand il l’a vu, il s’est mis à courir les bras tendus en criant : abba, abba ! J’en avais les larmes aux yeux parce que dans mon cœur est remonté ce verset de l’épitre aux Romains : l’Esprit Saint atteste à notre esprit que nous sommes tous enfants de Dieu et il nous fait crier : Abba !Je me suis dit alors : Roger, tu seras vraiment chrétien quand tu pourras avoir vis-à-vis de Dieu, ton Père du ciel, le même élan d’amour que cet enfant vers son père qui lui criait en courant les bras ouverts : abba, abba ! Demandons vraiment à l’Esprit-saint qu’il ôte de nos cœurs toute peur et qu’il nous donne cet élan d’amour pour nous jeter dans les bras de notre Abba.

Et dans la suite, Paul va tirer la conclusion qui s’impose : Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ. Oui, c’est bien comme ça, les enfants d’une famille seront les héritiers de leur père. Puisque nous sommes les enfants de Dieu qui est notre Père, notre Abba, nous sommes ses héritiers, avec Jésus, comme Jésus. Peut-être que cette formulation vous semble encore très abstraite, alors pour qu’elle devienne plus concrète, je vous propose cette parabole que le Saint-Esprit m’a inspiré !

Imaginez un seul instant que vous ayez cette chance inouïe d’avoir un père riche, extrêmement riche et généreux de surcroît … ça ne va pas toujours ensemble ! Imaginez encore qu’un jour, ce Père si riche vous convoque dans son bureau en vous disant : « Mon fils, j’ai décidé de te donner libre accès à mes comptes et pour cela, je te donne ma carte bancaire avec le code secret. Pour que tu puisses la garder, je ne mets qu’une seule condition : il faut que tu dépenses chaque jour le plus possible. Tu me rendrais malheureux si tu ne dépensais pas suffisamment chaque jour ! Alors, pour être sûr que tu dépenses beaucoup, je te propose chaque soir de venir faire tes comptes devant moi. » Le 1° jour où vous avez la carte bancaire, vous dépensez beaucoup … à votre goût ! Et, le soir, à l’heure du bilan, le père vous reçoit dans son bureau avec une mine triste, énervée, vous vous dites : j’ai dû exagérer et vous vous en excusez auprès du père en lui promettant de vous maitriser demain ! Mais le Père vous fait remarquer que ce que vous avez dépensé, c’est bien trop peu à ses yeux ! Il vous donne une idée de l’étendue de sa fortune en vous faisant remarquer que ce que vous avez dépensé, ce n’est même pas l’équivalent d’une goutte d’eau par rapport à l’océan que représente sa fortune ! Alors le lendemain vous vous forcez à dépenser un peu plus, mais le soir, le père vous fait remarquer que c’est toujours trop peu ! Et les jours suivants, il en va de même, vous avez beau multiplier par 10, par 100, par 1000, le père trouve toujours que ce n’est pas assez et que ça ne se fait aucun trou dans sa fortune.

Quand je raconte cette histoire, je dis : Eh bien, c’est exactement ma situation : mon père est riche, mais riche d’une fortune incalculable. Je ne parle pas de mon père de la terre qui est mort, il y a déjà bien longtemps et qui était pauvre comme Job ! Non, je parle, bien sûr, de mon Père du ciel, il a une fortune illimitée, il est riche, infiniment riche, riche en amour. Normalement l’héritage, on le touche à la mort du père, mais comme Dieu est éternel, il nous dit : puisque tu es ma fille, mon fils, tu es mon héritier, je te donne donc accès, tout de suite et pour toute ta vie, à mon compte d’amour : tu peux te servir puiser largement pour distribuer généreusement mon amour. Et Dieu me dit encore : quand tu veux aimer, ne puise pas dans les petites réserves de ton petit cœur, les autres ne recevraient pas grand-chose ! Non, puise dans les réserves de mon cœur si riche en amour et tu pourras aimer sans jamais avoir peur de te retrouver à sec !

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce d’être visités à nouveau par la puissance du Saint-Esprit, lui qui nous sort de la peur en attestant à notre esprit que nous sommes les enfants bien-aimés du Père, lui qui nous donne d’oser la familiarité en appelant Dieu, papa et qui nous établit héritier de sa grande fortune d’amour pour que nous puissions mieux la distribuer.

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