20 janvier : homélie prière de guérison : les 3 guérisons du paralytique !

Lecture de Marc 2,1_12

Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »  Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »

Après avoir écouté cet Evangile, je voudrais souligner un 1° point qui peut nous donner une grande confiance. Le texte dit que Jésus était à la maison, elle est étonnante cette petite mention parce que nous savons bien que Jésus n’avait pas de maison ! Il dira même : le Fils de l’Homme n’a même pas une pierre où reposer sa tête. Mt 8,20. Alors comment peut-on dire que Jésus était à la maison ? Oh, c’est tout simple ! Nous sommes à Capharnaüm, cette bourgade où Jésus va passer tant de temps et où il aimait aller. C’était là qu’habitaient Pierre et André, Jacques et Jean dont nous entendrons les récits d’appel dans l’Evangile de demain. Avec Pierre, Jésus avait noué une relation de grande confiance, on peut même dire de connivence. Quand il était chez Pierre, il était un peu comme chez lui, voilà pourquoi on dit qu’il était à la maison, en fait il était chez Pierre et chez Pierre, il se trouvait bien. C’est sans doute pour cela que tout le monde est détendu, en confiance et que ces personnes vont oser entreprendre cette démarche folle de faire passer leur ami paralysé par le toit pour rejoindre Jésus.

Pourquoi j’insiste tant ? Eh bien parce que je crois que, ici aussi, Jésus est à la maison. Au sanctuaire de Laghet, il est comme chez lui puisque c’est la maison de sa Mère ! Marie, invoquée ici sous le vocable de Notre Dame de Laghet est la véritable maitresse de cette maison qu’est le sanctuaire. Ici, donc Jésus est comme chez lui puisque c’est la maison de sa Mère et, comme elle est aussi notre Mère, nous sommes aussi chez nous ! Et c’est pour cela que nous pouvons oser être si familiers avec Jésus et tellement en confiance avec lui que nous sommes venus lui demander l’impossible en lui demandant la guérison pour nous et peut-être aussi pour quelqu’un que nous sommes venus porter dans notre cœur comme ces 4 personnes ont porté leur ami vers Jésus. Puisque Jésus est à la maison, n’hésitons pas, profitons-en, demandons lui l’impossible, il agira à la mesure de notre foi.

Oui, le texte dit bien que Jésus agit toujours en fonction de la foi de ceux qui viennent lui adresser leur demande. Là, dans ce texte, il y a une ambigüité, on ne sait pas si Jésus admire la foi de l’homme paralysé qui a su mobiliser 4 amis pour qu’ils le portent vers lui en les encourageant à passer par le toit puisqu’il n’y avait pas d’autres accès. Ou alors, il admire la foi de ces 4 hommes qui ont su convaincre leur ami paralysé qu’il ne devait pas laisser passer sa chance et qui, devant la foule qui faisait écran, ont eu l’audace de passer par le toit. Mais finalement, peu importe le scénario, ce qui est manifeste, c’est qu’il y a de la foi qui s’exprime et pas une petite foi, c’est pour cela que Jésus va agir. Et c’est toujours comme ça aujourd’hui, Jésus ne peut agir qu’à la mesure de notre foi, de notre détermination à l’accueillir, à le laisser agir comme il veut en s’engageant à transformer nos vies pour que, après son passage salutaire, elles soient plus accordées au don que nous recevrons.

Maintenant, vous avouerez que la manière dont Jésus a agi est quand même assez déconcertante. Ces hommes ont pris tous les risques pour d’abord accéder au toit de la maison de Simon-Pierre, découvrir ce toit qui était fait de branchage, descendre leur ami avec des cordes en courant le risque de le faire tomber. Et, quand leur ami arrive enfin devant Jésus, il s’entend dire : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés !  Si on était à l’école et que je vous donne comme sujet de rédaction : imaginez la réaction des amis de l’homme paralysé quand ils ont entendu Jésus dire : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ! Je ne sais pas ce que vous auriez écrit dans votre rédaction, mais moi, je sais ce que j’aurais écrit : Tout ça pour ça ! Tant de risques pour entendre ça, mais nous, ce qu’on voulait, c’est la guérison de notre ami ! Ont-ils dit cela ? Nous n’en savons rien puisqu’aucune parole ne nous est rapportée dans l’Evangile, sinon la parole des scribes qui ne sont pas contents du tout !

Et si aucune parole ne nous est rapportée, c’est peut-être bien parce que ce que Jésus venait de dire correspondait parfaitement à l’attente profonde de cet homme paralysé et de ses amis qui l’avaient porté devant Jésus. En entendant Jésus, ils ont parfaitement compris qu’une guérison profonde avait été accordée à cet homme. En effet, le péché est tellement paralysant dans nos vies ! St Paul l’exprimera de manière si forte dans cette formule que j’aime tant reprendre : le mal que je ne voudrais pas faire, je le fais trop souvent et le bien que je voudrais faire, je ne le fais pas assez souvent, le péché paralyse.

Alors entendre que ça y est, je suis libéré, je ne vais plus être addict au mal et je serai libre pour faire du bien, quelle bonne nouvelle, quelle guérison puissante pour moi ! Parce qu’au fond de nous, nous avons tous envie de faire du bien et nous avons horreur du mal. Oui, c’est donc une grande et belle guérison que Jésus accorde à cet homme qui a dû faire envie à ses 4 amis qui l’avaient porté jusque-là !

Maintenant, Jésus ne veut pas en rester là, il va aller plus loin. Cet homme va être remis sur ses pieds et ce n’est pas rien, mais avez-vous entendu la parole étonnante qu’il ajoute ? Lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison ! Pourquoi doit-il porter son brancard ? Il n’en a plus besoin ! Il aurait pu le laisser dans la maison de Simon-Pierre comme un ex-voto, comme ces béquilles qui sont dans la crypte, laissées par ceux qui ont été guéris et qui n’ont plus eu besoin de leurs béquilles. Mais Jésus semble tenir très fort à cette consigne qu’il donne : prends ton brancard puisqu’elle est répétée deux fois de suite. Pour moi, et je ne suis pas le seul à le penser, c’est le signe que Jésus veut donner à cet homme la force de porter ce qui, jusque-là l’écrasait au point qu’il ne pouvait plus se lever.

Ainsi donc, dans ce texte, il y aurait 3 guérisons : une guérison spirituelle qui est la guérison des péchés, une guérison physique qui est la guérison de sa paralysie et une guérison que je qualifierai de psychologique qui va donner à cet homme la force de porter ce qui, jusque-là l’écrasait. Je pense que nous tous qui sommes ici, nous avons besoin de l’un de ces 3 guérisons, peut-être de deux et pourquoi pas de 3 ! Ce que je peux vous dire, c’est que la 1° est donnée à tout coup à ceux qui la demandent et qui savent reconnaitre que le péché les paralyse. La 2°, nous ne la maitrisons pas du tout, mais nous croyons que Jésus peut encore l’accomplir. Quant à la 3° si nous sommes suffisamment lucides pour voir ce qui nous écrase, ce qui nous pompe toute notre énergie au point de nous laisser si souvent sans force, couché, paralysé, crions vers lui et attendons avec foi qu’il nous dise : lève-toi, prends ton brancard et marche !

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