17 juillet : mercredi 15° semaine temps ordinaire. Ne nous prenons pas pour ce que nous ne sommes pas !

Pour comprendre la 1° lecture, il est nécessaire de savoir qui était Assour, cité plusieurs fois dans le texte. Dès le début, nous entendions : Malheureux ! Assour, l’instrument de ma colère. Assour était une divinité païenne de l’Assyrie qui, dans ce texte, finit par représenter le pays, lui-même ; parler d’Assour, c’est parler de l’Assyrie, cette grande puissance qui a supplanté l’Egypte et qui règne sur le monde en semant la terreur dans tous les petits pays qu’elle avale les uns après les autres sans beaucoup de résistance. C’est ce que nous disait le texte, faisant parler le roi d’Assour, donc de l’Assyrie : « C’est par la vigueur de ma main que j’ai agi, et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence. J’ai déplacé les frontières des peuples, j’ai pillé leurs réserves ; fort entre les forts, j’ai détrôné des puissants. J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j’ai ramassé toute la terre, et il n’y a pas eu un battement d’aile, pas un bec ouvert, pas un cri. » 

Oui, mais le Seigneur, par la voix du prophète Isaïe voudrait ramener ce roi prétentieux, grisé par ses succès à plus d’humilité. Quelle que soit sa puissance, dans le moment, ce roi n’est pas le Tout-Puissant ! De Tout-Puissant, il n’y en a qu’un ! C’est lui qui tient tout dans sa main, rien n’existe et ne peut se maintenir dans l’existence sans lui. Pour le dire, Isaïe utilise des images très parlantes : Le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? La scie va-t-elle s’enfler d’orgueil aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le bois qui brandissait l’homme !

Alors, le prophète prévient que ceux qui se prennent pour Dieu finiront toujours par tomber de haut et ça leur fera forcément très mal. Par orgueil, ce roi s’est imaginé au sommet du monde, eh bien, tombant d’aussi haut, il se fracassera ! C’est bien ce que nous avons entendu dans ces paroles qui ne demandent pas de décodeur pour être comprises : C’est pourquoi le Seigneur Dieu de l’univers fera dépérir les soldats bien nourris du roi d’Assour, et au lieu de sa gloire s’allumera un brasier, le brasier d’un incendie.

Cette leçon d’humilité, nous pouvons avoir besoin de l’entendre quand nous rêvons de grandeur, pour nous, notre pays, notre Eglise. Et, dans l’Evangile, Jésus enfoncera le clou en bénissant son Père du ciel de choisir les petits pour leur révéler l’essentiel des secrets du Royaume. Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. 

Alors, entendons-nous bien, Jésus ne méprise pas les sages et les savants, bien sûr que non ! Jésus ne méprise personne, il est venu sauver tous les hommes. Mais il constate, et ce qui s’est passé dans son ministère dans les épisodes précédents vient le confirmer, qu’il y a souvent une fermeture d’esprit chez les soi-disant sages et intelligents. Eux, puisqu’ils savent, ils ne sont pas ouverts à la nouveauté dérangeante qu’apporte Jésus. Ce que dit Jésus, ce que fait Jésus, ne rentre pas dans les cases de leurs grilles de savoir, alors, eux, au lieu de remettre en cause ce qu’ils savent, c’est Jésus qu’ils remettent en cause en prétendant qu’il est un imposteur ! Le savoir peut développer une forme d’orgueil chez ceux qui ne cultivent pas suffisamment l’humilité. C’est dans ce contexte que Jésus va louer la capacité des petits à rester ouverts. Ce n’est donc pas une condamnation des sages et intelligents, mais un appel pour eux à cultiver l’humilité, à réentendre ce que disait le prophète Isaïe dans la 1° lecture : nous ne sommes rien sans le Seigneur, ne nous prenons donc pas pour ce que nous ne sommes pas !

C’est cette grâce de l’humilité que nous demandons, aujourd’hui, par l’intercession de Notre Dame de Laghet.

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