24 juin : Naissance de Jean-Baptiste : Un nom qui dit tout !

Dans la Tradition juive, ce n’est pas le jour de la naissance, mais pour la circoncision, c’est-à-dire, le 8° jour après la naissance, que le prénom était donné aux garçons. Et pour le fils premier-né, il n’y avait pas besoin de se casser la tête, il portait systématiquement le nom de son père. Pour Jean, dit le Baptiste, ça ne sera pas le cas, il ne portera pas le nom de son père, Zacharie, mais il s’appellera Jean, ce nom que l’ange avait imposé pour cet enfant.

Nous le savons, dans la Bible, très souvent, les noms ont une portée symbolique, particulièrement les noms que Dieu propose. Ça sera, bien sûr, le cas pour le nom de Jésus, dont le nom, en hébreu, signifie : le Seigneur sauve. On peut dire que, avec ce nom, sa mission lui collera à la peau puisqu’il est venu pour apporter le Salut de Dieu. 

Il en sera de même pour Jean. Car il s’appelait bien Jean, on a rajouté Baptiste ensuite parce qu’il passait son temps à baptiser dans le Jourdain. Mais son nom, c’est Jean, or, Jean, en hébreu, ça signifie : le Seigneur fait grâce. Avant de chercher à comprendre la portée de ce nom, il est bon de remarquer qu’une marque rupture est en train de s’opérer : cet enfant ne s’appellera pas comme son père parce qu’il est justement là pour préparer une rupture ou plutôt une grande nouveauté et quelle nouveauté : le passage du Premier au Nouveau Testament. 

En effet, Jean-Baptiste recevra aussi le titre de précurseur parce qu’il est là pour annoncer Jésus qui vient et c’est avec Jésus que va s’effectuer ce passage du Premier Testament au Nouveau Testament. Ce nom de Jean que Dieu a voulu pour lui, le dit très bien puisqu’il signifie : le Seigneur fait grâce. Voilà une jolie formule et donc un bien joli nom : le Seigneur fait grâce !

 « Le Seigneur fait grâce » on pourrait aussi traduire par : Le Seigneur donne. Et c’est bien cette expression qui va marquer le passage du Premier Testament au Nouveau Testament. Dans le Premier Testament, Dieu est plutôt vu comme quelqu’un qui exige, qui demande toujours plus aux hommes. Je ne dis pas que Dieu était ainsi, mais c’est ainsi que les hommes le voyaient ! C’est pour cela qu’il y avait, dans le Temple, tous ces sacrifices, il fallait donner à Dieu et plus on souhaitait obtenir ses faveurs, plus il fallait lui donner. 

Mais ce n’est pas tout, Dieu exigeait beaucoup en demandant le respect de la Loi, cet ensemble très contraignant composé des 10 paroles de vie auxquelles on avait ajouté les 613 prescriptions à respecter scrupuleusement. Dieu exigeait beaucoup des hommes et il ne semblait jamais satisfait, il fallait toujours en rajouter.

Avec Jean, cet enfant qui vient de naître et qui annonce un autre enfant qui naîtra bientôt, ce sont des temps nouveaux pour la foi qui vont s’ouvrir. Le nom de Jean annonce bien qu’on entre dans un temps où ce n’est plus le Seigneur qui exige toujours plus, mais un temps où le Seigneur donne toujours plus. 

Jean-Baptiste, parce qu’il est à la fois le dernier des temps anciens et le premier des temps nouveaux, aura un peu de mal à entrer dans cette ère nouvelle, sa prédication sera encore imprégnée par l’image d’un Dieu qui exige beaucoup. Jean-Baptiste avait donc des excuses ! Par contre, nous, si nous, nous restons encore dans cette conception de Dieu qui exige toujours plus, nous n’avons aucune excuse ! Ça fait quand même 2000 ans que Jésus est venu ! Pourquoi avons-nous toujours, dans nos têtes, cette idée que Dieu est sévère, exigeant, qu’il ne sera jamais satisfait ? 

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, que la grâce nous soit donnée d’entrer dans ces temps nouveaux pour la foi qui ont été inaugurés par la naissance de Jean-Baptiste.

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