Il ne vous est jamais arrivé de vous dire que Marie avait quand même eu bien de la chance ? C’est quand même plus simple quand vous avez un ange qui vient, directement de la part de Dieu, pour vous dire qu’on attend de vous ! Nous, on est quand même plus souvent dans le brouillard quand il s’agit de prendre de grandes décisions. Par exemple, pour vous les filles, au moment de choisir l’orientation de votre vie. Mais, c’est aussi vrai pour nous tous, même si, pour la plupart, l’orientation de notre vie est déjà réglée, du moins de manière générale. Car tout au long de la vie, il y aura des choix engageants à faire qui sont d’ailleurs souvent des choix crucifiants car choisir, c’est renoncer et renoncer ce n’est pas simple.
Alors, oui, un petit ange de temps en temps, ça serait bien. On ne demande pas l’archange Gabriel, non, on se conterait même d’un ange en apprentissage ! Mais c’est vrai que ça serait tellement plus simple d’avoir un ange qui vienne nous dire ce qu’il faut faire, où se trouve le chemin qui nous permettra au mieux de répondre à la volonté de Dieu. Finalement, Marie, elle a eu de la chance !
Je ferai deux remarques la première assez courte et l’autre plus longue !
1° remarque : C’était quand même normal que pour demander à Marie si elle voulait être la mère de son Fils, Dieu utilise les grands moyens. Car vous savez que, dans la Bible, lorsqu’un ange parle, c’est Dieu lui-même qui parle. Oui, c’était normal que pour cette demande, un ange et pas n’importe quel ange, Gabriel, vienne trouver Marie. Vous croyez qu’elle aurait pu prendre la demande au sérieux si elle avait reçu un SMS qui disait : Choisie pour être la Mère du Fils de Dieu, réponse immédiate. Je pense qu’elle aurait répondu MDR ! Soyons sérieux, il fallait bien un ange pour une telle demande !
2° remarque : avez-vous été attentive à la manière dont se terminait le texte qui nous rapporte l’apparition de l’ange Gabriel et son annonce à Marie ? Le texte se terminait par ces mots : « alors l’ange la quitta. » Et ce n’est pas un départ provisoire jusqu’à la prochaine apparition, c’est fini, l’ange la quitta, c’est-à-dire que Marie n’aura plus jamais d’ange qui viendra lui dire ce qu’elle doit faire, lui expliquer comment elle doit vivre tel et tel événement. Plus jamais d’ange pour lui dire comment ça va se passer et que tout finira bien. L’ange la quitta et c’est définitif. Pour que nous réalisions ce que ça veut dire concrètement, permettez-moi de citer quelques situations où Marie aurait aimé avoir un ange qui vienne lui expliquer ce qui était en train de se passer.
Quand elle comprend qu’il faut faire ce long chemin de Bethléem alors que les jours de son accouchement approchent, pas d’ange pour lui dire que ça va bien se passer. Quand elle accouche, au milieu des animaux, dans des conditions d’asepsie limites, pas d’ange pour lui dire que ni elle, ni l’enfant ne risquent d’attraper de terribles maladies.
Quand, quelques jours après cet accouchement rocambolesque, il faut fuir en Egypte et vivre la difficile condition des réfugiés, pas d’ange pour la rassurer. Quand le jeune Jésus reste introuvable pendant 3 jours, pas d’ange pour lui dire qu’elle ne doit pas se faire de souci. Quand elle le retrouve et qu’au lieu de se confondre en excuses, il dit qu’il lui fallait bien être aux affaires de son Père et qu’il leur demande pourquoi ils l’ont cherché de partout, pas d’ange qui fait la traduction simultanée pour qu’elle puisse comprendre sans être blessée. Quand il reste 30 ans à la maison vivant sa période Tanguy, pas d’ange qui lui dit : tout est prévu, il finira par partir pour accomplir sa mission !
Bref, je ne veux pas reprendre tous les événements où Marie, tout comme nous, aurait sûrement aimé avoir un ange pour lui expliquer les tenants et les aboutissants de ce qu’elle était en train de vivre.
Au début, je disais qu’il pouvait nous arriver de penser que Marie a eu de la chance d’avoir reçu la visite de l’ange Gabriel … mais vous voyez que pour l’essentiel de sa vie Marie aura été comme nous. C’est-à-dire qu’il lui a fallu vivre dans la foi, dans la confiance, en croyant, même si ça ne se voyait pas que Dieu savait ce qu’il faisait et où il la conduisait.
Et c’est pour cela finalement qu’il nous est bon de prier Marie, non pas parce qu’elle serait une espèce de demi-dieu, mais parce qu’elle est un modèle de Foi. C’est ce qu’exprimera de si belle manière le concile Vatican II en parlant de la vie de Marie comme d’un pèlerinage dans la foi.
Quand le chemin devient difficile pour nous, quand les ténèbres du doute s’épaississent, quand nous ne savons plus bien ce qu’il faut faire, où il faut aller, nous pouvons prier Marie en l’invoquant comme la Mère de la foi courageuse et audacieuse.