28 avril : 5° dimanche de Pâques. Sans Jésus nous ne POUVONS rien faire, mais il ne VEUT rien faire sans nous !

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. C’est cette parole que Jésus prononce au milieu de notre texte qui a attiré mon attention et qui a nourri ma méditation. Parce que, face à cette image, si belle et en apparence si simple, je me suis posé une question et c’était sans doute la première fois que je me la posais. Au passage je remercie le Saint-Esprit qui, sans cesse, renouvelle notre manière de lire et de comprendre les Ecritures. Voici la question que je me suis posée : Est-ce qu’une vigne peut exister sans sarment ? Jésus dit : Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments, mais une vigne sans sarment, ce n’est rien ! Si vous enlevez les sarments à la vigne, il ne reste que le cep. D’ailleurs les traductions varient certaines disent : je suis la vigne, d’autres disent : je suis le cep. Mais ce qui est sûr, c’est que si on enlève les sarments à la vigne ou au cep, peu importe, il ne reste plus rien ! Cette prise de conscience m’a plongé dans une grande action de grâce et m’a, en même temps, mieux fait mesurer l’immense responsabilité qui est la nôtre, à nous les chrétiens.

Je commence par vous partager mon action de grâce. Dans ce texte, je soulignais volontiers cette parole de Jésus : en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire qui souligne la nécessité pour les chrétiens de rester branchés sur le Christ comme le sarment doit rester branché sur le cep pour porter du fruit. Et cette déclaration est bien vraie, elle est absolument incontournable. Mais, quand on s’arrête sur cette autre déclaration qui a retenu mon attention, moi, je suis la vigne, et vous, les sarments, on découvre une autre vérité tout aussi essentielle que je formulerai ainsi : Jésus ne veut rien faire sans nous. Par cette image, il nous explique, que sans nous il est une vigne bien pauvre, un cep sans sarment n’a ni fière allure, ni grande utilité !

Si nous ne sommes pas branchés sur Jésus, nous ne pourrons rien faire, et, dans le même temps, Jésus nous dit : je ne veux rien faire sans vous. Mise bout à bout, ces deux vérités nous stimulent vraiment : sans Jésus, nous ne pouvons rien faire et Jésus ne veut rien faire sans nous. Oui, nous pouvons vraiment rendre grâce pour cette décision de Jésus de nous associer à sa mission : il ne veut rien faire sans nous. Vous avez remarqué que je n’ai pas dit qu’il ne peut rien faire sans nous, ça serait exagéré car il arrive qu’il ne passe pas par nous pour faire du bien. Le nombre grandissant de catéchumènes qui arrive par des chemins qui ne sont pas ceux que nous avons balisés l’atteste. Jésus peut faire sans nous. Mais, pour l’essentiel, pour l’habituel, il ne veut rien faire sans nous. D’ailleurs, ces catéchumènes qu’il est allé chercher lui-même, il les confie ensuite à son Eglise car il ne veut rien faire sans nous. Merci, Seigneur de nous associer à ta mission ; merci, Seigneur d’accepter de passer par les pauvres que nous sommes et de nous renouveler ta confiance alors que nous nous montrons si souvent défaillants.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments, cette déclaration de Jésus nous pousse vraiment à rendre grâce, mais elle nous invite aussi à mesurer notre responsabilité. Puisque le Seigneur a décidé de nous associer à sa mission puisqu’habituellement, il ne veut rien faire sans nous, alors nous mesurons notre responsabilité. Si nous nous défilons, il y aura moins de bien de bien qui se fera ; il y aura forcément moins de joie dans le monde. Oui, parce que le fruit de la vigne, c’est le raisin qui donne le vin, et, dans le Premier Testament, le vin est symbole de joie. Ainsi donc, puisque Jésus veut nous associer à sa mission, si nous nous défilons, il est clair qu’il y aura moins de joie dans le monde. Et quand on regarde l’état du monde, on mesure encore mieux notre responsabilité. Cette prise de conscience doit donc nous motiver, mais elle pourrait aussi nous effrayer. Heureusement, la méditation sur cette image de la vigne vient nous rassurer. Et je vous partage 3 éléments qui m’ont rassuré.

  • D’abord, nous ne sommes pas sommés de porter du fruit en puisant dans nos ressources ou en étant des sarments exceptionnellement beaux. Pour porter du fruit, il n’est demandé qu’une chose au sarment, c’est de rester branché sur le cep pour que la sève puisse l’irriguer. C’est quand même assez rassurant ! Rassurant, oui, mais exigeant aussi, puisqu’il faudra que, comme sarment, j’accepte de me laisser tailler pour porter de meilleurs fruits. Et se laisser tailler, ce n’est jamais très confortable. Heureusement, Jésus nous dit que le vigneron, c’est le Père du ciel qui est un expert, ne taillant jamais trop, mais juste ce qu’il faut et ne taillant jamais pour faire souffrir mais pour faire fructifier.
  • Autre élément qui nous rassure, c’est que nous ne sommes pas seuls, il y a beaucoup d’autres sarments. Toute la joie du monde ne dépend pas de ce que, moi, je vais faire, des fruits que je vais produire. La responsabilité n’est pas écrasante puisqu’elle est partagée. Là encore, cette prise de conscience est extrêmement rassurante, même si elle porte également sa part d’exigence. En effet, je ne choisis pas d’être à côté de ce sarment et au-dessus ou au-dessous de tel autre sarment ! C’est la place que le Père m’a donnée, lui qui sait agencer les sarments au mieux pour qu’ils portent de beaux fruits en se soutenant mutuellement.
  • Enfin, le dernier élément qui nous rassure face à cette responsabilité dont nous prenons conscience, c’est le fait qu’il n’est pas exigé que chaque sarment produise exactement comme son voisin, le même nombre de raisins sur chaque grappe, avec des grains parfaitement de la même taille ! Il n’y a qu’une chose qui est exigée, c’est de porter du fruit ! Mais à nouveau cet élément rassurant porte son exigence. En effet, quand on est sur une vigne il faut accepter que ces fruits soient du raisin et pas des pommes ! Ce qui signifie qu’il faut renoncer à certains rêves dans lesquels nous nous verrions bien attirer tous les regards parce qu’absolument différent et meilleur que tous les autres !

Permettez-moi de reprendre encore la déclaration inaugurale de Jésus qui disait : Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Elle est importante cette déclaration, j’ai déjà souligné qu’elle peut nous rassurer face à la taille qui sera nécessaire puisque l’on sait que c’est le Père du ciel qui l’effectue. Cette déclaration, elle nous interdit aussi tout jugement définitif sur les autres : ce n’est pas à nous de décider si le sarment qui est à côté de nous est sec et c’est encore moins à nous de l’enlever de la vigne et de le faire brûler !

Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin, c’est la déclaration finale de Jésus que nous pouvons passer repasser dans nos cœurs comme on passe et repasse un bon vin dans sa bouche : Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.

Cette publication a un commentaire

  1. Adéline

    Magnifique est l’esprit-saint! Merci

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