30 novembre : Fête de St André, apôtre, en présence des reliques de Ste Thérèse : André, Thérèse, même charisme !

En ce jour où nous accueillons les reliques de Ste Thérèse de Lisieux est-ce une difficulté de fêter St André, l’un des 12 ? Je ne le crois pas. D’abord parce qu’au ciel, tous les saints ne forment qu’une même et grande famille dans laquelle personne ne cherche à attirer les projecteurs sur lui ou sur elle. Et, en plus, il y a un véritable trait commun, un charisme commun entre Thérèse et André. André avait une âme missionnaire qui lui donnait la capacité de mettre les personnes qui venaient à lui en lien avec Jésus. Donc, avec Thérèse qui a été proclamée patronne des missions, ils ne peuvent que bien s’entendre ! Relisons quelques textes d’Evangile qui parlent d’André et qui nous permettront de repérer son âme missionnaire à l’œuvre.

Vous vous rappelez, dans le Premier Testament, avant qu’Elie ne soit emporté au ciel, Elisée, son disciple, fait cette magnifique demande : donne-moi une double part de l’Esprit qui reposait sur toi. Eh bien, on pourrait dire que ce charisme de pouvoir, de savoir mettre en lien avec Jésus, c’est comme une double part de l’Esprit qui reposait sur Jean-Baptiste qui a été donné à André, disciple de Jean-Baptiste avant d’être disciple de Jésus. Nous le savons, en effet, André était l’un des deux disciples qui étaient avec Jean-Baptiste quand Jésus est passé. Jean-Baptiste a dit : Voici l’Agneau de Dieu, André a entendu et il a compris que, par ces paroles, son maitre, Jean-Baptiste, leur demandait de se détacher de lui pour s’attacher à Jésus. 

Ce jour-là, il a compris que le Baptiste était là pour les conduire à Jésus. Il aura sûrement été très impressionné par cette belle qualité de son maître, Jean-Baptiste, qui avait voulu conclure sa mission en mettant ses propres disciples en lien avec Jésus. Alors, peut-être qu’en quittant Jean-Baptiste, son maitre et en se retournant une dernière fois, à la manière d’Elisée, secrètement, il a demandé de pouvoir recevoir une double part de l’Esprit qui reposait sur Jean-Baptiste. Il aura été largement exaucé et c’est ainsi qu’il recevra ce merveilleux charisme de pouvoir, à son tour, mettre en lien avec Jésus tous ceux qui étaient en recherche. Regardons maintenant comment il l’a exercé.

Le 1° épisode dans lequel on voit ce charisme à l’œuvre, c’est quand il met Pierre, son frère, en lien avec Jésus. Aujourd’hui, nous avons lu l’appel d’André et Pierre dans l’Evangile de Matthieu, mais, nous le savons, Jean, dans son Evangile va raconter les choses autrement. Quand le Baptiste a mis André en lien avec Jésus, André va passer une nuit avec Jésus en compagnie d’un autre apôtre, vraisemblablement Jean puisqu’il sera capable de le raconter. Après cette nuit, André est tellement enthousiaste qu’il va vite trouver son frère Simon pour lui dire : viens, nous avons trouvé le Messie ! André n’a qu’un seul désir mettre Simon, son frère, en contact avec Jésus et on connait la suite : Jésus donnera à Simon le nom de Pierre avec cette grande mission de guider l’Eglise. 

Le 2° épisode, c’est au cours de la multiplication des pains. Toujours dans le récit de Jean, nous voyons tous les apôtres découragés, ne comprenant pas ce qu’ils pourraient faire pour nourrir cette foule que Jésus ne veut pas renvoyer. Toutefois, il y en a un qui ne baisse pas les bras, c’est André, il a repéré un enfant qui a 5 pains d’orge et deux poissons. Bien sûr, il se demande comment ça pourrait suffire, mais il va quand même mettre cet enfant en lien avec Jésus. Il fait confiance tout à la fois à la générosité de cet enfant et à la puissance de Jésus. Et on connait la suite, le miracle va avoir lieu. 

Le 3° épisode, peut-être plus discret, nous est encore rapporté par l’Evangile de Jean. Un groupe de personnes grecques veulent voir Jésus et elles ne savent pas bien comment s’y prendre. Alors, elles vont voir Philippe ; Philippe, il a un nom d’origine grecque, peut-être était-il donc connu de ces grecs. Mais Philippe ne sait pas bien comment s’y prendre pour répondre à ce désir manifesté par ces personnes. C’est alors qu’il se rappelle que dans le groupe des apôtres, il y en a un qui est spécialiste de la mise en lien avec Jésus, c’est André. Alors l’Evangile nous dit que Philippe va trouver André et qu’André fera ce qu’il faut pour que ces hommes puissent rencontrer Jésus.

Eh bien, figurez-vous que Ste Thérèse aura ce même charisme de conduire à Jésus, d’attirer à Jésus. Et le Pape François a très bien expliqué ce charisme dans l’exhortation apostolique qu’il a écrite sur Thérèse en 2023 à l’occasion du 150° anniversaire de sa naissance. Voilà ce qu’il dit :

Les dernières pages de l’Histoire d’une âme sont un testament missionnaire. Elles expriment sa manière de concevoir l’évangélisation par attraction, et non par pression ou prosélytisme. Il est intéressant de lire comment elle le résume : “ Attirez-moi, nous courrons à l’odeur de vos parfums”. O Jésus, il n’est donc même pas nécessaire de dire : En m’attirant, attirez les âmes que j’aime. Cette simple parole : “Attirez-moi” suffit. Seigneur, je le comprends, lorsqu’une âme s’est laissé captiver par l’odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu’elle aime sont entraînées à sa suite ; cela se fait sans contrainte, sans effort, c’est une conséquence naturelle de son attraction vers vous. De même qu’un torrent, se jetant avec impétuosité dans l’océan, entraîne après lui tout ce qu’il a rencontré sur son passage, de même, ô mon Jésus, l’âme qui se plonge dans l’océan sans rivages de votre amour, attire avec elle tous les trésors qu’elle possède… Seigneur, vous le savez, je n’ai point d’autres trésors que les âmes qu’il vous a plu d’unir à la mienne. »

Au jour de la fête d’André, et en présence des reliques de Ste Thérèse, patronne des missions, nous pouvons demander une double part de l’Esprit qui reposait sur eux, nous le demandons par l’intercession de Notre Dame de Laghet qui, elle aussi n’a d’autre désir que de conduire à son fils ceux qui viennent la voir et la prier.

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