Semaine du 20 au 26 janvier

Dimanche 20 janvier

Office à 6h45, petit déjeuner à 7h15 et départ pour la cathédrale.

Je suis accueilli par l’abbé Thierry que je connaissais des retraites et qui est tout content de m’accueillir ! C’est lui que je vais remplacer pour qu’il puisse aller célébrer en Kirundi pour les « brebis de Jésus » qui se rassemblent encore ce dimanche.

Tout est bien organisé pour la messe, servants d’autel, lecteur et lectrice en aube …

5 mn après le début de la messe, un prêtre arrivera pour concélébrer. A la fin de la messe, il me demande de venir dans sa paroisse parler aux jeunes … on verra si c’est possible !

L’évangile est celui des noces de Cana, je fais bien rire les gens, au début, en disant que si Jésus était né au Burundi, ce n’est pas de vin qu’on aurait manqué, mais de bière !

J’ai choisi de faire une homélie sur les qualités de Marie que ce texte met en valeur. Je rappelle que nous sommes le dimanche de prière pour l’unité, mais malgré tout, je le fais en portant dans mon cœur mes frères réformés du groupe œcuménique et en choisissant les mots pour qu’aucune de mes paroles ne soient choquantes pour eux.

Après la messe, nous passons au Foyer prendre quelques affaires qui sont au congélateur et qu’il faut porter au Foyer de Ngosi.
Je connais la route, je l’ai déjà fait dans mes précédents séjours. Il faut d’abord traverser les quartiers périphériques de Bujumbura, bien plus pauvres … avec toujours une manière de conduire bien particulière. Nous nous arrêtons, il y a plein de petites « boutiques » au bord de la route.

Léocadie devant les petites boutiques
les boutiques, vente de matelas au 1° plan

Ensuite, il y a une montée interminable de plusieurs dizaines de kilomètres. C’est Donatien qui conduit … à la burundaise ! Léocadie lui fait souvent remarquer qu’il est au milieu de la route, qu’il roule très vite … et tout cela est souvent vrai !

Dans la montée, nous passons dans des villages de paysans, nous nous arrêterons par deux fois au bord de la route acheter des légumes pour le foyer de Ngosi. Tout est à négocier, donc tout prend du temps ! Donatien achète aussi 4 épis de maïs grillés. Si j’ai bien calculé, après avoir fait baisser les prix, l’épis revenait à 5 centimes !

Il nous faut pratiquement 3 heures pour rejoindre le Foyer de Ngosi. Quelques membres de la communauté nous accueillent, nous prenons le repas. Le prêtre qui est venu célébrer la messe est en train de finir son repas avec une religieuse. Les gens des alentours viennent à la messe ici car nous sommes quand même loin du centre.

Le Foyer a une immense propriété avec beaucoup de cultures, nous mangeons le riz produit au foyer !

Après le repas, installation dans ma chambre, très spacieuse ! Je commence la sieste, orage, coupure de courant, ma machine à respirer s’arrête, sieste à peine commencée déjà terminée ! On m’avait dit qu’il y avait peu de coupures de courant, en fait, il y en aura  toute l’après-midi, il va donc falloir installer le système batterie + chargeur !
On me montre les lieux, chapelle, salle à manger, cuisine … Je ferai des photos au fur et à mesure.

Ma chambre
la terrasse en face de ma chambre pour accueillir

Adoration à 17h30 suivie du Chapelet et de l’office de Vêpres. Les prêtres sont arrivés.
Pour le repas, je mange à la table du Vicaire Général, l »abbé Prothais et du responsable de la formation permanente qui est le responsable de l’organisation de la retraite pour le diocèse, l’abbé Jean Chrysostome. Nous avons de très bons échanges … car le silence ne commencera qu’avec la nuit ! Nous sommes de la même année d’ordination avec le Vicaire Général qui, comme moi, a été VG de deux évêque, sauf que lui, ça fait 18 ans qu’il l’est ! Il a fait une partie de ses études à Lille. Je sens que c’est vraiment un bon pasteur. Il m’a parlé du choc que ça a été la 1° fois où il est allé, comme Vicaire Général, célébrer dans une paroisse très très pauvre. Il m’explique qu’il était content de mettre sa toute nouvelle soutane avec liserets et boutons violets (c’est comme ça en Afrique pour les vicaires généraux !) et il me dit, j’entre dans l’église et j’embrasse l’autel et quand je me relève, le choc, je vois l’extrême pauvreté des gens !

Je fais le 1° entretien à 21h pour me présenter et présenter le thème : à la suite du St Curé d’Ars, devenir des pasteurs selon le coeur de Dieu.

Nous allons nous coucher, il pleut des cordes depuis cette après-midi et, franchement, il fait froid ! Quand on me disait qu’il allait faire froid, je ne le croyais pas, mais c’est vrai ! Dès qu’il pleut, il fait froid ! Nous avons dû perdre 20° depuis Bujumbura.
L’électricité va être capricieuse toute la nuit et le système de batterie n’est encore pas totalement performant pour ma machine à respirer … ça ira mieux demain !

Lundi 21 janvier

Petit déjeuner toujours agréable avec les avocats qui remplacent le beurre sur le pain. Et des avocats tout frais puisqu’il y a plein d’avocatiers dans le Foyer : directement du producteur aux consommateurs !

Un des avocatiers

Premier jour de la retraite. Je possède bien le sujet dont je parle … parler du curé d’Ars, c’est toujours une grande joie pour moi … mais je revois quand même chaque enseignement que je dois faire !
Je laisse le Vicaire Général présider la messe et moi, je fais l’homélie … il me remercie chaleureusement !

les prêtres à la messe
l’autre côté !

Léocadie, dès qu’elle le peut, vient me voir pour me demander si tout va bien. Je lui parle du problème de batterie. Elle va faire ce qu’il faut ! On me change la batterie pour que ça soit plus sûr !

Je reçois un prêtre vraiment admirable qui vient parler avec moi. Il est déjà venu en France et aime beaucoup le curé d’Ars. On ne leur avait pas annoncé le thème de la retraite, il est donc très agréablement surpris ! Nous avons un très bel échange, lui, il ira loin … je le souhaite vraiment ! Je lui propose de venir à la retraite que je vais prêcher fin février à Bujumbura pour les prêtres qui veulent recevoir l’effusion du St Esprit. J’espère que son évêque le lui permettra.
Cet évêque, je devrais le rencontrer jeudi, il veut veni un moment, il sera là la semaine prochaine. C’est le président de la Conférence épiscopale du Burundi.

Bonne journée et bonne nuit puisqu’il n’y aura pas de coupure d’électricité !

Mardi 22 janvier

Je me lève à 5h, j’écris quelques mails et prépare mon homélie. Merci St Esprit de m’inspirer chaque jour la parole que tu veux que je dise. C’est vraiment une belle expérience : je passe du temps à l’adoration pour méditer la Parole et le lendemain matin, ça coule de source ! Ce n’est évidemment pas la première fois que je fais cette expérience, mais, là, c’est tous les jours !

J’ai pris quelques photos du Foyer pour vous les partager. Je peux aussi dire que le beau temps est revenu, il ne fait plus froid. Ici, c’est très agréable parce que la chaleur est douce !

Beaucoup de fleurs pour les bouquets de la chapelle et des salles
Le Foyer plante pas mal de bananiers
et du maïs !

Jeudi 24 janvier

Hier, journée tellement chargée que je n’ai pas eu le temps d’écrire ! Beaucoup de prêtres ont demandé un entretien, je n’ai donc pas eu une minute à moi ! Ces entretiens sont toujours très touchants parce qu’ils témoignent de leur désir de devenir de meilleurs prêtres.

Je vous mets quelques nouvelles photos du Foyer, de la retraite

Un prêtre marche devant le bâtiment où il y a nos chambres de nouveaux lits ont été achetés et sont en train d’être peints
La chapelle
le « cloitre » intérieur dans le bâtiment principal
les prêtres dans la salle de conférence
l’autre côté !
les prêtres à la salle à manger au 1° plan à droite, le Vicaire Général, l’abbé Prothais
la cuisine se fait souvent sur des braseros au charbon de bois, le gaz doit être trop cher

Nous sommes donc jeudi, grand jour ! Pour deux raisons :
– En fin de matinée, il y aura la célébration pénitentielle. Je vais faire la préparation et ensuite chaque prêtre choisit un autre prêtre avec qui il va partir et ils se confesseront mutuellement, je trouve cette simplicité très belle ! Je me tiens aussi à la disposition de ceux qui veulent.
– L’évêque viendra nous rejoindre dans l’après-midi, il célèbrera la messe et prêchera. Ça va me reposer un peu car, depuis un mois, je dois préparer pratiquement chaque jour une homélie ! Je ne connais encore pas cet évêque, il participera, normalement à la retraite de la semaine prochaine, mais il a tenu à venir passer un moment avec ce premier groupe.

Pour vous tenir informé, la retraite que je prêche est donc sur le curé d’Ars et voilà le programme :
Premier jour : sa vie et son arrivée à ARS replacée dans le contexte historique.
Deuxième jour : l’Eucharistie à l’école du curé d’Ars.
Troisième jour : la miséricorde à l’école du curé d’Ars.
Quatrième jour, matin : à la suite du curé d’Ars entrer résolument dans le combat spirituel ; après-midi : comme le curé d’Ars, vivre du St Esprit. Dernière matinée : le curé d’Ars et la vierge Marie, le curé d’Ars et ses confrères.
C’est comme si vous y étiez !

Le soir, pour la messe, l’évêque de Muyinga est venu rejoindre ses prêtres pour la messe. Il me salue chaleureusement. A la fin de la messe, j’avais prévu que chacun pourrait partager l’une ou l’autre grâce reçue au cours de la retraite. Au début le partage est timide … et puis, c’est de plus en plus beau avec certains qui disent vraiment de très belles choses montrant que le Seigneur les avait touchés.
Du coup, l’évêque lui-même va remercier le Seigneur en disant que c’est la 1° fois qu’il vient visiter ses prêtres en retraite (i participe toujours avec un groupe, mais ne visitait pas l’autre groupe) et il remercie le St Esprit de le lui avoir inspiré et d’avoir pu être fidèle à cette inspiration !

Vendredi 25 janvier

Dernier jour ! Je fais mon enseignement, j’accueille encore un prêtre, belle rencontre ! Je préside la messe et fais une homélie adaptée au retour chez eux, homélie bien facilitée par le fait que nous célébrons la conversion de St Paul.
A la fin de la messe, le Vicaire Général me remercie avec des mots qui me touchent vraiment. Il n’oublie pas de remercier aussi les membres du Foyer.
Repas fraternel où nous pouvons parler, j’ai de bons échanges avec le vicaire général. Nous parlons notamment des sanctions internationales et de leurs effets sur le peuple. Eux, ils trouvent encore moins facilement de l’essence et elle est bien plus chère qu’à Bujumbura. Voilà l’effet pervers de ces sanctions, c’est le peuple qui trinque en premier. Que faire ?
A la fin du repas, nouveaux discours pour me remercier … les prêtres se mettent à danser pour me remercier … on me dit que c’est assez rare qu’ils se lâchent comme ça et qu’il faut que leur coeur soit particulièrement en joie !
L’abbé Jean Chrysostome, responsable de la Formation permanente qui coordonnait l’organisation de la retraite, m’adresse quelques mots très sympas et finit en me disant : nous aimerions vous adopter ! Je leur a i dit que s’il y avait des parents sans enfants, moi je suis un enfant qui a trop de parents qui le réclament !
Au moment de se dire au-revoir, plusieurs prêtres que j’ai reçus et pour qui j’ai prié viennent me remercier, ça me touche ! Certains me demandent de passer dans leurs paroisses, de venir faire des enseignements … Je ne vois pas comment ça sera possible, que l’Esprit-Saint se débrouille !

Bonne sieste après le départ des prêtres ! Et puis chapelet, adoration et vêpres à 17h30 avec la communauté du Foyer, on garde le rythme. Au repas le soir, il y a 3 prêtres qui nous rejoignent. C’est la fête, alors, selon la tradition, ici, pour marquer que c’est une fête, on mange des épis de maïs grillés ! C’est vraiment quelque chose qu’ils mangent avec grand bonheur, moi, je préfère ma soupe ! Ils sont très étonnés de savoir que, chez nous, on donne le maïs à manger aux animaux !

C’est la fête, maïs grillé au menu !
les maïs grillés


Nous commençons à parler de la journée de demain : office de laudes à 6h30 et messe à 7h et puis ensuite, à la cathédrale, un évêque fête ses 50 ans d’épiscopat, il a été évêque à 33 ans, un record.
Est-ce que je vais y participer, j’hésite, ça fait partir pour la journée pratiquement, pas de repos, pas de travail, est-ce sérieux ? On verra !

Samedi 26 janvier

A la messe, nous célébrons la fête de St Timothée et St Tite, les collaborateurs de Paul. Je dis aux membres du Foyer que c’est leur fête ! En effet, Paul n’aurait rien pu faire sans ses collaborateurs, ceux-là et tant d’autres. Il en va de même pour une retraite, on met le prédicateur en avant, mais que serait-il sans tous ces collaborateurs que sont les membres du Foyer ? Je crois que ça les touche !

Finalement, j’ai décidé d’aller au jubilé de Mgr Stanislas, les membres du Foyer sont contents de ma décision, mais je leur dis que je souhaite rentrer assez vite après la célébration.
Il y a déjà beaucoup de monde quand nous arrivons, cathédrale pleine avec des tentes à l’extérieur. Les prêtres s’habillent dans un local de la paroisse, les évêques sont à proximité. Je peux saluer Mgr Stanislas, un prêtre me présente, c’est un homme très jovial.

Mgr Stanislas, 50 ans d’épiscopat !

Je salue aussi Mgr Evariste, l’ancien archevêque de Bujumbura qui est heureux de me voir, je salue aussi Mgr Jean, évêque de Bubansa … je commence à en connaître quelques uns ! Et à la fin de la messe, j’aurai l’occasion de saluer Mgr Gervais, actuel archevêque de Bujumbura et administrateur de ce diocèse de Ngozi, ainsi que Mgr Joachim, l’évêque de Muyinga qui est aussi le président de la Conférence des évêques.
Un certain nombre de prêtres viennent me saluer, ils ont participé aux retraites de l’année dernière. Je retrouve aussi un prêtre burundais appartenant à la Communauté du Chemin Neuf que j’avais vu plusieurs fois l’année dernière, il me dit qu’il espère que je pourrai aller les visiter.
Je revois aussi le vicaire Général de Bujumbura, l’abbé Anatole que je connais déjà et qui me dit qu’il viendra me chercher un jour pour m’emmener manger au bord du lac pour qu’on ait le temps de parler.

Avant la messe, pour faire patienter, il y a un groupe de tambours qui nous fait une démonstration. Le tambour est l’instrument emblématique du Burundi.

les tambourinaires

La messe commence à 10h nous sortirons à 14h30 : 3/4 h de discours avant le début de la messe et 1h15 de discours après la messe ! La messe est très belle, avec de très beaux chants, des danseurs traditionnels … Je vous mets quelques photos pour que vous puissiez profiter !

le discours du nonce apostolique, un polonais.
la procession des offrandes
Mgr Gervais offre un cadeau à son prédécesseur au siège de Ngozi
le groupe des danseurs et danseuses qui interviendra plusieurs fois dans la messe
Pour les grands événements, on coupe de l’herbe (à la main !) et on en recouvre les allées comme pour faire un tapis et ça sert aussi à absorber quand il pleut !

Cet article a 2 commentaires

  1. Abbé Pacifique Uwitonze

    Que Dieu te fasse progresser dans son champs

  2. Abbé Pacifique Uwitonze

    Songer à nous donner ici les textes des Retraites

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