Dimanche 3 février

Je reprends l’écriture de ce journal après 2 jours de silence, mais, vraiment, je n’ai pas eu le temps ! Du coup, je reviens un peu en arrière !

Vendredi, c’était la fin de la retraite des prêtres de Muyinga. Je crois qu’ils étaient contents, en tout cas, il y en a qui me l’ont exprimé ! Nous avons fait la traditionnelle photo de groupe

Au repas, j’en ai profité pour faire une photo de ce qui nous était servi. Selon la tradition, comme à tous les repas : tout est sur la table ! Riz, frites, bananes légumes, courgettes, petits pois, poulet et la bière, bien entendu ! Souvent, il y a en plus des pommes de terre, des haricots secs et des épinards. Ce n’est pas comme chez nous une succession de plats, tout est sur la table et on mélange !

L’abbé Jean Chrysostome qui coordonnait l’organisation des retraites est venu nous rejoindre pour le repas. Il pensait arriver pour la messe mais il y a eu, comme souvent, beaucoup de difficultés pour trouver du carburant ! J’avais préparé ma valise le matin, nous pouvons donc partir vers 14h30. C’est le moment des adieux à la communauté du Foyer, photo de groupe et elles exécutent une dans sur un chant de chez eux qu’elles savent que j’aime bien !

Le voyage se passe bien, l’abbé Jean Chrysostome a pris une bonne voiture de l’évêché, un bon 4×4 pas de première jeunesse, évidemment, mais qui roule bien. Pour vous, je fais quelques photos en route !

Après 3 heures de route, nous arrivons au Foyer. L’abbé Jean Chrysostome a un rendez-vous à Bujumbura, il va s’y rendre et conduire le père Jean là où il veut aller. Il a profité de la voiture pour descendre à Bujumbura. C’est un prof de Bible, de grec qui a participé à la traduction de la Bible en kirundi qui a été faite il n’y a pas si longtemps. Maintenant, le défi, c’est que les gens achètent une Bible pour l’avoir chez et la lire. Une Bible, si je me rappelle bien coûte 80 000 francs burundais ( 26 euros environ) c’est une somme ici ! Mais il m’explique que, partout où il passe, il dit que si l’homme de la maison accepte de boire deux bières de moins par semaine, à la fin de l’année, ils sont l’argent pour la Bible !
La communauté est très heureuse de me retrouver … moi aussi ! Je retrouve Diane qui est rentrée de vacances en début de semaine. Je retrouve ma chambre, mon lit … merci Seigneur !
Je vais vite à l’adoration, j’ai le sentiment d’être comme Don Camillo quand il rentre chez lui et qu’il retrouve « son » Jésus !
Je vais me coucher de bonne heure, je suis vraiment fatigué !

Lendemain matin, le ver à 5h pour préparer l’homélie, il faut qu’elle soit belle, c’est le 2 février, fête de la présentation de Jésus au Temple qui est en même temps la fête des consacrés, c’est donc la fête des membres du Foyer !
Le samedi sera une journée studieuse puisque je dois préparer mon enseignement pour les étudiants qui viennent le dimanche.
Mardi, ça sera la fête de l’unité nationale, une fête qui commémore l’adoption d’une charte d’unité nationale prévoyant de donner à chacun une vraie place dans la vie du pays quelque soit son origine ethnique.
C’est en vue de cette fête qu’il m’a été demandé de préparer un enseignement sur l’unité. Il me faut toute la journée et la soirée pour mettre au point cet enseignement. Au cours des deux retraites de prêtres à Ngozi, j’ai réfléchi et prié et à chaque fois qu’il me venait une idée, je la notais. Il faut mettre en forme maintenant !

Dimanche matin, lever un peu avant 5h, mon enseignement est fini d’écrire, maintenant, il faut préparer l’homélie !
7h office de laudes suivi du petit déjeuner et ensuite je vais rejoindre les étudiants qui commencent à arriver. L’abbé Jules, leur aumônier qui m’a demandé d’intervenir est là pour m’accueillir.
Beau temps de louange avant l’enseignement. Il y a à peu près 300 étudiants qui participent à cette matinée.

je commence en leur disant que je mesure les enjeux de cet enseignement : ces étudiants seront, demain, les cadres du pays occupant des fonctions plus ou moins élevées dans l’administration, la vie économique …
Vous trouverez le texte de mon intervention dans la rubrique enseignement de ce blog. De même l’homélie est à la rubrique homélie.

Après une messe bien animée, la matinée se termine, je suis content de ce qu’on a vécu et content que ça soit terminé ! Je suis fatigué !
Repas, vaisselle, sieste réparatrice !
Je prends le temps d’écrire ce blog et puis à 17h30, c’est le chapelet suivi de l’adoration … le temps passe vite ici !

Ce soir, il y a de l’agitation ! En effet, c’est le retour des pères des Foyers. L’avion arrive à 19h40, nous les attendrons pour prendre le repas … je vous raconterai demain !

Lundi 4 février

Hier soir, nous avons donc vécu l’accueil des 5 Pères de Foyer qui revenaient après un mois de session, voyage en France et le retour de Claudette et Annick du Foyer de Bujumbura qui ont fait 2 ans de service en Belgique ainsi que d’une membre du Foyer de Gitega qui étaient aussi avec elles pour ce temps de service.
Comme toujours fête d’accueil ,grande tenue burundaise pour accueillir, fabrication de chapeaux avec l’inscription « bienvenue » en plusieurs langues. L’excitation était perceptible !

Enfin les voitures parties à l’aéroport pour les ramener arrivent. Ce sont des chants, des embrassades … Vraiment, on voit qu’un Foyer, c’est une famille ! Nous passons à la salle à manger.

En tant que « père intérimaire » je suis chargé de faire le mot d’accueil, je ne m’y attendais pas ! Et puis, c’est à nouveau la joie, les danses.

Il n’est pas loin de minuit quand nous allons nous coucher ! Le père Amand me demande de prêcher à la messe du matin … la nuit sera courte, il faudra se lever de bonne heure !
Lever 5h : l’Esprit-Saint est au rendez-vous, comme d’habitude et m’inspire une belle homélie sur l’histoire du possédé de Gadara (évangile de ce jour)

Après le petit déjeuner, je suis libre … toute la journée, ça fait longtemps que ça n’était pas arrivé ! Mais en fait, une jeune femme viendra assez vite, j’avais oublié que je lui avais donné rendez-vous ! Ça sera une très belle rencontre.

J’ai appris hier que je vais sûrement célébrer mon 1° baptême dimanche prochain ! J’avais raconté que j’avais accueilli une femme qui venait me demander de prier pour elle, elle allait accoucher par césarienne le lendemain et était assez angoissée. Nous avions vécu une belle rencontre. J’avais eu de ses nouvelles et la maman et le bébé se portaient très bien. Du coup, elle veut absolument que ce soit moi qui baptise le bébé ! Ça sera une joie … mais ça fait quelques mois que je n’ai pas célébré de baptêmes !

Depuis ce matin, la prairie commence à être aménagée pour les deux semaines St Valentin qui vont commencer demain.

Un grand rendez-vous du Foyer. Ils s’étaient rendus compte, il y a quelques années que la St Valentin commençait à prendre au Burundi, les marchands de fleurs, les restaurants, les boites de nuit faisaient pas mal d’argent et ça donnait lieu à pas mal de débordements chez les jeunes.
AU Foyer, aidés par les prêtres de la Pastorale Familiale, ils ont décidé de faire une proposition qui a rencontré de plus en plus de succès au fur et à mesure que les années passaient. A tel point qu’il y a maintenant deux semaines : une pour les couples et une pour les jeunes et les « encore célibataires » auxquels se joignent un jour les religieuses et un autre jour les prêtres.

Evidemment c’est une grosse affaire à préparer et à gérer. Ils se demandaient s’ils allaient continuer et ils ont eu le témoignage d’un docteur musulman qui leur a dit que depuis qu’ils organisaient ces rencontres, il n’y avait plus de vague massive d’avortements dans les semaines qui suivaient la fête de St Valentin … quel encouragement !
Pour la semaine couple, c’est un couple venant du Cameroun qui va faire les enseignements (je vais faire leur connaissance ce soir). Je ferai un enseignement pour les couples confrontés au désir d’enfant … qui ne vient pas. Je vais le préparer demain. J’interviendrai surtout la semaine suivante pour les jeunes et les célibataires.

Mardi 5 février

C’est le début de la semaine St Valentin, cette date a été choisies parce que c’est un jour férié, fête de l’unité nationale comme je l’expliquais plus haut.
En me rendant à la prairie, je vois ma petite chèvre, cadeau de Noël, j’en profite pour faire une photo !

Il y a un temps de louange puis le père Amand fait le discours d’ouverture rappelant l’historique. C’est parce que ce jour de la fête des amoureux était un jour de ténèbres et de péché que l’Eglise a décidé de faire quelque chose pour redonner du sens à cette fête. Et c’est un grand succès, de plus en plus même. Pour le 1° jour, il n’y a jamais beaucoup de monde … Il faut dire que ici, la publicité commence la veille ou l’avant-veille !!!

Il y aura un temps de partage en petits groupes pour que les gens puissent échanger sur les grâces reçues les années passées. Puis, au lieu de faire une mise en commun, 7 personnes ont accepté de venir témoigner devant tout le monde.
J’ai retenu le témoignage de ce jeune qui travaillait dans un hôtel pas bien fréquenté du tout … ça ne le gênait pas … mais il est venu à la semaine St Valentin et il a compris qu’il était complice de ce qui se faisait. Mais, en même temps, il avait besoin de travailler. Il a beaucoup prié et, un jour, il y a eu une descente de police qui a chassé les prostituées et les couples illégitimes qui étaient venus. Le problème a été réglé et il a pu garder son emploi !
C’est un couple venu du Cameroun qui fera les enseignements aux couples. J’ai hérité d’un enseignement pour les couples en attente d’enfant, donc confronté à la stérilité. je suis en train de préparer. Pas simple !

La messe sera très belle, toujours très animée avec une belle chorale de jeunes. Je ne peux pas mettre de vidéos sur ce blog, mais allez sur Facebook ! C’est le père Félix, curé de la cathédrale qui prêche. Il m’a invité à aller prêcher dimanche à 17h à la cathédrale.

Vendredi 8 février

Semaine encore bien chargée qui ne me permet pas d’écrire ce journal aussi fidèlement que je le souhaiterais. Et en plus, j’ai eu un problème de connexion !
Mardi, il y a donc eu l’ouverture de la semaine St Valentin, je le raconte plus haut.
Mercredi, c’était le jour du 1° enseignement du couple camerounais. Les rencontres ont lieu en fin d’après-midi après le travail. Le programme est le suivant : à 15h30 adoration pour la communauté et ceux qui veulent s’y joindre (chaque jour il y a du monde) 16h45 chapelet avec tous ceux qui arrivent, 17h30 un temps de louange qui ne manque pas de dynamisme et 18h enseignement.

Je passe ma journée à préparer l’enseignement que je dois donner le lendemain pour les coules qui ne peuvent pas avoir d’enfants.

En fin d’après-mid, je me prépare donc à aller suivre l’enseignement du couple camerounais. Mais au moment de commencer, Diane, la responsable est venue me voir et m’a dit qu’ils avaient trouvé quelqu’un qui pourrait s’occuper de mon dos. En effet, depuis mon retour de Ngozi, j’ai toujours mal, les anti-inflamatoires me calment, mais je ne vais pas pouvoir en prendre jusqu’à mon départ ! J’avais demandé s’il existait un ostéopathe … ils ne connaissaient même pas le mot, donc j’ai compris que c’était foutu ! Mais Diane en a parlé à une femme qui vient tous les matins à la messe et qui est une ancienne infirmière, Frédérique. Et elle lui a dit qu’il existait quelqu’un et qu’elle demanderait un rendez-vous pour moi. Et elle venait d’appeler disant qu’il me prenait tout de suite ! Alors, vite une douche et nous voilà parti !
Nous sommes reçus dans une belle maison où cet homme a son cabinet. Il se présente en me disant qu’il s’appelle Thomas. Il me pose quelques questions sur mon mal de dos … je ne sais toujours pas si j’ai à faire à un médecin , un kiné ! Finalement, en parlant avec lui sur la table d’auscultation, il me dit qu’il est kiné et qu’il a fait des études d’ostéopathie au Canada ! Je suis sauvé !
Il me garde environ une heure, travaille comme un ostéopathe de chez nous et en plus, il me masse le bas du dos souffrant ! A la fin de la consultation, Frédérique est là et c’est elle qui m’offre la consultation, hors de prix pour un burundais, 100 000 francs burundais, pratiquement 50€.
Il me donne un nouveau rendez-vous pour la semaine prochaine et me demande de prier pour que le Seigneur puisse lui envoyer une femme et qu’il puisse enfin se marier ! Je vais le faire !

Jeudi, je passe la première partie de la matinée à terminer mon enseignement. Puis, vers 10h30, il y a une réunion communautaire à laquelle je suis invité.
C’est le moment où je remets la somme d’argent collecté par la cagnotte et les dons qui m’ont été faits sur mon compte. Vous pouvez deviner la joie de la communauté et sa reconnaissance à l’égard de tous ceux qui ont pu participer … sachant que ceux qui n’ont pas eu les moyens de participer soutiennent ces projets de leur prière.

Samedi 9 février

Je reprends le fil du journal, difficile de s’y tenir en ce moment !
Jeudi soir, j’ai donc fait mon enseignement pour les couples qui aimeraient avoir un enfant mais ça tarde !
Il y avait beaucoup de monde, il a fallu rajouter des chaises, des bancs et pour ne pas alourdir, deux prêtres traduisaient au fur et à mesure, au fond de la salle, à deux petits groupes de gens qui ne comprenaient pas le français.
Ce n’est jamais facile de faire un enseignement sur un tel thème, parce qu’on sait qu’il y a beaucoup de souffrances et en plus quand on s’adresse à des gens d’une autre culture, c’est encore plus compliqué.
Mais les membres du Foyer qui étaient là m’ont dit que c’était très bien et que ça correspondait tout à fait à ce qu’ils avaient besoin d’entendre. Alleluia !

Vendredi matin, j’ai commencé à préparer mon enseignement de lundi matin pour les prêtres car il y a aussi la St Valentin des prêtres pour qu’ils re-deviennent amoureux, qu’ils retrouvent le feu sacré !
Le soir, les gens commencent à arriver, chaque jour il y a un peu plus de monde qui vient, le bouche à oreille fonctionne !

je vais à l’enseignement pour les veufs et les veuves qui est donné par « l’abbé Pierre » un jeune prêtre de l’équipe de la Pastorale des familles.

A la fin de son enseignement, l’abbé Pierre me demande de venir dire quelques mots, je n’ai pas été prévenu ! Alors, l’Esprit-Saint m’inspire de donner mon témoignage : puisque j’ai perdu mon papa très jeune, je parle de la situation à la maison, de ma maman qui a assumé avec courage. Je crois que ça les touche beaucoup.

Ce samedi matin dernier enseignement de Mariane et René qui vont insister sur l’harmonie du couple, particulièrement au plan de la sexualité. C’est un sujet tabou en Afrique alors que la sexualité occupe une grande place ! C’est le 1° de leurs enseignements que je peux écouter : très bien. Le père Amand Traduit au fur et à mesure, c’est un excellent traducteur.

Après l’enseignement, je viens écrire ces quelques mots du journal et continuer la préparation de l’enseignement pour les prêtres, il faudra aussi que je me mette à préparer l’homélie de dimanche puisque je vais prêcher à la cathédrale à la messe de 17h.

Cette après-midi, il y aura la messe de conclusion de cette semaine St Valentin couple et demain, on ouvre la semaine jeunes (lycéens) et célibataires (étudiants, jeunes professionnels) semaine au cours de la quelle je dois intervenir presque tous les jours !