Semaine du 5 au 13 janvier

Samedi 5 janvier

Ce matin à la messe, je donne une prière de bénédiction pour des fiancés. Visiblement la fiancée est très émue !

Je dois finir de préparer ce que je dois dire aux jeunes de l’école de la Foi.

Ma première intervention est prête, elle portera sur les 4 formes de présence du Christ dans la messe, selon ce que le Concile Vatican II nous a enseigné. Nous connaissons tous sa présence dans le pain et le vin consacrés, nous connaissons moins les autres : présence dans l’assemblée (là où deux ou trois sont réunis en mon nom, JE SUIS LÀ), présence de la Parole (cf. Table de la Parole redécouverte à Vatican II) … et présence dans le prêtre qui, dans cette célébration « représente » le Christ (le rend présent). Je vais insister là-dessus non pas pour relativiser la présence dans le pain et le vin consacrés mais pour montrer que le mystère de la  messe est encore bien plus grand que tout ce qu’on pensait : Jésus est présent du début à la fin et pas seulement à un petit moment !

Je dois donc préparer la 2° intervention qui expliquera le déroulement de la messe : les 4 parties de la messe, ce qui se dit, ce qui se vit … Plus on comprend, mieux on peut entrer dans la célébration … et comme ces jeunes n’ont pas eu beaucoup de catéchèse, c’est nécessaire. D’autant plus qu’il arrive qu’ils chantent Kyrie eleison … je pense qu’ils ne savent pas ce qu’ils chantent !

L’après-midi, la rencontre est prévue à 14h30, heure africaine ! Nous commençons à 15h !!!

Il y aura, finalement, assez peu de jeunes par rapport au nombre annoncé (700) ils sont une petite centaine … Dans la nuit du 31, l’annonce de la rencontre n’a pas été faite, beaucoup avaient oublié !

Dès le début de mon intervention, je suis obligé de m’arrêter car une pluie battante qui tombe sur les tôles empêchent d’entendre ! Nous commençons à prier le chapelet jusqu’à ce que ça s’arrête !

A la fin de mon intervention, il y a quelques questions qui me sont posées. On sent bien que les jeunes sont très marqués parce qu’ils vivent et leur grande question, c’est : Jésus est venu, il ne cesse de venir grâce à la messe, alors pourquoi y a-t-il encore tant de violence ? D’abord je manifeste de la compassion pour ce qu’ils vivent et ensuite, je leur explique que Jésus compte sur eux, maintenant, pour que le Règne de Paix qu’il est venu établir puisse s’étendre.

La rencontre se termine vers 17h00 et à 17h30, j’enchaine avec l’adoration suivie du chapelet comme tous les soirs. Le temps d’adoration me permet de méditer sur les textes du lendemain pour préparer lointainement l’homélie que j’écrirai au petit matin en me levant vers 5h45.

Dimanche 6 Janvier

Le nombre de jeunes a doublé depuis hier, c’est consolant pour moi ! Non pas parce que je n’accepterai pas de parler devant un groupe restreint (chez nous 100 jeunes venus écouter une catéchèse, c’est un franc succès !) mais parce que ça signifie qu’ils ont dû se contacter les uns les autres et que, donc, ce que j’ai dit hier est bien passé. Pour moi, c’est important de le vérifier non par orgueil, mais parce que ce n’est pas évident de parler à des jeunes d’une culture aussi différente … il faut donc que je puisse vérifier que j’utilise les bons mots, que les images que j’utilise passent bien …

Une partie des jeunes présents à la rencontre

Quelques questions sont posées, mais nous avons peu de temps avant la messe. Une des questions commence par ces mots qui, par rapport à ce que je viens d’écrire, me fait du bien : votre enseignement m’a permis de franchir une étape …

La messe de l’épiphanie est célébrée en Kirundi par l’abbé Audace que je connais depuis ma 1° visite au Burundi, nous nous entendons très bien. Je vais prêcher sur l’étoile qui a conduit les mages. Je vais expliquer qu’une étoile, il n’y a que la nuit qu’on peut la voir … cette étoile est un signe envoyé par Dieu … ça signifie que lorsque nous sommes dans la nuit (intérieure) lorsque nos sociétés traversent la nuit de la violence, contrairement à ce que nous pensons, Dieu ne nous a pas abandonnés puisqu’il nous envoie des signes ! Le texte complet se trouve dans la catégorie « homélies ».

Quelques jeunes restent après la messe pour passer un moment ensemble.

Au repas, nous sommes plus nombreux ! Il y a déjà le père du Foyer de Gitega qui est là avec quelques membres de ce Foyer venus l’accompagner.

Après-midi cool : je n’ai rien à préparer … ça faisait longtemps !
En fin d’après-midi, tous les pères des Foyers vont s’envoler vers la France pour rejoindre le père Amand à Chateauneuf de Galaure afin de participer à une session de formation sur la paternité : comment être un bon père de Foyer ?

A 17h45, nous sommes là pour leur dire au-revoir. Il y a le père Emmanuel, père du dernier foyer qui a été fondé, le père de Gitega, le père de N’Gozy, le père Viateur qui seconde le père Amand ici. Ça veut dire que je reste le seul père pour les 4 foyers !!! Mais évidemment, je reste, ici, à Bujumbura … enfin au moins cette semaine puisque dimanche je partirai à N’Gozy pour 15 jours prêcher deux retraites de prêtres.

De gauche à droite, l’abbé Viateur, le père Emmanuel, le père de Gitega et celui de N’gozy

Lundi 7 janvier

Après la messe, on me signale qu’une jeune femme, Chantal, veut me rencontrer après le petit déjeuner. Elle est venue passer 3 jours au Foyer. Je la reçois, elle est divorcée avec un enfant et vit une situation difficile. Malgré tout, elle est vraiment rayonnante, habitée par une foi qui fait mon admiration. Nous passons un bon moment et je prie sur elle.

Depuis hier, j’ai un problème de connexion avec le routeur qui a été mis à ma disposition, je mettrai donc en ligne plus tard tout ce que j’écris !

Un événement vient enrichir l’écriture du journal : je vais regarder les ouvriers travailler ! Le Foyer a pu trouver les finances pour mettre en place un forage qui lui permet d’avoir de l’eau directement (gratuitement ?). Mais se posait la question de l’acheminement de l’eau ensuite dans les bâtiments. Ils avaient installé une pompe mais qui consommait beaucoup d’électricité … et l’électricité, ça peut être aléatoire, ici, même si c’est beaucoup mieux que ces dernières années. Mais quand même, régulièrement dans la journée, il y a des coupures. Alors, ils ont décidé d’acheter deux grandes cuves et de construire une plate-forme en hauteur pour que l’eau puisse arriver par gravitation. Elles seront remplies par la pompe de temps en temps et ensuite la loi de la gravitation fera son travail ! J’ai assisté à la fin de la construction de cette plate-forme et ensuite, il a fallu hisser les grosses cuves (10 000 litres, je crois) au sommet. Chez nous, un engin de levage serait venu les monter, ici, ça se fait par les bras ! Ils avaient construit un échafaudage comme plan incliné et, à la force leurs bras ont monté les cuves ! Quel travail ! Ces quelques photos vous permettent de vous en rendre compte !

Aujourd’hui, un groupe de grands jeunes s’est mis au service du Foyer, ils sont venus faire le ménage de toutes les chambres qui avaient été utilisées par les retraitants. Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a beaucoup de garçons … ici, ce n’est vraiment pas dans la culture que des hommes aident au ménage ! Chez nous, il a fallu du temps, mais ici, ce n’est encore pas arrivé ! Oui, mais voilà, quand on est chrétien, tout change ! C’est leur manière de remercier le Foyer pour tout ce qu’ils reçoivent ici.

Je n’avais pas encore évoqué une inquiétude, il y a quelques jours des nouvelles alarmantes me sont parvenues concernant la santé du père Raymond Jaccard, ce grand baroudeur de Dieu. Il a travaillé en Afrique pour soigner puis amputer les lépreux. Il travaillait avec son frère Pierre, prêtre lui aussi décédé, il y a quelques mois. Leur vie est très étonnante, on trouve de belles vidéos sur internet. J’ai pu faire leur connaissance grâce à Jacqueline, une paroissienne. Je suis vraiment devenu ami avec eux … particulièrement avec le père Raymond qui est un saint authentique ! J’avais eu la joie de l’accompagner de ma présence au cours de la retraite internationale des prêtres à Ars, retraite à laquelle il avait tenu à participer malgré ses misères !

Le père Raymond, je suis avec le père Grégoire curé de Cessy et Anne-Marie Marcoud

Il est retiré au monastère des sœurs de Bethéleem à Pugny-Chatenod vers Aix-les-Bains. Le père Raymond, qui n’est plus tout jeune et qui s’est tellement donné, a bien des soucis de santé depuis quelques temps. Jacqueline et Alain m’ont prévenu qu’il était hospitalisé, inconscient et que tout le monde était très inquiet. Quelques jours après, Jacqueline, que je sollicitais pour avoir des nouvelles, ne pouvant en avoir a décidé d’aller à l’hôpital … se demandant si on la laisserait entrer. De fait, les visites étaient très réglementées. Mais dans le couloir, elle voit Massabielle, la sœur qui s’occupe de lui et qui la fait entrer. Le père Raymond s’était réveillé le matin disant : allez debout là-dedans ! Il a demandé qu’on fasse venir le curé d’Aix dans sa chambre pour pouvoir concéléber l’Eucharistie. C’est à ce moment qu’est arrivée Jacqueline. Quel moment de grâce ! Et le père Raymond a même demandé qu’on prie pour moi !

Lundi 7 février après-midi

Mon agenda burundais se remplit ! En fin de matinée, c’est Mgr Jean qui m’appelle au téléphone, l’évêque de Bubanza qui fut le 1° père du Foyer et que j’ai rencontré l’autre jour. Il me dit que l’Esprit-Saint a mis dans son cœur qu’il fallait me demander de prêcher la retraite pour ses prêtres ! Qui suis-je pour m’opposer au Saint Esprit ? Nous convenons que ça sera au mois de mars, la 1° ou 2° semaine de carême.

A la sortie du repas, je vois 3 prêtres : le père Félix, curé de la cathédrale que je connais bien, le père Anatole, vicaire général et un autre prêtre, le père Jules qui doit être responsable de l’apostolat des laïcs. Il m’explique qu’il est chargé d’organiser un temps de récollection pour les laïcs le dimanche qui précède la fête de l’unité de la nation (je ne sais pas bien ce qu’est cette fête, il faudra que je me renseigne !) et il me demande de faire un enseignement sur la prière de Jésus : Que tous soient un ! Je suis libre, donc j’accepte !

Pour les retraites, j’ai beaucoup de choses qui sont prêtes, ça ne me demande pas trop de travail de préparation … ça me mobilise une semaine, c’set vrai mais avec peu de préparation (la préparation a été faite et m’a pris beaucoup de temps dans les mois ou années passées !) mais toutes ces interventions qui me sont demandées, même si elles me mobilisent moins longtemps, me demande pas mal de préparation ! Parce que, comme dit St Paul : l’Esprit-Saint se joint à notre esprit, il ne le remplace pas !

Cette après-midi, c’est sport pour la communauté du Foyer ! Après la sieste et la mise en ligne du journal en utilisant la connexion du Foyer, je pars marcher avec Thierry. Je suis content de pouvoir marcher car, depuis que je suis là, ma plus grande marche, c’est d’aller sur la prairie du Foyer ! Nous partons d’un bon pas vers le quartier de l’université, un quartier que j’ai déjà traversé plusieurs fois en voiture puisque l’évêché et la la communauté du Chemin Neuf sont à proximité.

Marcher dans une ville, c’est aussi un bon moyen de la découvrir. Mais je crois que je ne m’y aventurerai pas seul. En effet, il n’y a aucune indication pour se repérer ! Tout le long, il y a des petits magasins, mais pas comme chez nous, il n’y a pas de vitrine ! Il y a aussi des artisans qui fabriquent des meubles en bois, c’est comme ça qu’on a vu deux jeunes en vélo prendre un salon en bois (deux fauteuils et canapé mais sans les coussins) pour aller le livrer … en vélo ! Il y a beaucoup de vélos, y compris des vélos-taxis, ceux qui en font sont méritants car ça monte et ça descend sans arrêt ! Souvent on les voit mettre pied à terre en faisant descendre la personne qu’ils ont pris en taxi ! Un vélo basique sans vitesse (donc pour les courageux !) c’est 20 000 francs burundais, c’est-à-dire moins de 7 euros ! (3000 francs burundais = 1 euro) Mais les salaires sont aussi très bas. Un instituteur démarre à 80 000

Il y a aussi beaucoup de gens qui travaillent le fer en soudant : cadres de fer, portail … Je trouve que tant les artisans bois que les artisans fer font du bon travail. Et, évidemment, pour nous, les prix seraient dérisoires (même s’ils augmentent vite quand ils vendent aux blancs, ce qui, après tout est normal). Thierry me montre la résidence universitaire » dans laquelle il logeait au cours de ses études.

Nous continuons en traversant un quartier plus populaire et, comme le temps menace, nous sommes obligés de finir en taxi ! Il faudra que je demande le prix qu’il a payé, mais je sais que ce n’est pas cher ! Et c’est une expérience … pas de poignées aux portes arrières … la voiture est vraiment dans un drôle d’état, mais je suis sûr que le chauffeur en est fier !

Mercredi 9 janvier

Hier, je n’ai pas pu reprendre le cours de mon journal !
J’ai reçu, dans la journée, plusieurs personnes du foyer ou extérieures qui avaient demandé à me rencontrer.
J’étais aussi plongé dans la préparation de mon intervention de samedi pour les responsables du groupe « jeunesse lumière. »

Le soir, au repas, nous accueillons un jeune, Kevin qui est venu passer la journée et qui dormira ici. L’opportunité de venir lui a été donnée par le fait qu’il commence un stage à la mairie de Bujumbura (il finit des études de statistiques) et qu’on lui rafraichissait son bureau hier, il ne pouvait donc l’occuper. C’était aussi son anniversaire (25 ans), il nous a expliqué qu’il était donc venu pour prendre le temps de revoir ces 25 années passées, faire le point sur ce qu’il a vécu et envisager son avenir. Belle démarche !

Kevin au petit déjeuner

Avant de m’endormir, j’ai enfin un contact avec le prêtre du diocèse de Muyinga qui coordonne la préparation des deux retraites que je dois prêcher pour eux. Il me prévient que les dates ont changé, la 1° retraite ne commencera pas le 13 janvier comme prévu, mais le 20 et la 2° le 27. Je me dis que j’ai une semaine de plus à vivre ici avant de partir au foyer de N’gozy prêcher ces retraites.

Ce matin, au réveil, j’ai un message du père Amand qui m’explique que le planning des retraites a encore changé … Ah, l’organisation africaine ! Puisque le diocèse de Muyinga a repoussé d’une semaine le début des retraites, le diocèse de N’gozy (diocèse dont l’archevêque de Bujumbura reste l’administrateur et qui m’avait demandé de prêcher pour les prêtres de ce diocèse) a décidé de prendre la semaine qui s’est libérée à partir du 13 : je vais donc prêcher 3 retraites à la suite … mais puisque tout se fait à la suite, ça m’évitera de retourner à N’gozy.  Il faudra donc que je me mette à peaufiner ce que je vais dire dans ces retraites. Pour Muyinga, c’est sûr, je vais parler du curé d’Ars, aucun prêtre de ce diocèse n’était venu l’année dernière. Mais pour N’gozy, je suis indécis, je sais qu’il y avait quelques prêtres de ce diocèse l’année dernière aux retraites que j’ai prêchées sur le curé d’Ars, alors je ne sais pas si je recommence (peut-être, ceux qui sont venus l’année dernière ne seront-ils pas là ?) l’archevêque m’encourage à prêcher sur le curé d’Ars en me disant que ceux qui étaient là auront, en partie, oublié et qu’ils peuvent accueillir de manière nouvelle ce qui sera dit puisqu’ils vivent une situation nouvelle. Je vais quand même vérifier le nombre de prêtres qui étaient venus l’année dernière avant de prendre une décision !

A la messe, ce matin, un certain nombre de prêtres sont venus concélébrer. Ils étaient au Foyer pour 48 h. Enfin, ils couchaient là et prenaient le petit déjeuner, autrement, ils allaient dans l’une ou l’autre paroisse dans lesquelles l’un d’entre eux exerçait son ministère. L’un d’entre eux est venu me remercier pour mon homélie … il m’a dit qu’il était du diocèse de Muyinga, j’ai donc pu lui annoncer que c’est moi qui prêcherai ! Il m’a expliqué qu’ils avaient réfléchi sur les défis pastoraux qu’ils auront à relever. Alors, mon homélie dans laquelle j’évoquais comment avancer quand les vents sont contraires les a bien rejoints m’a-t-il dit.

Aujourd’hui, je travaille dur pour finir de préparer mon intervention de samedi. Et c’est fini ! Je vais prendre comme thème cette demande dans l’évangile de St Jean au chapitre 12 de grecs qui vont voir Philippe et qui lui disent : nous voudrions voir Jésus. Aujourd’hui encore de manière explicite ou implicite, bien des gens voudraient voir, rencontrer Jésus. Mais ils ne le pourront que par notre intermédiaire ! Je vais donc réfléchir avec eux sur les conditions pour que ceux qui veulent voir Jésus, aujourd’hui, puissent le rencontrer à travers nous.

Ce matin, Léa est venue faire le ménage dans ma chambre. C’est elle qui m’a été donnée comme ange gardien ! Et je peux dire qu’elle veille admirablement bien sur moi ! Mais je peux dire que toute la communauté est pleine d’attentions pour moi et ça me touche vraiment.

Jeudi 10 janvier

Aujourd’hui, à la messe du matin (cf. homélie audio) j’insiste sur Jésus qui reprenant la prophétie d’IsaIe la commente en disant : AUJOURD’HUI. Je développe en expliquant que c’est aujourd’hui, 10 janvier que Dieu veut faire grâce. Avec Jésus, ce n’est jamais : demain on rase gratis (ça les fait bien rire !)
Alors, comme à la fin de la messe, il y a un prêtre qui passe, je lui demande de me confesser … puisque c’est aujourd’hui que Jésus fait grâce !

J’ai reçu un message du père Amand, pour les retraites, ça change encore ! Je ne fais plus de plan, je verrai quand ça sera le moment !

Ensuite travail pour commencer à préparer mes interventions pour les jeunes dans le rassemblement de la St Valentin mi-février. Mais je ne suis qu’à moitié efficace, je n’ai pas très bien dormi, toujours des difficultés, j’ai mal au ventre.

Repas de midi, la salle à manger a été transformée … ici, on change souvent la disposition ! Il n’y a plus de petites tables, il n’y a qu’une grande table. Les repas et la vaisselle qui suit se vivent dans une bonne humeur très agréable. Ils et elles aiment bien rire et aiment bien quand je les fais rire et en plus, ils sont bon public !

Sieste ! Avant de dormir, quelques messages échangés avec Guillaume qui a réalisé mon blog et qui m’aide régulièrement. Nous parlons des statistiques de visites sur mon blog : 800 visites le 22 décembre ! C’est le record ! Au réveil, je ne me sens pas très bien, je dois avoir un peu de fièvre … j’espère que je ne serai pas obligé de retourner à l’hôpital comme l’année dernière !

Normalement, j’aurais dû aller saluer l’ancien archevêque qui m’avait accueilli deux années de suite. Il habite juste derrière le Foyer dans la maison de retraite des prêtres, ils sont 5 à y vivre. C’est beau qu’il ait choisi de vieillir au milieu de ses prêtres … je ne sais pas si ça serait possible chez nous, si les prêtres apprécieraient, là, j’ai déjà rencontré un prêtre retraité qui habite dans cette maison et il apprécie beaucoup ! Je ne pourrai pas aller le saluer, il reçoit un groupe de jeunes auquel je devais me joindre mais, évidemment, ils partent avec un tel retard que je ne peux plus y aller puisque je dois exposer le St Sacrement à 17h30.

J’espère que je vais récupérer au cours de la nuit !

Vendredi 11 janvier

La nuit a été meilleure que la précédente ! J’ai aussi bien transpiré, je me sens un peu mieux même si j’ai toujours l’impression d’être fébrile. Cette journée devrait m’aider à éliminer, car c’est une journée de jeûne.
J’ai découvert le jeûne, il y a quelques mois et le pratique régulièrement, mais je n’en avais pas encore fait depuis le début de mon année sabbatique.
En plus des bienfaits spirituels, il y a aussi des bienfaits physiques. Le fait de ne rien manger laisse à notre corps la possibilité d’éliminer. Puisque nous ne dépensons aucune énergie à digérer, toute l’énergie peut être mobilisée pour éliminer.
Certaines, dans la communauté, pensent que je travaille trop et que, donc, je ne peux pas jeûner, mais, moi, j’y tiens !

Ici, le vendredi, jour où nous rappelons la mort de Jésus, il y a traditionnellement une journée de jeûne. C’est aussi une journée où le sacrement du pardon est proposé à celles et ceux qui le souhaitent. Je me tiens donc disponible pour accueillir et donner ce beau sacrement de la miséricorde. Mais, ici, il est rare qu’on passe une journée sans le donner ! C’est un moment de grâce pour ceux qui le reçoivent, c’est aussi un moment de grâce pour ceux qui le donnent ! En plus, ça me permet de donner un temps personnel à celles et ceux qui le souhaitent dans la communauté, c’est aussi une manière de les remercier pour tout ce que je reçois ici.
Quand j’ai un moment de libre, je continue à préparer mes interventions pour la semaine St Valentin.

J’ai reçu un message du père Amand, les dates des retraites ont encore changé mais, ça devrait être définitif ! On verra … de toutes façons, je suis disponible ! La seule chose, c’est que je vois bien qu’il me faut renoncer à mon projet d’écrire un livre … je suis trop occupé par les interventions que je dois préparer et par le temps à donner à ceux qui en ont besoin. Mais c’est très bien comme ça !

Samedi 12 janvier

Ce matin, je reçois deux personnes qui ont demandé à me rencontrer. L’une d’entre elle est un homme (jeune) qui passe quelques jours ici, il a besoin de calme et de faire le point. L’autre est une jeune fille avec qui nous avons un très bel échange … vraiment le Seigneur a mis dans son coeur de beaux et grands désirs !

Je suis toujours un peu fébrile ! Et il faut que je donne l’enseignement pour les jeunes ! J’espère que la sieste aidera !

Une partie du groupe des jeunes

Les jeunes arrivent juste après une pluie torride, il y aura donc un peu de retard, certains ont sûrement été obligés de se mettre à l’abri ! Le groupe est composé des bergers et noyaux des groupes paroissiaux. Je donne l’enseignement en français … l’immense majorité peut comprendre, ce sont des étudiants. Pour la vingtaine qui a plus de mal avec le français, Josiane traduit au fond de la salle.
Mon enseignement est disponible sur le blog !


A la fin de l’enseignement, ils prennent un temps de méditation personnelle pour repérer ce que Jésus a mis dans leur coeur de manière toute particulière pour le retenir et le vivre.
Ils font ensuite des petits groupes de partage et ensuite, il n’y a pas de mise en commun ici, mais quelques jeunes volontaires (une dizaine) viennent donner leur témoignage, dire aux autres ce qu’ils gardent. Ils parlent en Kirundi, Josiane me traduit.
L’un des témoignages est particulièrement touchant. J’ai invité les jeunes à porter un signe distinctif (croix, dizainier au doit ou en bracelet) pour être identifié comme chrétiens. L’un des jeunes vient expliquer qu’il est un musulman converti et qu’après avoir reçu l’effusion du St Esprit, il a décidé de porter une croix. Evidemment, quand il est revenu chez lui, ça a fait problème. Son père a exigé qu’il l’enlève et lui, il a refusé, son père lui a dit alors : une nuit je t’étranglerai ! Mais ça ne fait rien, il a décidé de ne jamais enlever cette croix ! Quelle foi, quel témoignage !
Une fille aussi a donné son témoignage parce que j’ai invité les filles à faire attention à leurs tenues pour ne pas trop provoquer (les hommes ont le sang chaud ici !). Elle explique qu’elle aimait bien se maquiller, il y a quelques temps suite à un enseignement, elle a décidé d’arrêter. Mais comme ses amies la questionnaient sans arrêt, pour avoir la paix, elle avait décidé de se maquiller à nouveau … suite à mon enseignement, elle décide, que non, elle ne recommencera pas !
J’explique qu’une fois, j’avais dit à des jeunes filles de chez nous que le Seigneur ne leur demandait pas de ne plus passer de temps devant leur miroir pour se faire belle mais qu’il leur demandait de passer au moins autant de temps devant lui qu’elles en passaient devant le miroir ! Ça les fait bien rire !

Comme chaque jour, j’expose le St Sacrement et le temps d’adoration est suivi du chapelet. D’habitude, je profite de l’adoration pour méditer sur le texte d’évangile du lendemain pour préparer lointainement mon homélie … mais là je n’ai pas besoin car ce n’est pas moi qui prêche !
Comme c’est la messe des brebis (rassemblement d’enfants … environ 800 enfants) il faut que ça soit en kirundi !

Cet article a 2 commentaires

  1. FERRARI Béatrice

    Déjà lundi « 7 février » Père ?! C’est bon signe, ça veut dire que le temps passe vite 😉

    1. Père Roger Hébert

      je vais corriger !

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