11 mai : mercredi 4° semaine de Pâques. Devenir disciples-missionnaires par des visages lumineux !

Messe matinale à Chateauneuf de Galaure

Dans la lecture des Actes des Apôtres qui nous accompagne tout au long de ce temps pascal, nous sommes arrivés à un moment très important, c’est le départ du 1° voyage missionnaire de Paul. Dans cette lecture, j’aimerais souligner 2 points.

D’abord ce constat étonnant : la parole de Dieu était féconde et se multipliait. Par cette formule, Luc, le rédacteur des Actes prend bien soin de ne pas attribuer aux seuls apôtres les réussites de l’Evangélisation. Certes, sans les apôtres, l’évangélisation n’aurait pas eu lieu, l’Esprit-Saint ne peut pas travailler seul. Comme le dit Paul, l’Esprit se joint à notre esprit, il ne le remplace pas. C’est donc bien évident, sans les apôtres, il n’y aurait pas eu d’évangélisation, mais avec les apôtres seuls, il n’y aurait pas eu de fécondité dans l’évangélisation. C’est d’une part la puissance du Saint-Esprit et d’autre part la puissance de la Parole annoncée qui a permis à l’évangélisation de devenir féconde. Nous avons donc, réunis en quelques mots, les 3 ingrédients qui sont comme le secret d’une évangélisation réussie : 1/des apôtres généreux, 2/se laissant en permanence habiter et travailler par l’Esprit-Saint, 3/annonçant une Parole qui comporte en elle-même une puissance de vie invraisemblable.

Je continue en soulignant que dans le choix de ceux qui vont effectuer ce premier voyage missionnaire, nous nous retrouvons toujours devant la souveraine liberté du Seigneur qui appelle qui il veut. Nous avons la liste de ceux qui étaient comme les leaders de la communauté d’Antioche : Barnabé, Syméon appelé Le Noir, Lucius de Cyrène, Manahène, compagnon d’enfance d’Hérode le Tétrarque, et Saul. Or le Saint-Esprit va faire comprendre, comment, nous ne le savons pas, qu’il faut mettre à part Saul et Banabé. Pourquoi eux seuls, nous ne le savons pas non plus ! Barnabé, lui, il était parfaitement légitime parce qu’il a joué dès le début un rôle important, tellement important qu’il a reçu ce nom de Barnabé alors qu’il s’appelait Joseph. On a d’ailleurs oublié son nom pour ne plus se rappeler que de ce surnom de Barnabé qui le définissait si bien, « fils d’encouragement. » Mais Saul, lui, il était moins légitime d’une part à cause de son passé de persécuteur et d’autre part à cause de sa conversion encore récente, il n’avait eu qu’une seule mission, justement à Antioche ? Etait-il totalement fiable ? Avait-il la carrure pour une telle mission ? Nul ne le savait, mais l’Esprit-Saint a donné des signes montrant qu’il devait être du voyage et pas les autres. Souveraine liberté du Seigneur dans ses choix qui souvent nous déroutent. Ceci dit, ceux qui sont choisis gardent une marge de liberté, l’Esprit-Saint ne dicte pas tout, il se joint à l’esprit des apôtres qui choisissent de se faire accompagner par Jean-Marc.

Cette belle page du livre des Actes, racontant les débuts de l’épopée missionnaire de l’Eglise ne peut que nous encourager à continuer ce que ces premiers apôtres ont commencé. C’est l’appel que ne cesse de relayer le pape François en demandant que tout chrétien puisse devenir un disciple-missionnaire. Et nous sommes tous appelés à le devenir quel que soit notre âge, notre santé, notre situation. Ça commence par le fait d’offrir le plus souvent possible un visage souriant, de poser un regard bienveillant sur ceux que nous croisons. C’est ainsi que nous pourrons mettre en œuvre la fameuse recette que St François de Sales donnait à ceux qui voulaient évangéliser : ne parle de Dieu que lorsqu’on t’interroge, mais vis de manière à ce qu’on t’interroge souvent ! Que tous les missionnaires qui peuplent le ciel intercèdent pour l’Eglise afin que tous les chrétiens deviennent ces disciples-missionnaires capables de réveiller dans le monde l’amour qui s’éteint.

Venons-en à l’Evangile ! Tous ces textes tirés de l’Evangile de St Jean que nous lisons en ce moment sont une invitation pour chacune et chacun de nous à nous transformer en abeilles ! Il est difficile de faire de chaque texte un commentaire vraiment suivi et structuré mais chaque texte nous est offert pour que nous puissions, telle une abeille, butiner telle ou telle parole et faire ainsi notre propre miel.

La parole que, personnellement, j’ai butiné, c’est celle-là : « Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. » Cette parole est vraiment d’une belle actualité avec la météo radieuse que nous avons ces jours. Et je peux vous dire que moi qui vis désormais en Bretagne, j’apprécie le soleil, la lumière de ces jours ! Inutile d’en dire plus, vous aurez compris que la météo bretonne n’est pas toujours aussi enthousiasmante ! Si on demandait à quelqu’un : qu’est-ce que tu préfères le soleil ou la grisaille, il est évident qu’il choisirait le soleil. Quand le printemps arrive, nous aspirons tous à la lumière, il y en a même qui n’en peuvent tellement plus de la grisaille quand elle dure trop qu’ils font des traitements de luminothérapie. La parole de Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui ne peut donc qu’attirer notre attention : « Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. » En effet, Jésus va nous donner le secret qui nous permettra de vivre dans la lumière de manière permanente pour que notre météo intérieure ne dépende plus de la météo extérieure. Finalement, Jésus nous dit que ce n’est pas si compliqué, il suffit de croire en lui : « Celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. »  

Mais immédiatement une question se pose : qu’est-ce que signifie croire en Jésus ? Il ne s’agit évidemment pas de reconnaître que j’adhère intellectuellement aux propositions que Jésus peut faire dans l’Evangile, que je partage les orientations éthiques de l’Evangile. Avoir foi, c’est avoir confiance, une confiance qui doit me permettre de dire avec mes mots à moi, ce que disait le père de La Colombière avec ses mots à lui : « Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de Vous toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes. »

Que cette confiance que nous venons nourrir en participant fidèlement à la messe nous permette de nous tenir dans la lumière et nous donne un témoignage lumineux.

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