22 février : fête de la chaire de St Pierre. Comment un pasteur peut-il prouver son amour à Jésus ?

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin. Il est tellement beau ce psaume 22 que nous avons chanté entre les deux lectures ! Oui, c’est vrai, le Seigneur est notre berger, un bon berger et même un très bon berger, quand nous sommes avec lui, rien ne saurait nous manquer Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre parce qu’il nous mène vers les eaux tranquilles et nous fait revivre, parce qu’il nous conduit par le juste chemin. Je pourrais reprendre tout le psaume pour montrer à quel point le Seigneur est un très bon berger, je vous laisserai le soin de le faire dans votre méditation.

Oui, le Seigneur est un très bon berger, mais comment les hommes pourront-ils le découvrir, comment pourront-ils en être convaincus ? Certains le découvriront par une grâce directe reçue comme un cadeau du ciel et ils en seront éternellement reconnaissants au Seigneur. Mais, pour la plupart, ça ne va pas se passer ainsi ! Pour manifester son immense bonté aux hommes, pour leur manifester qu’il est ce si bon berger qui prend soin de chacun, le Seigneur va passer par les bergers qu’il a institués dans son Eglise. Et c’est le sens de la fête d’aujourd’hui, la chaire de St Pierre. En cette fête, nous nous rappelons qu’il a choisi un homme, Pierre qu’il a placé à la tête de son Eglise pour conduire tous les hommes vers ces prés d’herbe fraiche. Avec Pierre et ses successeurs, et sous leur responsabilité, tous les autres pasteurs sont également chargés de prendre soin du troupeau du Seigneur. Et c’est une immense responsabilité, car, dans ce troupeau, chaque brebis a du prix aux yeux du Seigneur parce que chacune est unique. C’est ce dont doivent témoigner tous les pasteurs et tout particulièrement le premier d’entre eux, le Pape, successeur de Pierre.

Vous comprenez pourquoi j’ai dit que c’était une immense responsabilité. Chaque brebis, particulièrement les plus blessées, les plus en difficulté, quand elle s’approche d’un pasteur de l’Eglise, elle doit pouvoir reconnaitre en lui, Jésus, le bon berger qui prend soin d’elle. Du coup, nous réalisons encore mieux le scandale absolu que représentent tous les abus perpétrés par des pasteurs qui ont profité de la confiance que leur portaient les brebis qui s’approchaient vers eux. Que le Seigneur conduise ces brebis gravement blessées vers d’autres bons bergers qui sauront restaurer en elles ce que ces mauvais bergers ont abimé, sali, détruit. Mais Dieu soit loué, il y a beaucoup plus de bons bergers qui, malgré leurs pauvretés, demandent la grâce d’être pour toutes les brebis qui leur sont confiés, des reflets de la bonté et de la tendresse de Jésus, l’unique et vrai bon berger.

En tout cas, en cette fête de la chaire de St Pierre, il nous est demandé de prier pour le successeur de Pierre, notre pape François pour que toutes ses prises de parole, toutes ses décisions soient vraiment guidées par cette impérieuse nécessité de manifester à tous les hommes que le Seigneur est le bon berger, qu’il aime tous les hommes et chacun en particulier. C’est vraiment la mission du pape et de tous les pasteurs avec lui. C’est comme cela que St Pierre avait compris la mission qui lui avait été confiée par Jésus et nous l’avons entendu dans ces paroles de la 1° lecture : soyez les pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous ; veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu ; non par cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau. 

Comment St Pierre a-t-il pu comprendre que c’était là l’essentiel de sa mission ? Quand on lit les Evangiles, on voit bien qu’il ne l’a pas compris tout de suite ! Aujourd’hui, nous avons entendu le passage dans lequel Jésus l’a institué berger de son Eglise, mais nous savons que, par la suite, ses insuffisances seront nombreuses jusqu’à ce triple reniement qui lui fera prendre conscience de sa pauvreté. 

Quand, pour la 1° fois après ce reniement, il retrouvera Jésus ressuscité, la rencontre sera poignante. Jésus ne va pas le culpabiliser en lui rappelant son triple reniement, il ne va pas lui demander s’il promet de ne pas recommencer, sans quoi il serait destitué ! Non, il ne lui pose qu’une question : m’aimes-tu et il la lui pose 3 fois. Alors, là Pierre peut répondre sans problème ! Il souffre tellement depuis cette énorme trahison qu’il a mesuré à quel point il aimait Jésus. S’il ne l’avait pas aimé à ce point, il n’aurait pas versé toutes ces larmes ! Alors, Jésus va lui donner une pénitence, comme on reçoit une pénitence après s’être confessé. Il lui dit : Pais mes brebis ! C’est comme s’il lui disait : si tu veux te racheter, si tu veux me prouver ton amour : occupe-toi de mes brebis, prends soin de mes brebis !

Pierre va retenir la leçon et tous ses successeurs après lui. Quand on est Pasteur dans l’Eglise, et surtout quand on en est le Pasteur suprême, il n’y a qu’une manière de prouver à Jésus l’amour qu’on lui porte, c’est en s’occupant de ses brebis, en prenant soin de chacune d’elles.

En cette fête, confions donc à l’intercession de Notre Dame de Laghet, le ministère de notre pape François qui ne cesse de demander qu’on prie pour lui afin qu’il soit ce pasteur au cœur rempli d’amour, prenant soin des brebis que Jésus lui a confiées et entrainant tous les autres pasteurs à faire de même.

Laisser un commentaire