12 février : ne jamais perdre de vue l'essentiel !

La première lecture que nous avons entendue est une belle consolation !

Oui, elle est une consolation parce qu’elle nous montre que Dieu tient sa parole. Samedi, en 1° lecture, nous avions le très beau texte dans lequel Dieu avait dit à Salomon : demande-moi ce que tu voudras et je te l’accorderai. Vous savez que Salomon avait fait la plus belle demande qui soit puisqu’il avait dit à Dieu : « Donne-moi un cœur attentif pour que je sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal. » Cette demande avait plu à Dieu, voilà ce que dieu lui avait répondu : « Puisque c’est la sagesse que tu as demandée, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. De plus, je te donne même ce que tu n’as pas demandé, la richesse et la gloire, si bien que pendant toute ta vie tu n’auras pas d’égal parmi les rois. »

Manifestement, Dieu a tenu sa promesse, cet épisode de la Bible dans lequel Salomon rencontre la reine de Saba le montre bien. Comme il l’avait demandé, il a reçu la sagesse et une sagesse telle sagesse que la reine, comme on le dit aujourd’hui, en est scotchée puisqu’il peut répondre à toutes ses questions. Du coup, elle le couvre de biens : 120 lingots d’or et une grande quantité d’aromates grande valeur à l’époque) et de pierres précieuses, c’est une vraie fortune ! Ainsi, comme Dieu l’avait annoncé : en plus de la sagesse, Salomon reçoit aussi la richesse. Voilà donc la consolation qu’apporte cette lecture : quand nous savons demander à Dieu ce qu’il y a de plus essentiel, il nous le donne et ce don est d’une extrême fécondité puisqu’il va entrainer une cascade d’autres dons. Mais ne nous trompons pas ce que Dieu peut et veut donner, ça concerne très rarement les biens matériels.

Après avoir accueilli cette belle consolation, demain, en avançant dans la vie de Salomon, nous entendrons aussi un salutaire avertissement car la fin du règne de Salomon va être désastreuse … mais n’anticipons pas, c’est pour demain ! Gardons pour le moment cette consolation et apprenons à demander ce qu’il y a de plus essentiel, ce que Dieu ne nous refusera jamais et qui, en plus, déclenchera une cascade d’autres dons.

Quant à l’évangile, il nous plonge au cœur d’une problématique qui peut nous sembler bien loin de nos préoccupations mais qui occupe une place très importante dans le judaïsme. La séparation du pur et de l’impur est l’un des piliers du judaïsme. Nous connaissons tous le terme de « casher » qui va définir les aliments purs, qui peuvent être consommés. Et je peux vous dire que les règles du « casherout » qui vont déterminer ce qui peut être mangé et ce qui ne doit pas l’être, les aliments qui peuvent être mélangés et ceux qui ne peuvent pas l’être, ces règles sont extrêmement strictes. 

C’est ainsi que dans les familles juives très pratiquantes, il y a deux séries de casseroles, de cocottes en tous genres puisqu’il ne faut jamais mélanger le lait et la viande. Donc une casserole dans laquelle vous avez fait cuire une viande ne pourra plus jamais servir à préparer un plat en béchamel par exemple.

Dans l’évangile, on entend Jésus prendre fermement parti dans cette problématique. Et il ne faut pas s’étonner que les apôtres ne comprennent pas car Jésus est en train de changer tout le catéchisme qu’ils avaient appris ! C’est comme s’il disait : arrêtez toutes vos histoires, vous passez un temps infini à discuter pour savoir ce qui est pur et impur et ensuite à préparer votre repas pour être sûrs d’être dans les normes, mais, en soi, rien n’est impur puisque tout vient de Dieu ! Et s’il y a des choses qui ne sont pas bonnes, de toutes façons, le corps va les éliminer. 

Le drame, c’est que ces règles de pureté ne s’arrêtent pas aux aliments, elles vont s’étendre aux hommes ! Il y a ceux qui sont purs, les juifs et ceux qui sont impurs, tous les autres ! Du coup, un juif passait ses journées à se purifier parce qu’il était obligé de côtoyer des païens qui le rendaient impur. C’est pour cela que, dans la parabole du bon samaritain, ni le lévite, ni le prêtre ne s’arrêtent, ils doivent être un peu juste en temps pour aller au Temple et prendre leur service. S’ils s’arrêtent et s’occupent du blessé, ils vont contracter une impureté qui les obligera à accomplir tout un tas de rites de purification et ils n’ont pas le temps de le faire, donc ils passent leur chemin … vous voyez que ces règles si contraignantes et absurdes par certains côtés, peuvent avoir des conséquences extrêmement graves.

Jésus affirme donc courageusement que rien de ce qui entre dans l’homme, ni par ingestion, ni par contact ne peut le souiller profondément. Par contre dit-il, c’est ce qui sort de vous qui peut devenir très impur et contaminer tout ce que vous faites ! Et pour être très clair, Jésus donne une liste non-exhaustive : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Comme souvent, Jésus remet les choses à leur juste place : vous vous considérez comme justes quand vous avez respecté ces règles de pureté alimentaire alors que, par ailleurs vous avez une langue de vipère, des cœurs habités par toutes sortes de perversité, c’est absurde ! Vous feriez mieux d’être un peu moins vigilants sur tout ce qui concerne le ventre et un peu plus vigilants sur tout ce qui concerne le cœur !

Comme vous le constatez, la 1° lecture nous invitait à demander l’essentiel et l’évangile nous invite à rester vigilants sur l’essentiel. L’essentiel sera formulé dans cette prière que le prêtre prononce avant la communion et ce qui est dit est tellement essentiel que je préfère la dire à haute voix : fais que nous demeurions fidèles à Ta Parole et que, jamais, nous ne soyons séparés de Toi !

Cet article a 3 commentaires

  1. Wilhelm richard

    L.´important est de bien rester les pieds terre a terre pour trouver l’essenCIEL.

    1. Père Roger Hébert

      EssenCIEL … oui, c’est ça !

      1. Wilhelm richard

        En ce 12 février, jour anniversaire des funérailles de Marthe Robin, la Parole de Dieu rejoint cette dernière. En effet, allongée sur son divan, Marthe avait les pieds bien terre a terre et avait les yeux fixes, dans le noir de sa chambre, sur le ciel pour voir le bon Dieu.

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