14 novembre : la Sagesse et l’Esprit-Saint

Le livre de la Sagesse que nous lisons en ce moment, comme les autres livres de la littérature sapientielle, font partie des derniers écrits du Premier Testament. Ils ont été écrits à peine plus d’un siècle avant la naissance de Jésus. C’est pour cela que nous lisons ces textes à la fin de l’année liturgique comme pour déjà nous préparer à l’Avent qui nous conduira justement à célébrer la naissance de Jésus, ce basculement de l’histoire.

Si nous sommes aussi près de l’arrivée de Jésus, cela veut dire que la Révélation a déjà bien progressé. Il ne faut pas nous étonner que dans le livre de la Genèse ou dans celui de l’Exode par exemple, il y ait parfois des images ou des paroles de Dieu qui nous choquent un peu. Là, nous ne sommes qu’au début de la Révélation. Il y aura les différentes alliances qui vont aider à découvrir un visage de Dieu un peu moins brut de décoffrage et c’est surtout le message des prophètes qui marquera une avancée décisive. En effet, Dieu va leur confier un certain nombre de messages le concernant qui vont permettre de mieux le connaître, d’entrer un peu plus dans le mystère de son amour. 

Forcément, les derniers livres de la Bible seront encore un peu plus forts parce que la Révélation n’a cessé de s’enrichir. Et, de fait, dans la lecture d’aujourd’hui, nous avons des paroles qui sont absolument extraordinaires. Je me permets de relire les premiers mots si jamais nous les avions écoutés d’une oreille un peu trop distraite : « Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; perçant, net, clair et intact ; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils. » Cette énumération des vertus, des qualités de la sagesse est en fait une énumération des qualités et des vertus de l’Esprit-Saint. 

D’ailleurs cette énumération commençait par ces mots : « Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint. » On sent bien que l’auteur du livre est à deux doigts de dire : La Sagesse, c’est l’Esprit Saint. Nous sommes vraiment aux portes de l’ultime étape de la Révélation qui permettra de connaître Dieu dans son grand mystère d’Amour Trinitaire.

Pour préparer cette homélie, j’ai lu un article du père Paul Bauchamp, un très grand exégète qui n’hésite pas à faire ce parallèle pour ne pas dire cette identification entre Sagesse et Saint Esprit. Du coup, revenons, si vous le voulez bien, sur cette énumération des qualités, des vertus de la Sagesse que l’on peut donc attribuer sans difficulté à l’Esprit Saint. Je ne vais pas pouvoir toutes les commenter, mais vous pourrez au long de cette journée et même des jours à venir reprendre dans votre méditation chacune de ces qualités. En redécouvrant tout ce que le St Esprit est et fait, ça devrait nous motiver pour lui laisser un peu plus d’espace et de liberté pour agir en nous.

Je souligne juste l’un ou l’autre point

  • Tout d’abord, il est capable d’allier harmonieusement les contraires. Le texte nous dit par exemple qu’il est unique et multiple. Oui, l’Esprit-Saint est trop fort parce que, sachant marier à merveille les contraires, il peut nous donner d’être uni dans la diversité, doux dans la fermeté et il y a tant d’autres attitudes, contradictoires en apparence, qu’il saura harmoniser en nous.
  • Il est perçant, net et clair qui d’entre nous ne rêve pas d’avoir une intelligence qui ait ces qualités ? Eh bien, quand l’Esprit-Saint se joint à notre esprit, voilà ce qu’il réalise en nous.
  • Le texte dit encore qu’il est irrésistible, bienfaisant, ami des hommes. Voilà encore des qualités qui nous font rêver ! Irrésistible dans nos initiatives d’évangélisation ; bienfaisant dans nos paroles, nos gestes, nos regards ; ami de toutes et de tous sans exclusion.

Je m’arrête parce qu’il faut que nous laisse du grain à moudre pour notre méditation ! C’est tout le texte qui peut être relu comme je viens de le faire. Evidemment, souvent quand on entend tout cela, on se dit : ça doit être vrai chez les autres, mais chez moi, je ne vois pas grand-chose … depuis le temps que je l’ai reçu, toutes ces qualités devraient être plus visibles ! Vous avez entendu : il peut pénétrer tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils et j’ai envie de rajouter même les plus durs, les plus habitués, les plus découragés. Parce que, de fait, nous l’avons reçu, mais est-ce que nous, l’appelons, est-ce que nous le laissons agir ? Combien de fois chaque jour commençons-nous une prière en nous adressant directement au St Esprit ? Comment pourrait-il déployer toute sa puissance en nous si nous ne lui laissons pas carte blanche ?

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