17 février : qu’est-ce qui nous fera le plus avancer dans la foi ?

On sent bien dans ces quelques lignes que Jésus est un peu exaspéré par ces conflits interminables avec les pharisiens. Surtout que nous comprenons bien qu’il n’y a pas de dialogue possible avec eux. Ils étaient venus pour le mettre à l’épreuve, pour lui tendre un piège. Avec de telles intentions, il y a peu de chances qu’on assiste à un dialogue constructif et fructueux ! Et puis, il y a cette mention de Jésus qui soupire profondément … d’ailleurs, peut-être que Jésus soupire encore souvent en entendant nos polémiques stériles ! Vraiment, on sent que tout ça lui pèse vraiment parce qu’au fond, ces pharisiens, Jésus aime leur zèle, comme il aime notre zèle, il regrette juste que ce zèle soit trop souvent mal orienté … et de toutes façons, il est venu sauver les pharisiens comme tous les autres hommes.

Ces pharisiens veulent donc un signe venant du ciel. Ils sont gonflés quand même, Jésus vient de nourrir 4000 hommes avec 7 pains, si ça ce n’est pas un signe venant du ciel, qu’est-ce qu’il leur faut ? Alors peut-être n’étaient-ils pas là quand ça s’est produit, mais ils en ont forcément entendu parler 7000 personnes qui rentrent à la maison après un tel prodige, forcément, elles en parlent ! De toutes façons, ces pharisiens ne sont jamais satisfaits : quand Jésus guérit, ils l’accusent d’utiliser la puissance de Béelzéboul et quand il accomplit un tel prodige, ils estiment que ça ne vient pas du ciel ! Jésus ne va rien céder devant eux et, comprenons bien, s’il refuse d’accéder à leur demande, ce n’est pas parce que les pharisiens le fatiguent, mais c’est parce que l’enjeu est trop important.

Jésus ne veut ni épater, ni convaincre par les miracles. On l’a vu dans la guérison de cet homme sourd et mal-parlant vendredi, il accomplit la guérison à l’écart. On est en plein territoire païen et Jésus sait que les païens sont trop friands de merveilleux, il ne veut pas les attirer à lui par des miracles. Il ne cherche pas non plus à convaincre par des miracles. Pour lui, ce qui compte, ce n’est pas la capitulation de l’intelligence devant l’évidence, mais l’adhésion de foi. Et l’adhésion de foi sera toujours de l’ordre d’une relation confiante et non pas le résultat d’une démonstration inattaquable.

Si on se projette à la fin de sa vie, il aurait eu une belle occasion de convaincre tout le monde quand il est sur la croix et qu’on lui crie : si tu es le Fils de Dieu descends de la croix ! Ça n’aurait pas été un problème pour lui et, après tout, il avait déjà assez souffert pour que sa passion soit une belle leçon d’amour. Mais il ne le fera pas. On sent bien que, souvent, Jésus est réticent pour accomplir un miracle. Entendons-nous bien, Jésus aime guérir, remettre debout, réintégrer, libérer, c’est le cœur de sa mission, mais il ne veut pas que les gens en restent au merveilleux. 

L’ambiguïté demeure, aujourd’hui encore, face aux miracles. Certes, Jésus, notamment dans la finale de cet Evangile de St Marc invite les apôtres à croire qu’ils ont la même puissance que lui pour réaliser des prodiges. Ce qui signifie que dans l’Eglise, il nous faut croire en cette puissance qui nous a été donnée.

Mais, il faut faire attention à la manière de l’utiliser. D’abord, il y a toujours le risque que certaines personnes deviennent un peu des gourous. Mais il y a surtout le risque que les personnes soient attirées par le merveilleux et non pas par l’essentiel. C’est ainsi que dans le Renouveau, par exemple, on devient très vigilant pour vérifier que, ce que viennent chercher les gens dans une soirée-guérison, c’est bien le salut et non pas d’abord la santé. C’est pourquoi, en principe, les personnes qui s’approchent pour demander une guérison ou celles qui viennent d’en recevoir une sans forcément l’avoir demandée, on va leur poser 2 questions très importantes : renonces-tu au mal et veux-tu donner ta vie à Jésus ?

Si, aujourd’hui encore, Jésus donne la puissance d’accomplir des prodiges, c’est pour que les personnes soient conduites à Lui qui est le chemin, la vérité et la Vie. Mais vous connaissez le proverbe chinois qu’on cite si souvent : le sage montre la lune et l’idiot regarde le doigt ! Les miracles sont des signes qui conduisent à Celui qui les accomplit, attention, le sage montre la lune et l’idiot regarde trop souvent le doigt, il s’arrête au signe sans voir à qui ils conduisent.

Finalement, quand nous nous mettons cet évangile en résonnance avec la 1° lecture nous découvrons que nous avancerons plus vite sur le chemin de la Foi en gérant nos épreuves qu’en demandant des miracles et c’est bien le témoignage que Marthe nous a donné, même si ça ne se fait pas par un claquement de doigt et qu’il est bien nécessaire d’être accompagné par la grâce de Dieu. C’est cette grâce que nous allons demander car c’est trop évident, les épreuves sont plus nombreuses que les miracles … sauf s’il s’agit des petits miracles quotidiens de l’amour qu’il faudrait apprendre à mieux voir car ils peuvent justement nous aider à traverser les épreuves.

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    si j’ai bien compris, notre peur est une conséquence tragique de notre éloignement de Dieu

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