28 février : lundi 8° semaine ordinaire. Quand le Seigneur nous prend au mot dans notre désir d’aller plus loin !

La 1° lecture d’aujourd’hui, elle se médite plus qu’elle ne se commente ! Je vous laisserai donc le soin de le faire et je laisserai à l’Esprit-Saint le soin de vous éclairer sur les paroles qui pourraient particulièrement vous nourrir. Le psaume disait fort justement : « Le Seigneur a donné des vivres à ses fidèles. » Certaines de ses paroles, entendues dans la liturgie, sont justement les vivres qu’il nous donne, les provisions pour nourrir notre foi au cours de la journée. Que l’Esprit-Saint nous donne d’accueillir ces vivres avec gratitude.

Venons-en à l’Evangile qui nous parle de cette fameuse rencontre avec un homme qui n’est pas forcément un jeune homme et c’est très bien comme ça puisque, ainsi, ceux d’entre nous, dont je fais partie, qui ne sont plus des jeunes hommes pourront plus facilement s’identifier à lui. Avant de chercher à nous identifier à cet homme, j’aimerais souligner l’attitude remarquable de Jésus sur au moins deux points. 

  • Le premier point, c’est sa disponibilité. Le début du texte nous dit : « Jésus se mettait en route quand un homme accourut. » Je ne sais pas comment vous réagissez, vous, quand vous êtes sur le point de partir et que quelqu’un vient se mettre en travers de votre chemin. Personnellement, ce ne sont pas les moments où je me montre le plus ouvert au dialogue, prêt à engager une longue conversation !
  • Le deuxième point, c’est sa réaction quand il entend cet homme répondre à sa proposition de respecter la loi : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Non seulement, il retarde Jésus qui devait partir mais, en plus, il le fait pour se vanter de respecter la loi et ce depuis sa jeunesse, zéro péché à confesser ! Encore une fois, je ne sais pas comment vous réagissez quand vous avez ce genre de client devant vous, moi, habituellement, ils ne provoquent pas mon admiration ! Eh bien, le texte nous dit : « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. » Est-ce parce que Jésus fait semblant de croire à ce qu’il lui dit ? Est-ce parce qu’il sait ce qu’il va lui dire et qu’il veut lui donner un encouragement avant de sortir l’artillerie lourde ? Je ne sais, mais, ce que je lis, c’est que « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. » Oh, Jésus donne-moi de pouvoir t’imiter !

Cet homme, il est donc manifestement très avancé sur le chemin de la sainteté. Mais, puisqu’il veut aller plus loin encore, Jésus ne va pas utiliser des périphrases obscures pour lui dire comment il pourrait encore avancer : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Nous connaissons la suite, il préfère repartir avec sa tristesse parce qu’il avait de grands biens.

Sans pousser le bouchon trop loin, nous pourrions nous interroger sur ce qui alimente parfois, chez nous, une tristesse sans explication apparente. Il y a des moments où nous pouvons expliquer sans peine pourquoi la tristesse nous envahit et il y a d’autres moments où on se demande pourquoi on est triste. Peut-être que dans ces cas-là, nous pourrions revenir à ce texte et nous demander ce que nous refusons de donner, de lâcher. On peut avoir l’impression d’avoir déjà beaucoup donné, mais j’aime cette parole du père Christian de Chergé : En gros nous avons donné notre vie en Dieu, mais qu’est-ce que ça nous coûte quand il nous la demande en détail !

Parfois, tout cela devra se vivre dans une radicalité que nous n’avions pas imaginé devoir vivre un jour. J’avais évoqué avec certains d’entre vous ce témoignage du père Olivier Turbat, un prêtre du Chemin Neuf qui avait été pressenti, il y a déjà pas mal d’années pour succéder au père Laurent Fabre et voilà qu’il fait un AVC alors qu’il n’a pas 50 ans, un AVC qui ne lui permet pratiquement plus de lire, d’écrire ou de parler. Avec l’aide d’une sœur de la communauté qui, peu à peu, a su mettre en place un moyen de communiquer avec lui, il a pu écrire son témoignage, je vous le lis, c’est tellement fort ! Evidemment, de telles paroles ne peuvent être prononcées que par celui qui vit l’épreuve, venant d’un autre, elles seraient irrecevables. Comme il a du mal à s’exprimer à formuler sa pensée, dans son témoignage, il va citer un large extrait du témoignage de Mgr Vlk qui fut archevêque de Pragues et laveur de vitres en même temps pour arriver à survivre. Je lis.

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Cette publication a un commentaire

  1. NGENDAKURIYO

    Merci.Mais la page ne s’ouvre pas….

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