31 août : 1° sortie, 1° échec … vérité de l’Evangile !

La vérité des Evangiles me bouleverse toujours. Nous commençons la lecture continue de l’Evangile de Luc. Les deux premiers chapitres, nous le savons concernent l’Evangile de l’enfance, le chapitre 3 nous rapporte la mission de Jean-Baptiste et se termine par la généalogie de Jésus. Le chapitre 4 commence avec le récit des tentations et juste après, il met sous nos yeux la première sortie missionnaire de Jésus, l’inauguration de son ministère que Jésus a choisi de vivre dans sa patrie à Nazareth. 

Première sortie et premier échec, c’est pour cela que je disais que la vérité des Evangiles me bouleversait. Oui, pour moi, ce passage témoigne de la vérité des Evangiles. Et nous pouvons nous y référer quand nous rencontrons des personnes qui se posent des questions ou qui nous posent des questions parce qu’ils se demandent si les Evangiles n’auraient pas été inventés. De fait, il arrive parfois que certaines personnes nous demandent des preuves de la vérité des Evangiles. Eh bien, nous pouvons nous référer au passage d’aujourd’hui.

Croyez-vous que si l’Eglise avait inventé les Evangiles, elle aurait inventé cet échec de Jésus ? Quand on invente, c’est toujours pour rendre la réalité de nos vies plus belle qu’elle n’est ! Or, là, Saint Luc nous rapporte la 1° sortie missionnaire de Jésus qui retourne dans sa patrie pour y subir un échec retentissant. 

Pourtant, à écouter le texte, ça avait plutôt bien commencé puisque, suite au commentaire très court qu’il fait du passage d’Isaïe qu’on lui a donné à lire il est dit que « tout le monde rendait témoignage et s’étonnait de la parole de grâce qui sortait de sa bouche. » Mais voilà, très vite, ça va se gâter ! Certains vont commencer à lui reprocher ses origines : en étant fils du charpentier, quelle légitimité a-t-il pour commenter les Ecritures comme il vient de le faire ? En annonçant que la Parole d’Isaïe est accomplie, aujourd’hui, soyons clairs en annonçant qu’il accomplit les promesses messianiques, Jésus se présente comme le Messie tant attendu. On comprend que certains puissent s’interroger d’autant plus que, face à cette interrogation, Jésus ne va rien faire pour arranger les choses. Il signale, en effet, que les juifs ont toujours eu du mal à accueillir les prophètes et à croire ce qu’ils annoncent.

Du coup, cette première sortie missionnaire de Jésus, se solde par un échec et même plus qu’un échec puisqu’on cherche à le faire mourir. Vous vous rendez compte ? Jésus, le Fils de Dieu, première sortie, premier échec et première tentative pour le faire mourir. Voilà pourquoi je parle de vérité des Evangiles, on n’invente pas des scénarios catastrophes, quand on invente, c’est toujours pour enjoliver la réalité, jamais pour la rendre plus triste ! Je voudrais en tirer deux conclusions pour nous aujourd’hui.

1/ Ne nous étonnons pas de ne pas être meilleurs que Jésus ! Ne nous étonnons pas de ne pas mieux réussir que Jésus. Il nous arrive parfois de vivre douloureusement nos échecs en matière d’évangélisation. Que de parents, par exemple, qui souffrent de voir leurs enfants s’éloigner de la foi et qui se culpabilisent. Et puis, il y a toutes ces initiatives missionnaires mises en place dans les paroisses qui ne trouvent pas d’écho ou si peu et qui peuvent décourager ceux qui les proposent. J’ai souvent été confronté à ces échecs quand j’étais curé. Eh bien, à chaque fois que nous vivons ces échecs nous pouvons nous rappeler que Jésus les a connus dès sa première sortie missionnaire. Et lui, en plus, il a été menacé de mort ce qui ne nous arrive quand même pas !

2/ Cet échec, cette menace de mort n’ont pas découragé Jésus. Il est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus, il ira jusqu’au bout et comme ça les choses sont claires, il comprend que ça ne pourra que mal se terminer. Mais il ne baisse pas les bras et s’il y a une porte qui se ferme ici, dans sa patrie, il ira ailleurs. « Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays » il en prend note et concentrera ses efforts sur le reste du territoire. Il ne va pas se focaliser sur cet échec et sur cette zone d’échec. Puisqu’ici, dans sa patrie, ce n’est pas possible, il ira ailleurs et arpentera toutes les autres régions, tous les chemins pour accomplir sa mission. Cette persévérance de Jésus nous invite à ne pas rester fixés sur nos échecs, à ne pas être obsédés par les portes qui se ferment. Une porte qui se ferme, c’est une invitation à en chercher une autre qui pourrait s’ouvrir.

Je termine en évoquant cette parole de Paul qui complète si bien ce que je viens de dire. « Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. » Paul, lui aussi a connu des échecs et plus que des échecs, comme Jésus, on a cherché à le supprimer. Il le rappellera, dans la 2° épître aux Corinthiens, en faisant une confidence qui nous laisse le souffle coupé : « La fatigue, je l’ai connue plus qu’eux ; la prison, plus qu’eux ; les coups, bien davantage ; le danger de mort, très souvent. Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage et je suis resté 24 heures, perdu en mer. Souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant des Juifs, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères. J’ai connu la fatigue et la peine, souvent les nuits sans sommeil, la faim et la soif, les journées sans manger, le froid et le manque de vêtements. » Et comme si tout cela ne suffisait pas, il conclut cette confidence en rajoutant : « sans compter tout le reste ! »

Il y aurait de quoi décourager les plus braves ! Mais Paul ne s’est pas découragé, où est son secret ? « Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. » Il s’est rappelé que Jésus a donné sa vie pour nous sauver et il a décidé d’être son disciple jusqu’au bout ! Que le rappel de TOUT ce que Jésus a fait pour nous, nous encourage, à notre tour, à ne jamais baisser les bras dans notre désir de porter la Bonne Nouvelle à tous ceux qui ont besoin de l’entendre et de l’accueillir.

Cet article a 2 commentaires

  1. Adéline

    Amen !
    Quelle exigence… mais « courage! Je suis vainqueur du monde! » <3
    Que le Seigneur nous aide à persévérer pour Lui.

  2. wilhelm richard

    Attention cependant à la première sortie de virage : une sortie de route reste alors possible et aïe la chute. Il suffit de regarder le Tour de France.
    D’habitude Tour de France rime avec vacances ; pour septembre 2020, Tour de France rime plutôt avec manque d’ambiance !
    Alors grimper le Mont Ventoux (appelé vraiment le mont chauve) n’est vraiment pas une sinécure avec ses épingles à cheveux !!!
    C’est surtout vrai pour un chauve ou un éméché, car il n’a plus la claire vision au point de ne plus savoir s’il faut mettre sa raie à gauche ou à droite.
    Vous, Monsieur le curé, pour vous stopper dans vos homélies, il faut vous mettre la poudre à récurer (arrêt-curé ) !
    Merci à vous de ne pas vous décourager dans vos homélies : vous êtes un père sévère mais si ajusté !!!

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