Nous continuons la lecture si riche du livre de la Genèse. Je ferai 4 remarques.
Je fais tout de suite une 1° remarque. Le texte commençait par ces mots : quand l’homme eu désobéi à Dieu. On a envie de dire : oui l’homme a désobéi, mais sa femme l’a quand même bien aidé ! C’est quand même elle qui a discuté avec le serpent et qui s’est laissé séduire par ses paroles trompeuses et c’est encore elle qui en a donné à son mari. Oui, c’est vrai, mais les rabbins, quand ils commenteront ce texte diront qu’Adam est bien en faute, lui aussi, autant qu’Eve. Parce qu’il aurait dû rappeler à sa femme la Parole d’interdiction du Seigneur et lui rappeler que Dieu est bon et qu’il ne faut donc pas croire ce que le serpent suggérait. Mais voilà, Adam n’a rien dit, peut-être n’était-il pas là, peut-être était-il en train de boire une bière ! Et s’il était là, il n’a rien dit.
La 2° remarque que je fais concerne la question que Dieu pose : où es-tu ? Oui, parce que le texte d’hier nous disait, à la fin, que l’homme et la femme, après la désobéissance, quand ils ont entendu les pas du Seigneur qui les cherchait ont eu peur et qu’ils se sont cachés. Ah, il a vraiment réussi son coup, le diable, d’abord il a réussi à faire douter de la bonté de Dieu et ensuite il a introduit la convoitise. Il a tellement fait douter de la bonté de Dieu que l’homme et la femme ont, maintenant, peur de Dieu. S’ils n’avaient pas eu peur, entendant les pas de Dieu, ils se seraient jetés dans ses bras en sanglots pour lui demander pardon. Mais le diable a réussi à leur inculquer la peur de Dieu. C’est terrible parce que si Dieu les cherchait, c’est parce qu’il avait déjà pardonné. Dieu était fou d’inquiétude à l’idée d’avoir perdu Adam et Eve, les deux plus beaux chefs d’œuvres de cette magnifique création qu’il venait d’achever !
Dieu venait en ami à leur recherche et eux ont eu peur et dès que Dieu leur pose une question, ils ne répondent pas à sa question : où es-tu ? C’était la question d’un ami, eux, ils ont entendu une question sous forme de reproche : qu’as-tu fait ? Ce qui est la question d’un juge ! Mais ce n’était pas la question que Dieu a posée car Dieu est ami de l’homme et non son juge ! Voilà comment le péché tord les relations et comment la peur de Dieu nous pousse à poser sur Dieu un regard qui le soupçonne de ne pas vraiment nous aimer. Demandons vraiment d’être guéris de la peur de Dieu que le démon cherche encore à mettre dans nos cœurs. Parce que c’est terrible, le péché nous éloigne de Dieu et la peur de Dieu nous empêche de revenir à Lui.
La 3° remarque que je ferai concerne l’harmonie cassée par le péché. L’homme et la femme, créés pour se compléter, pour vivre en harmonie se mettent à s’accuser mutuellement. On a compris qu’avec cette peur de Dieu qui fait suite au péché, l’harmonie avec Dieu était déjà brisée. Et quand on poursuit la lecture du texte, on voit que l’harmonie est brisée aussi avec la nature. Voilà l’œuvre du péché : il casse l’harmonie et sème une zizanie pas possible dans les relations. Le serpent avait promis que si Eve transgressait l’interdit, tout deviendrait merveilleux. Tu parles d’une merveille ! Tout est cassé !
Avec la 4° remarque, je veux souligner que le péché, pour Dieu, n’est pas le dernier mot de ses relations avec les hommes. A la création, Dieu avait tout donné, mais il peut y avoir encore plus que le don, c’est le pardon. Le français l’exprime bien : le pardon, c’est ce qui est donné par-dessus le don, en supplément du don. On ne peut jamais penser qu’on a tout donné tant qu’on n’a pas donné le pardon ! En tout cas, c’est ce que Dieu pense et il aimerait bien qu’on pense comme lui ! Mais alors, si Dieu veut pardonner pourquoi semble-t-il y avoir une série de punitions et de grosses punitions : pour les femmes, l’accouchement dans la douleur et la domination des hommes dans leurs relations ; pour les hommes, le travail pénible, dans la douleur et la sueur
Je vais revenir sur ce qui nous semble être des punitions, mais je veux réaffirmer que Dieu pardonne et il y a 3 signes :
- Il annonce mystérieusement la défaite du serpent par une femme qui l’écrasera de son talon. Le plan SOS Rédemption a donc déjà commencé et le diable n’aura pas le dernier mot, c’est déjà annoncé !
- Le Seigneur fabrique lui-même des tuniques pour l’homme et la femme. Il a compris que leur nudité dévoilée ne leur permettrait plus jamais d’avoir des relations sereines avec Lui, alors il fabrique ces tuniques pour être sûr que la relation puisse continuer.
- Il les chasse du jardin pour protéger l’arbre de la vie. Il faudrait beaucoup de temps pour commenter cela, tellement c’est riche de sens. Retenons seulement que Dieu a vu que l’humain avait mis la main sur la connaissance et, je l’ai expliqué hier, en agissant ainsi, il a perverti la connaissance sur le bien et le mal. Eh bien, Dieu veut protéger l’humain de ses excès et de ce que ses excès produisent. Dieu ne veut pas que l’homme mette la main sur la vie, comme il a mis la main sur la connaissance. La vie est le don suprême de Dieu, l’homme ne doit pas mettre la main dessus. Mais comme Dieu a vu les faiblesses de l’humain et son incapacité à se maitriser, il sait que mettre l’humain en garde ne suffira pas, alors il lui demande de quitter le jardin. Comme des parents qui vont fermer la porte de la cuisine en s’absentant quelques instants parce qu’ils ne veulent pas que leur enfant se brûle.
Voilà, ça c’était pour les signes qui montrent que Dieu a déjà pardonné. Venons-en maintenant à l’accouchement douloureux, la domination, le travail pénible, tout que nous pensons être des punitions, en fait ce ne sont que des conséquences du péché. Oui, c’est vrai Dieu peut tout pardonner et même il veut tout pardonner, mais il ne peut pas faire que le péché n’ait pas de conséquence. Tout est pardonné mais les conséquences du péché ne peuvent pas être effacées comme par magie. C’est pour cela, voyez-vous, que le péché est grave, c’est parce qu’il y aura des conséquences que le pardon ne pourra pas supprimer. Et c’est précisément là qu’intervient l’indulgence qui sera donnée à ceux qui feront la démarche du jubilé.
Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la lucidité et la force de résister aux suggestions du Tentateur pour ne pas nous éloigner de l’amitié avec le Seigneur.