5 décembre : le roc … Marthe

Je vous propose que nous puissions accueillir la Parole que le Seigneur nous adresse ce matin dans la perspective du thème de notre retraite : réussir sa vie.

J’espère que vous vous rappelez cette belle conviction que nous a partagée Mijou hier dans son témoignage : « On a toujours raison quand on choisit d’aimer ! »

Mais choisir d’aimer, ce n’est pas simple tous les jours.

  • Aimer ceux qui nous aiment, ça va bien et encore, il y a des moments où nous n’y arrivons pas, où nous mesurons notre ingratitude à l’égard de ceux qui nous aiment et qui font tout pour nous. Nous l’avons reconnu humblement en allant nous confesser hier soir.
  • Aimer quand tout va bien, quand nous sommes dans une phase de réussite, où tout semble baigner, ça va bien … mais là encore, nous n’y arrivons pas tout le temps parce qu’il nous arrive de vivre dans un repli égoïste, de savourer nos réussites, sans bien nous préoccuper de ceux qui en bavent autour de nous.
  • Mais aimer ceux qui ne nous aiment pas, aimer quand la vie devient bien difficile et que les épreuves nous déstabilisent, alors là, ça devient franchement difficile.

Pourtant, c’est possible ! Les témoignages que nous avons reçus dans les vidéos nous l’ont montré. Nick Vujici et Jacques Lebreton, dans des situations d’extrême handicap ont non seulement été capables d’aimer, mais ils sont devenus comme des fontaines d’amour à laquelle bien des assoiffés d’amour ont pu venir s’abreuver ? En les écoutant et même en les voyant car le fait de voir leur handicap renforce encore la question, on se demande : mais comment est-ce possible ? Faut-il être des sur-hommes pour devenir capables de vivre un tel amour dans de telles conditions ?

En fait, leur secret est bien simple et c’est le même pour tous les deux : c’est leur foi qui leur a permis d’une part de surpasser leur handicap et le malheur qui semblait lui être attaché. Et non seulement, ils ont su dépasser leurs limites, mais ils ont fait de ce handicap, une occasion pour témoigner de la puissance de Dieu capable de réaliser des merveilles dans le cœur de ceux qui, reconnaissant leur extrême pauvreté osent croire que ce qu’ils ne sont pas capables de faire par eux-mêmes, Dieu peut l’accomplir en eux.

Je crois que c’est exactement le message de la 1° lecture dans laquelle nous avons entendu ce conseil qui est même plus qu’un conseil, cette supplication si forte : « Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. » Quand on s’appuie sur un roc, on devient solide comme ce roc sur lequel on s’appuie. 

Evidemment, ça a été aussi le secret de la réussite de la vie de Marthe. Et c’est bien que, ce matin, nous puissions célébrer la messe dans cette église où elle a fait sa première communion. Oui, c’est en s’appuyant sur le Seigneur que Marthe a pu déployer tout au long de sa vie un tel amour, amour pour le Seigneur, amour pour les autres. 

Vous savez qu’une fois qu’elle est entrée dans la maladie, elle ne communiait qu’une fois par semaine, mais cette communion était d’une telle intensité qu’elle lui permettait de vivre jusqu’à la semaine suivante, qu’elle lui permettait d’aimer jusqu’à la semaine suivante même si les souffrances, les épreuves, les tentations, les attaques n’allaient pas manquer. Marthe a vraiment expérimenté que lorsqu’on s’appuie sur un roc aussi solide que le Seigneur, on devient solide comme ce roc sur lequel on s’appuie.

Vous aurez remarqué que l’évangile nous parlait aussi de roc. Jésus raconte cette petite histoire pleine de bon sens que nous connaissons très bien : la maison construite sur le sable et la maison construite sur le roc. Vous aurez remarqué que les deux maisons sont confrontées exactement aux mêmes difficultés : « La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison. » 

C’est important d’entendre ça parce que Jésus nous prévient ainsi que ce n’est pas parce que nous serons croyants que nous ne connaitrons pas de difficultés. Croyants ou pas, tu seras forcément confronté, à un moment ou à un autre de ta vie, à des difficultés. Mais ce qui va faire la différence, c’est les fondations : celui qui a construit sa maison, sa vie sur un roc et un roc aussi solide que le Seigneur, sa vie deviendra aussi solide que le roc sur lequel il a tout construit.

Le problème, c’est que les fondations, c’est ce qui ne se voit pas. Or, dans la vie, nous sommes souvent préoccupés d’accorder de l’importance à ce qui se voit. Nous sommes préoccupés de notre look, de l’image que nous donnons de nous-mêmes et il suffit qu’il y ait quelques filles dans le coin pour que ça devienne LA préoccupation de notre vie. Jésus nous dit : attention, ta vie, elle sera solide, féconde, réussie, si tu accordes de l’importance à ce qui ne se voit pas. 

Le temps que l’on passe à prier personnellement, ça ne se voit pas et pourtant, ça assure la solidité de notre vie. La profondeur intérieure avec laquelle tu vas participer à la messe, recevoir la communion, ça ne se voit pas et pourtant, ça assure la solidité de notre vie. Et je vous l’ai dit hier de manière un peu forte, je peux être un bel hypocrite en ayant l’attitude extérieure de quelqu’un de très pieux quand je vais communier alors que mon comportement habituel est rempli de médiocrité, de suffisance, d’orgueil. Ce n’est pas l’image que je veux donner de moi quand je communie qui assure la solidité de ma vie chrétienne, c’est la profondeur d’âme avec laquelle je reçois le Christ en le laissant transformer toute ma vie qui sera ou non ce qui va assurer la solidité, la fécondité, la réussite de ma vie.

La question nous est donc posée sérieusement ce matin, au début ce deuxième jour de retraite : sur quoi, sur qui tu veux construire ta vie ? Et, dis-toi bien, que c’est ton comportement de ce jour qui manifestera le choix que tu as fait. Quand on s’appuie sur un roc, on devient solide comme ce roc sur lequel on s’appuie. Quand on construit sur les apparences, un jour, tout finit par s’écrouler et comme le précise Jésus pour que nous comprenions bien le sérieux de nos choix, ce n’est pas un petit écroulement dont on se relèvera sans difficulté, non Jésus dit : « et son écroulement a été complet ! » Marthe nous accompagne en ce jour où nous allons la visiter, qu’elle nous aide !

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