5 juin : Fête de Pentecôte. Comment le Saint-Esprit agit dans le bocal et hors du bocal !

Je donne cette homélie pour la messe de conclusion de la retraite sur le St Esprit que je viens de prêcher à la Flatière. Une photo pour vous donner de goûter à la beauté du lieu !

Vous l’aurez bien compris, ce n’est pas un heureux hasard si cette semaine de retraite sur l’Esprit-Saint se termine par la fête de Pentecôte. C’est parce que j’avais choisi de prêcher cette semaine de préparation à la Pentecôte que j’ai choisi le thème du Saint-Esprit pour cette retraite. Peut-être que vous avez plus entendu parler du St-Esprit en une semaine que dans tout le reste de votre vie ! Eh bien, ce n’est pas fini car, il me serait difficile, en ce jour, de parler d’un sujet autre que le St Esprit !

Quand nous lisons le récit de Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres, nous voyons qu’il y a deux parties assez distinctes qu’on pourrait repérer de cette manière : à l’intérieur et à l’extérieur. Je m’excuse car je vais utiliser un mot peut-être pas très glorieux mais qui nous aidera à mieux comprendre. Il y a ce qui va se passer à l’intérieur du bocal et ce qui se passera quand les apôtres sortiront du bocal. Oui, parce que le Cénacle était comme un bocal, un bocal finalement bien confortable, hermétiquement fermé qui tenait les apôtres à l’abri des difficultés du monde. Vous comprenez pourquoi j’utilise cette image, nous venons de passer une semaine dans un bocal, alors c’est sûr La Flatière est un bocal magnifique, confortable mais quand même assez hermétiquement fermé et c’est la condition pour vivre une bonne retraite en étant totalement disponible à l’action du Saint-Esprit sans être perturbé par les difficultés du monde extérieur. Il fallait ce bocal hermétique qui est comme un bloc chirurgical parfaitement aseptisé pour que le travail du grand chirurgien de l’amour qui vous a pris en main ne soit pas perturbé. Mais voilà, dans une heure ou deux, il faudra sortir du bocal ! Certains attendent peut-être cette sortie parce qu’au bout d’une semaine, la vie en bocal leur pèse, surtout à cause du silence ; mais je sais que d’autres, parce qu’ils me l’ont partagé, appréhendent la sortie du bocal et le retour dans le monde. En relisant cette première lecture, nous allons donc avoir une synthèse parlante de la manière dont Dieu a pu agir quand nous étions dans le bocal et de la manière dont il va agir quand nous sortirons du bocal.

Alors que s’est-il passé à l’intérieur du bocal pour les apôtres ? Ils ont été visités par le St Esprit qui, comme je vous le disais dans un enseignement, est venu au cœur d’un orage, en tout cas avec des signes qui évoquent un orage. Le texte des Actes parle d’un bruit qui fait penser au tonnerre, d’un violent coup de vent, comme ceux qui accompagnent toujours les orages et d’une boule de feu qui fait penser à la foudre. Et alors comme je vous le disais, il n’est pas exagéré de dire que le Saint-Esprit va comme foudroyer les apôtres. Et je vous rappelle que ce verbe foudroyer, on peut l’entendre de deux manières différentes.

  • D’abord, ils ont reçu un coup de foudre. J’emprunte cette expression au langage amoureux. Puisque l’Esprit-Saint est l’amour qui unit le Père et le Fils en venant sur eux, l’Esprit-Saint leur a donné le coup de foudre, un amour démesuré et brûlant pour Dieu et pour leurs frères. 
  • Et puis, ils ont expérimenté que l’Esprit-Saint fout-droit, remet droit. Eux qui étaient accablés par la culpabilité suite à leur attitude lamentable au cours de la passion, eux qui se sentaient écrasés par le poids de la mission que Jésus leur avait confiée, voilà que l’Esprit-Saint les fout-droit, les remet droit car, par sa visite, il les guérit de leur culpabilité et leur donne de comprennent qu’ils ne seront plus jamais seuls.

Ça c’est un premier don qui se décline donc en deux bienfaits : amour consolateur et guérison et ces deux bienfaits ne sont pas rien. Le texte des Actes va nous parler d’un autre don qui leur est fait : ils se mirent à parler en langues. J’ai évoqué ce charisme un peu particulier qui manifeste que notre cœur est devenu tellement brûlant qu’on ne peut plus trouver assez de mots pour parler à Dieu. Ce que je veux retenir c’est que le Saint-Esprit donne à ceux qui sont dans le bocal des grâces personnelles : amour consolateur, guérison, cœur brûlant. Ce sont les grâces reçues par les apôtres dans le bocal du Cénacle. La veillée d’action de grâce d’hier soir nous a montré que le Saint-Esprit nous a donné les mêmes grâces à nous qui venons de vivre dans le bocal de La Flatière. Mais qu’est-ce qui va se passer pour nous maintenant que nous allons sortir du bocal ? Pour le savoir, ce n’est pas compliqué du tout, il suffit de regarder ce qui s’est passé pour les apôtres quand ils sont sortis du bocal du Cénacle !

A l’extérieur du bocal, c’est merveilleux de constater que le Saint-Esprit continue d’agir, mais tout autrement. Dans le bocal, il donnait des grâces personnelles qui faisaient du bien à ceux qui les recevaient. A l’extérieur, il continue bien à donner des grâces mais ce ne sont plus des grâces personnelles, ce sont des grâces de type charismatique, je sais maintenant que le mot ne vous fait plus peur, c’est-à-dire des grâces qui sont données à des personnes non plus pour leur faire du bien à elles, mais des grâces qui leur sont données pour que, elles, elles deviennent capables de faire du bien aux autres. C’est-à-dire que le Saint-Esprit va s’occuper de ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre l’expérience du bocal et de recevoir ces grâces si bienfaisantes. Les apôtres se mettent à parler pour tous ceux qui sont réunis, ils proclament les merveilles de Dieu. Et ce message est tellement bienfaisant que 3000 personnes vont décider de devenir chrétiennes. C’est bien ce qiue je vous disais : le message se fait massage. Ceux qui parlent sous l’onction du Saint-Esprit, quand ils parlent leur message, se fait massage pour les autres, il vient les remplir d’amour consolateur, il guérit, il met le feu. Il se passe bien pour les autres, ceux qui n’étaient pas dans le bocal, ce qui s’est passé pour ceux qui étaient dans le bocal.

J’espère que vous comprenez où je veux en venir ! Quand les apôtres sont sortis du bocal, ils ont eu. A transmettre ce qu’ils avaient reçu à ceux qui n’avaient pas fait l’expérience du bocal. A vous de jouer maintenant. Commencez petitement, je vous l’ai dit, le plus simple, c’est de prier sur les gens. Tous ceux qui désormais vous diront : tu peux prier pour moi, dites-leur : non ! Mais je peux prier avec toi, sur toi et lancez-vous en invoquant intérieurement le Saint -Esprit. Et allez voir des personnes plus aguerries à l’exercice qui pourront vous conseiller, vous aider. Vous pourrez avoir l’impression de ne plus recevoir grand-chose, mais ce n’est pas grave, ce que vous avez reçu, vous l’avez bien reçu, entretenez-le, participez à un groupe de prière, revenez chaque année dans le bocal et apprenez à vous réjouir des merveilles que le Seigneur accomplit à travers vous alors que vous resterez fondamentalement pauvre. C’est aussi ce qui remplira votre cœur, qui vous comblera et qui vous donnera de l’assurance. Et si une fois ou l’autre, ça ne marche pas comme vous l’auriez voulu, et même si vous vous trompez, ne vous découragez pas car désormais vous savez qui se cache derrière l’arme du découragement. Rappelez-vous donc toujours que les charismes les meilleurs sont donnés pour la mission et non pour notre propre croissance spirituelle.

Le dernier point que j’aimerais souligner, c’est un point d’attention. Avant de sortir du bocal, les apôtres n’ont pas dit au Saint-Esprit : tu nous donnes le charisme de prédication et on sort ensuite ! Ils sont sortis et, le cœur plein de ce qu’ils avaient reçu, ils ont osé parler. Et j’imagine volontiers qu’ils étaient étonnés eux-mêmes de la profondeur de ce qu’ils disaient et même de la facilité avec laquelle les paroles venaient sur leurs lèvres. Avec le Saint-Esprit, ça marche comme ça, c’est à nous d’oser, de faire le premier pas, de sortir, d’oser ouvrir la bouche et ensuite, il donne. C’est vrai que c’est inconfortable parce que ça oblige à vivre dans la confiance, mais jamais ceux qui ont osé n’ont pu dire que le Saint-Esprit n’était pas au rendez-vous ! Ne dites donc pas donne et j’oserai parce que lui vous répondra : ose et je donnerai. 

Mais je ne me fais pas de souci, au terme de cette retraite, puisque le Saint-Esprit, d’une manière ou d’une autre vous a visité vous êtes gonflés à bloc et comme il n’y a que les dégonflés qui n’osent pas, ça devrait bien se passer. Changez donc de refrain, plus jamais : j’voudrais bien, mais j’peux point ! Désormais c’est : yes we can sans oublier de rajouter merci St Esprit !

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    Sortons de notre bocal afin de ne plus tourner en rond car tous les pois sont rouges. S’élever en haute montagne, comme à la Flatière, pour obtenir le maillot du meilleur grimpeur du prochain Tour de France cycliste qui va bientôt commencer !

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