9 mai : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

Pas simple aujourd’hui de faire une homélie parce que la 1° lecture est la suite du texte d’hier et l’épisode se terminera demain … et c’est donc demain, qu’il me sera plus facile de vous parler de ce qui s’est passé dans la synagogue d’Antioche ! Quant à l’Evangile, on va le retrouver dimanche, alors je ne veux pas griller toutes mes cartouches aujourd’hui ! Situation vraiment difficile ! Alors, je me suis fait un petit plan pour aborder aujourd’hui ce que je n’aborderai pas dimanche, tout en n’étant pas très rassuré parce que je sais que l’Esprit-Saint prend souvent un malin plaisir à déjouer nos plans !

D’abord, je voudrais laisser résonner cette parole de Jésus dans nos cœurs : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Cette parole, Jésus reprendra quelques versets plus loin et nous l’entendons à la messe chaque jour : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » Ces jours, plus que d’habitude, nous avons besoin d’entendre ces paroles, évidemment, le père Moïse n’avait sûrement pas calculé le bon moment pour communiquer en fonction des textes d’Evangile qui suivraient cette communication. N’empêche que ces paroles arrivent au bon moment et que nous les recevons comme une marque de délicatesse de Jésus qui nous rejoint comme pour nous dire : je comprends ce que vous vivez, je comprends ce que vous ressentez. « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Mais du coup, nous sommes interrogés : qu’est-ce que ça veut dire concrètement, croire en Jésus ?

Et il est bon, il est même salutaire que nous nous posions cette question dans une situation douloureuse parce que, membres de Foyer, nous risquons d’être vus comme des consolateurs professionnels, des croyants à l’abri de tout problème … je m’excuse si les expressions sont maladroites et je précise tout de suite que ce n’est pas forcément l’image que nous voulons donner, mais c’est souvent ainsi que nous pouvons être perçus comme des professionnels de la foi, du réconfort et de l’accompagnement. Or voilà que nous nous retrouvons ébranlés et que les belles formules pieuses glissent sur nous comme l’eau sur les plumes d’un canard ! Nous sommes donc comme sommés de réfléchir à cette question : mais qu’est-ce que ça veut dire, pour moi, croire en Jésus, nous y sommes contraints quand nous entendons cette parole de l’Evangile : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

Evidemment, je ne peux pas répondre à votre place, c’est pour cela que j’ai décidé de faire une homélie plus brève pour nous laisser le temps de réfléchir à cette question, pour demander au Saint Esprit de nous éclairer pour que nous puissions répondre à cette question non pas en récitant telle ou telle formule pieuse, mais en y apportant une réponse jaillissant de notre cœur.

Pour que nous puissions creuser cette question, ce n’est pas sur la réponse que je voudrais apporter un début de réponse parce que, encore une fois, il nous appartient à chacun de prendre au sérieux la question, mais c’est la question elle-même que j’aimerais développer. 

La foi, en hébreu, ’eMoûNaH, évoque la solidité, la fiabilité. Et c’est pour cela qu’on répond Amen aux prières que prononce le prêtre : ce qui vient d’être dit, j’y crois, je fais confiance à cette parole, à cette prière, c’est du solide. Pour comprendre notre ébranlement, nous devons donc nous interroger en vérité pour voir quels étaient nos points d’appui, ce qui nous donnait de l’assurance, ce qui nous permettait d’avancer … parce que c’est tout ça la foi. Et entendant la parole de Jésus : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Inévitablement, nous sommes questionnés pour savoir si c’est sur lui que nous nous appuyons et que nous nous sommes toujours appuyés. 

Il y a dans le livre d’Isaïe, une très belle parole qui, hélas, n’est pas toujours très bien traduite dans nos Bibles, le Seigneur dit : « Si vous ne tenez pas à moi, vous ne tiendrez pas. » Is 7,9 Alors, demandons au St Esprit de nous éclairer lucidement pour qu’il nous aide à voir ce qui nous a fait tenir, les points d’appui et les refuges que nous avons cherchés. Et que le Saint Esprit nous aide à aller jusqu’au bout du questionnement pour débusquer la part d’illusion et parfois d’idolâtrie qui a pu s’instiller dans nos vies. Evidemment, comme vous toutes, je suis concerné par cette recherche exigeante et salutaire parce que dans notre vie, nous pouvons tous glisser vers une certaine facilité, vers des compromis qui nous font tenir à Jésus, bien sûr, mais à tant d’autres réalités. Oui que le Saint Esprit mette en lumière ce que le prince des ténèbres nous encourage à laisser dans l’ombre. 

Alors, peut-être et même sûrement que le résultat de ce questionnement pourra, pour vous, comme pour moi, alimenter un sacrement du pardon, mais ce à quoi nous devons surtout être conduits, c’est à un renouvellement de notre foi en Jésus, de le remettre au centre de nos vies parce que si nous croyons en lui, alors notre cœur pourra être encore bouleversé par d’autres événements sans que nous ne soyons totalement démolis. « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

Cet article a 2 commentaires

  1. wilhelm richard

    8 MAI 1945 : L’ARMISTICE, RECHERCHONS 75 ANS PLUS TARD L’ARMISTICE VIRALE. POUR NOUS Y AIDER, UN TÉMOIGNAGE D’UNE ÉVACUÉE MOSELLANE RÉFUGIÉE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA VIENNE :
    La paix et le bonheur sont au niveau de l’intelligence et de l’Être humain. Oublions un instant notre orgueil, nos instincts personnels, abaissons nous plutôt pour écouter. le bonheur trop souvent bafoué, corrigeons-le par de saines communications : une peine partagée n’est plus que demi-peine ; un bonheur partagé devient double-bonheur. Dans cette vie où tout passe, tout lasse, tout casse… laissons-nous librement dominer par l’honnêteté, l’amour que nous portons les uns pour les autres. Ces arguments acquis nous feront sortir de notre obscurité et constitueront notre arme de paix, laissant le jugement de chacun entre les mains de Dieu, nous permettant ainsi de retrouver la réelle valeur de notre vie.
    UN AUTRE MOSELLAN (sans bouteille de Schnaps) OSE RAJOUTER : AMEN !!!!!!

    1. BEDRUNE

      Bonjour Père,

      Une de vos ferventes retraitantes à la Flatière, Francine Lapère, clermontoise me partagent vos paroles. -particulièrement votre méditation du 7 mai, bien précieuse en ce temps de désolation, mais porteur d’espérance- Elle est assidue à notre groupe « Prier avec Marthe Robin à Clermont-Fd »- (né en 2012) et à nos différents évènements (dont pèlerinages à Châteauneuf). Nous prions depuis décembre 2008 pour la floraison d’un Foyer de Charité. J’aurais plaisir à échanger de vive-voix.

      En fraternelle communion, cher Père. Marie-Evelyne Bédrune 06 02 34 55 54

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