Pour bien profiter des premières lectures de tous ces jours, hier, à la messe de l’après-midi, dans mon homélie, je soulignais une chose qui me parait très importante. Je me permets de le redire puisque vous n’y étiez pas ! La partie du livre d’Isaïe que nous lisons en ce début d’Avent est pleine de promesses, chaque jour, nous en entendons de nouvelles. Et bien souvent l’Evangile a été choisi pour faire écho aux promesses de la 1° lecture ou, mieux encore, pour nous montrer que, lorsqu’il est venu, il y a 2000 ans, Jésus a accompli ces promesses et que lorsqu’il viendra dans sa gloire il les portera toutes à son achèvement. Mais il ne faudrait pas oublier le présent ! En effet, le temps de l’Avent nous invite, en permanence, à conjuguer la venue de Jésus au passé, au présent et à l’avenir.
Cela signifie que, dans un cœur qui, aujourd’hui, accueille Jésus, les promesses de la 1° lecture trouvent une bonne part d’accomplissement. Nous pouvons donc appliquer le principe aux promesses entendues, en ce jour, dans la 1° lecture. Au début de cette homélie, je les ai résumées autour de 2 mots : abondance et consolation. Est-ce que je constate abondance et consolation dans mon cœur ? Mais osant ainsi la question, il faut vite la préciser car, nous le savons dans le cheminement d’une âme, il peut y avoir sécheresse et désolation et ça ne veut pas dire pour autant que cette âme n’accueille plus le Seigneur. Nous l’avons réentendu dimanche dans la prédication sur Thérèse de Lisieux. Ceux qui traversent cette période de purification seront privés de grâces sensibles pour mieux s’attacher au Dieu des consolations et non plus seulement aux consolations de Dieu.
Dans ces moments-là, évidemment, ils ne pourront plus constater abondance encore moins surabondance et consolation dans leur cœur, mais, pour autant, malgré cet état de désolation, si l’âme reste ouverte à l’accueil, à la présence de Jésus, les promesses continuent bien de s’accomplir. Pas dans cette âme, mais autour d’elle et grâce à elle. Et c’est d’ailleurs, souvent, ce qui aide à tenir dans ces épisodes de désolation. En effet, les autres vont nous dire : merci pour ce que vous avez dit, ça m’a tellement aidé … et nous, on se dit : mon Dieu, comment est-ce possible que je puisse aider quelqu’un dans l’état où je suis ! L’explication est toute simple : dans une âme qui reste ouverte à la présence de Jésus, les promesses des Ecritures s’accomplissent si ce n’est pas dans cette âme en désolation, c’est pour les âmes qu’elle côtoie ! Par contre, si nous sommes en désolation et que nous n’avons plus jamais de retours positifs, alors il faut nous inquiéter, c’est sans doute le signe que, lassés par la désolation, nous nous sommes éloignés de la présence de Jésus.
Pour faire écho à l’Evangile, nous comprenons donc que rester ouverts à la présence de Jésus, que nous sentions cette présence ou que nous ne la sentions pas, c’est avoir une vie et, particulièrement une vie spirituelle, construire sur le roc. Ne pas rester ouverts à cette présence, s’en éloigner parce qu’on ne ressent plus rien et qu’on est allé chercher des consolations ailleurs qu’en Jésus, c’est rendre le risque de s’aventurer sur des sables mouvants qui risqueront de nous engloutir tôt ou tard.
Restons donc attentifs tout au long de ce temps de l’Avent à toutes les promesses que nous allons entendre et croyons que Jésus ne les a pas seulement accomplies en venant il y a 2000 ans mais qu’il ne cesse de les accomplir, aujourd’hui encore, avec les précisions que je viens de donner. Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons donc la grâce d’accueillir Jésus et de le garder présent et agissant dans nos cœurs surtout lorsque nous traverserons des périodes de désolation.