23 octobre : mercredi 29° semaine : confiance en Dieu et service des frères

Comme je le disais hier, la lettre aux Ephésiens est d’une telle densité qu’une simple lecture ne suffit pas à la goûter pleinement, il faut pouvoir la méditer plus longuement. Au début du passage que nous avons entendu, Paul partageait le bonheur qu’il a eu de pouvoir accueillir par pure grâce l’intelligence du mystère de la foi. Il a tout à fait conscience de n’avoir rien mérité, lui qui se présente comme le plus petit des fidèles du Christ en raison de son passé de persécuteur. Mais le Seigneur l’a choisi pour cette grande mission : annoncer que Dieu ne fait pas de différences entre les hommes, qu’il a voulu tous les associer au partage de la même promesse, pour reprendre ses propres mots.

Les paroles qui ont plus particulièrement retenu mon attention, ce sont les dernières : notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance. Est-ce que nous pouvons dire que c’est bien vrai ? Est-ce que, par notre foi, nous accédons auprès de Dieu en toute confiance ? Est-ce que nous avons la simplicité d’un enfant pour accéder auprès de Dieu ? Ce n’est pas toujours évident peut-être à cause de notre éducation religieuse qui nous a présenté un Dieu tellement majestueux qu’on ne se permet aucune familiarité avec lui. Il peut y avoir aussi des blessures contractées dans notre enfance par une éducation rigide, un papa autoritaire dont on avait peur. Nous ne sommes donc pas forcément responsables de nos difficultés dans notre relation à Dieu, mais nous sommes responsables si nous ne cherchons pas à guérir ! 

Demandons l’intercession de Notre Dame de Laghet, participons à une prière de guérison, mais ne restons pas dans nos peurs car la parole de Paul était vraie : notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance. Il serait tellement dommage que nous ne puissions pas goûter à la joie de nous approcher du Seigneur en toute confiance. Il s’agit vraiment de retrouver la spontanéité des enfants. Un enfant, son père peut bien exercer de très hautes fonctions, être respecté et même craint, cet enfant, avec son papa, il aura la spontanéité des enfants pour sauter sur ses genoux, lui tirer la barbe, que sais-je encore. Voilà comment Paul nous invite à être devant notre Dieu : notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance.

Venons-en à l’évangile qui est, comme ceux de ces derniers jours, un appel à la vigilance car nous ne savons pas quand viendra pour nous le moment de paraitre devant Dieu. Et Jésus nous demande d’exercer cette vigilance particulièrement dans le domaine de la fraternité. Le risque, nous dit-il, c’est que nous finissions par nous endormir, par relâcher notre attention, par nous installer dans une vie où nous ne mettons plus le service du frère comme priorité de nos vies. Nous vivons, en essayant de tout bien faire, mais le service de la fraternité n’est plus vraiment le cœur de notre mission.

Alors, en nous rappelant que le Seigneur peut venir à chaque instant, l’Evangile nous réveille. Quel malheur pour nous si, venant à l’improviste, il nous trouve en train de rudoyer un frère que ce soit par la parole, ou par un de ces regards qui tue, ou encore par une de ces attitudes d’indifférence qui ne nous pose pas trop de problèmes puisque nous ne faisons pas de mal. Mais ne pas faire de mal, ce n’est pas faire du bien ! J’aime beaucoup ce que disait Elie Wiesel, rescapé de la Shoah quand il affirmait que le contraire de l’amour n’était pas la haine, mais l’indifférence. Quel malheur pour nous s’il nous trouvait dans une telle attitude !

Oh, ce n’est pas notre Salut éternel qui serait remis en cause puisque Jésus dit que ceux qui sont trouvés dans cette attitude seront traités comme des infidèles. Or, chez nous, les infidèles, on ne les égorge pas, on leur fait miséricorde ! Si nous sommes pris en flagrant délit de ne pas servir la fraternité, ça sera un malheur pour nous au sens étymologique, c’est-à-dire que nous serons malheureux puisque, si nous en croyons le texte de Matthieu 25, Jésus se présentera à nous sous les traits du frère que nous avons rudoyé ou ignoré. 

Nous serons donc malheureux de découvrir le caractère dramatique de ce que nous avons juste considéré comme de petits écarts puisque ces écarts nous ont éloigné du Seigneur et ont blessé son cœur.

Terminons avec cette parole : à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. Cette parole, Jésus ne l’a pas prononcée pour nous faire peur, mais pour qu’elle devienne le roc sur lequel nous pouvons nous appuyer. Nous pouvons donc lui dire : Seigneur tu nous donnes beaucoup puisque, chaque jour, tu te donnes à nous, tu ne peux d’ailleurs pas nous donner plus. Alors, forts de ce don, nous voulons aussi tout te donner en nous donnant totalement pour le service de la fraternité. 

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons la grâce de pouvoir toujours servir la fraternité pour mieux servir notre Seigneur.

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