Dimanche 24 mars
Le matin, je célèbre la messe à 7h pour un groupe d’intercesseurs qui part en pèlerinage au Rwanda auprès de Notre Dame de Kibeho.
Je ne participerai pas à la messe des brebis puisque je viens de célébrer avec le groupe des intercesseurs qui partait en pèlerinage. Il pleut des cordes pendant la messe … repos pour moi ! Il y a un problème de connexion, rien ne marche, alors repos !
L’après-midi, je reçois un couple, j’avais reçu l’homme la veille et il est bon que je puisse maintenant les rencontrer tous les deux. Très belle rencontre prometteuse d’un avenir meilleur pour eux
Au repas du soir, nous avons la joie de retrouver Lydwin et Claudine qui étaient parties prêchées une récollection aux soeurs du lycée de Bukeye. J’aurais dû y aller pour remplacer le prêtre qui était prévu mais qui a été réquisitionné (un peu au dernier moment !) pour prêcher la retraite de la semaine dernière. Mais quand les soeurs ont su que c’était moi qui devais venir, elles ont dit : non pas un prêtre de cette qualité pour notre petite communauté ! Envoyez-nous deux membres du Foyer ! Ça m’amuse et en même temps ça m’attriste qu’on me mette à une place si élevée. D’une part, je ne la mérite pas, d’autre part, je suis vraiment venu pour me mettre au service de tous !
Mais je vois bien que les gens, mis à part les enfants, n’osent pas venir me saluer, ils pensent qu’ils ne sont pas dignes de me saluer. Alors, maintenant, j’ai compris et je vais à leur rencontre et pour eux, c’est une joie. Samedi soir j’ai salué quelques vieilles femmes venues faire la retraite et elles n’en revenaient pas que je sois allé vers elles !
Avant le repas, je retrouve Claudette et Annick qui sont rentrées de leur temps de vacances dans cette belle maison.
Et puis, c’est aussi le retour de l’abbé Viateur qui était en convalescence à Bukeye (c’est lui qui a ramené Lydwin et Claudine). Il a un rendez-vous médical demain … il n’est pas encore vraiment en forme, j’espère que le médecin pourra adapter le traitement pour qu’il retrouver ses moyens.
J’aime bien faire raconter cette histoire africaine à l’abbé Viateur qui rit à gorge déployée quand il la raconte. C’est l(histoire de deux africains qui n’ont pas fait beaucoup d’études mais qui, par le jeu du piston, sont présentés à un responsable de l’administration locale. Ce dernier propose au premier des deux de devenir directeur de l’école, mais il lui dit : est-ce que tu pourras remplir cette fonction ? Bien sûr, je pourras, répond-il ! L’autre très jaloux se met à dire : regarde moi ça, il va devenir directeur d’école et il ne sait même pas conjuguer le verbe pourrir !
J’aime beaucoup !
Lundi 25 mars
C’est la fête de l’Annonciation ! Je célèbre la messe à 7h.
Ensuite commence une semaine particulière pour les membres du Foyer. C’est une semaine « réservée » c’est à dire une semaine où les membres vont pouvoir tour à tour prendre des jours de vacances en équipes. Il y a 4 équipes de vie. Lundi et mardi, ce sont les équipes 1 et 2 qui sont en vacances et les membres des équipes 3 et 4 les servent ! Et mercredi jeudi, on inverse !
J’avais prévu de rester tranquille aujourd’hui, mais les membres de l’équipe 1 (je ne suis pas sûr des numéros !) qui partent passer la journée au bord du lac viennent me proposer d’aller avec eux. Bien sûr j’accepte !
Nous partons au lac dans l’un des bar restaurants, un endroit chic où nous étions allés boire un coca avec Christian samedi. Les propriétaires sont aussi des amis de Frédérique qui m’avait fait connaître Thomas. Frédérique a demandé que nous puissions avoir l’autorisation de passer la journée sans trop consommer !
En arrivant sur la plage, tout de suite, un jeune est venu nous rejoindre avec un bateau, j’offre donc à ceux qui le veulent un tour … 5 € je ne me ruine pas même si ici, ça représente une somme ! Le jeune est très sympa même s’il ne parle pas français, très musclé, il en faut du muscle pour faire ce travail ! Toute l’équipe n’est pas venue, il y en a qui ont peur !
Au retour, la pluie commence à tomber, nous rentrons. ILs veulent prendre un temps de discussion en équipe, je les laisse, j’ai amené mon ordi, il y a de la connexion, c’est parfait !
Au bout d’un moment, ils ont fini, moi aussi ! Ils me demandent de leur raconter l’histoire de ma vocation … j’aime bien la raconter !
Nous sortons, la pluie s’est arrêtée même si ça reste très couvert. Gloria avait préparé un jeu, il faut tirer un papier et faire deviner aux autres le mot qui est écrit en le mimant ! Nous rigolons beaucoup !
La pluie revient, nous rentrons ! Frédérique nous a offert un repas que nous partageons : bananes-frites, frites et poulet, c’est très bien ! Je paie une tournée ! 10 boissons 34 000 FB c’est à dire 11 € alors qu’il y avait deux bières (75 cl) 2 Coca, 6 jus de fruits !
Le repas se passe dans la bonne humeur, comme toujours ! Nous faisons encore des photos et nous rentrons
En rentrant je peux faire la sieste 15 mn ensuite, je reçois une jeune femme qui m’avait confié ses soucis sur Messenger et à qui j’ai proposé de venir pour que je puisse prier sur elle.
17h30 : adoration suivie du chapelet, puis repas et vaisselle, ça faisait longtemps que je n’étais pas allé à la vaisselle, la semaine dernière, les retraitants s’en chargeaient !
Je pensais voir le père Amand qui devait rentrer du Rwanda. En effet du Congo, il est allé au Rwanda rejoindre le groupe qui était en pèlerinage à Ribeho. Mais sur la route du retour, il y a eu un accident (pas eux !) et les voitures accidentées empêchaient de passer, ils sont dû attendre au moins deux heures !
Mardi 26 mars
Messe matinale à 7h. Le père Amand est déjà parti pour le foyer de Kiryama qui fêtait, hier, le 2° anniversaire de sa fondation. Ils auraient aimé que j’y aille, mais j’ai fait le choix de rester ici. Et c’était bien puisque j’ai pu passer la journée avec l’équipe. Diane et Venantie représentait le Foyer. Venantie a fait fait partie de la petite équipe fondatrice, chaque foyer avait donné un de ses membres pour un an pour aider le père Emmanuel à la fondation. Et, très vite des « recrues » locales sont arrivées.
J’ai donné des rendez-vous toute la matinée, je vois quatre personnes !
Après-midi, dernier rendez-vous avec l’ami Thomas, c’est mon dernier rendez-vous. Il m’aura fait beaucoup de bien et me dit aussi que je lui ai fait du bien dans nos échanges. Je salue aussi sa secrétaire et Prosper, son cousin qui s’occupe de l’ouverture de la porte.
En rentrant de chez Thomas, Thierry qui me conduit passe au pressing chercher l’aube que je me suis fait faire et qui a été lavé repassé.
Le soir, au repas, après l’adoration et le chapelet, repas à la fin duquel les membres au service apportent le dessert de manière festive. Ce sont les vacances qui commencent pour eux … deux jours, mais c’est toujours bon à prendre !
Après le repas, vaisselle et, ceux qui commencent les vacances m’ont demandé de leur passer la vidéo sur le curé d’Ars, ils voulaient commencer leurs vacances avec le curé d’Ars.
Mercredi 27 mars
Je reçois une personne qui m’a demandé un rendez-vous. Je recevrai aussi un membre du Foyer. Je profite de cette matinée pour faire un bilan de ma vie au Foyer pour en parler avec le père Amand qui me l’a demandé. C’est vrai qu’un regard extérieur peut aider à voir des choses qu’on ne voit plus !
J’ai fini mon « rapport » le père Amand verra ce qu’il en fait !
Journée tranquille ! Je fais mon planning des semaines qui suivront mon retour en France, le programme sera chargé !
Le soir au repas je mange un bol de fraises … à midi, j’avais dit que je regrettais, j’allais partir sans avoir gouté les fraises du pays qui sont produites par une région qui se trouve sur la route Bukeye. Eh bien, j’ai les fraises le soir !
Jeudi 28 mars
Ce matin, au petit déjeuner Frédérique est là. Le jeudi et vendredi ‘jusqu’au repas du soir, c’est le silence en communion avec Marthe qui entrait dans la passion.
Frédérique est venue pour régler les détails de la rencontre de demain soir. En effet, elle a proposé que je puisse donner un enseignement pour des gens de son cercle d’amis. Elle avait su que je devais prêcher une récollection pour les hauts cadres du pays et comme finalement, ça ne se fait pas … je ne sais pas pourquoi d’ailleurs … elle a décidé d’organiser ce temps.
Il y aura des protestants, des gens plus loin de l’Eglise, je ferai un enseignement sur le Notre Père que je vais préparer et qui me servira pour les récollections que je dois prêcher à mon retour.
Ce matin, l’ancien archevêque, Mgr Evariste a demandé à me voir. Il habite juste derrière le foyer dans la maison des prêtres âgés. Je suis heureux de le revoir, je l’avais aperçu au jubilé de Mgr Stanislas à Ngozi. Je l’avais beaucoup côtoyé les deux dernières fois puisqu’il restait toute la semaine aux retraites que je prêchais pour les prêtres de son diocèse et comme je prêchais deux semaines de suite, il écoutait deux fois de suite ! Nous avions eu de bons échanges dans ces retraites.
Il m’a demandé de venir pour que je lui explique un peu ce qui se passait en France avec la situation du Cardinal Barbarin.
Ça nous a donné l’occasion d’échanger plus largement sur ce sujet des abus sexuels et la manière dont l’Afrique pourrait être concernée.
Nous avons aussi parlé de lui, il reste chargé de suivre l’apostolat des laïcs ainsi que le dialogue oecuménique et inter-religieux pour la conférence épiscopale.
Il a choisi de venir dans cette maison des prêtres âgés parce que, m’explique-t-il, quand il était en fonction et qu’il proposait à un prêtre âgé de rejoindre cette maison, on lui disait toujours : vous voulez me mettre au placard ! Alors, il y est allé lui-même pour montrer que ce n’était pas un placard !
A midi, nous sortons manger avec le père Amand, nous allons au bord du lac à Palma Beach, là où nous étions avec l’équipe lundi. Je lui fais part de ce que j’ai écrit dans le « rapport » sur le regard que je pose sur le Foyer, la communauté et ses missions au terme de mon séjour. Il accueille très bien toutes les remarques que je lui fais.
Le soir, je demande à l’abbé Viateur de me montrer le missel en kirundi pour apprendre a salutation d’entrée de la messe, je veux leur faire la surprise de pouvoir la dire en kirundi. Je prends le missel en photo, vous verrez que cette langue n’est pas simple !
J’en profite pour vous mettre la prière du Notre Père que je ne connais pas en kirundi ! Mais vous voyez que l’écriture nous montre que ce n’est pas simple à prononcer pour nous … comme le français n’est pas simple à prononcer pour eux !
Au repas du soir, procession festive (suivie d’un temps de danses) pour amener le dessert … c’est la fin des 2 jours de vacances que chaque équipe a pu prendre. Tout est bon pour faire la fête et vivre dans la joie … quelle belle communauté !
Vendredi 29 mars
Le matin, c’est la dernière messe où toute la communauté est là avec le père Amand et moi, demain, certains partiront pour des missions. Alors, à la fin de la messe, il y a un temps d’action de grâce pour tout ce que nous avons vécu ensemble au cours de ces 3 mois … ça me fait beaucoup pleurer ! Le père Amand me demande de dire un mot, mais je ne peux pas, je pleure trop !
A la fin de la messe, il y a un temps de prière des frères pour moi, c’est toujours beau, fort, impressionnant … je pleure encore beaucoup ! Le texte qui m’est donné, c’est Zacharie 4, 6-10 : « Alors il reprit et me dit : Voici la parole que le Seigneur adresse à Zorobabel : « Ni par la bravoure ni par la force, mais par mon Esprit seulement ! » – déclare le Seigneur de l’univers. Qui es-tu, grande montagne ? Devant Zorobabel, te voici une plaine ! Il en extrait la première pierre, parmi les acclamations : La grâce, la grâce sur elle ! La parole du Seigneur me fut adressée : Les mains de Zorobabel ont fondé cette Maison ; ses mains l’achèveront. Alors vous saurez que le Seigneur de l’univers m’a envoyé vers vous ! Qui donc méprisait le jour des modestes commencements ? Qu’on se réjouisse plutôt en voyant le fil à plomb dans la main de Zorobabel ! Quant aux sept lampes, ce sont les yeux du Seigneur, eux qui parcourent toute la terre. »
J’aurai à méditer ce texte puisque c’est la Parole que le Seigneur a donné pour moi tout spécialement, mais il me parle bien déjà ! « Ni par puissance, ni par force, mais par l’Esprit seulement ! » Les montagnes qui deviennent des plaines … oui ça me parle bien ! Merci Seigneur !
Le père Amand est parti à l’aéroport réceptionner la machine à laver la vaisselle qui nous a été donnée par l’école St Louis qui changeait son matériel. Mais l’avion cargo n’est pas venu ! A suivre !
Je reçois quelques personnes dans la matinée et, comme le vendredi, ceux qui veulent jeûnent, nous décidons, avec Diane et Béatrice, de finaliser l’achat des machines à laver le linge.
A 15h, chemin de croix dans la prairie, un chemin de croix écrit par Marthe qui, chaque semaine revivait la passion. Ses méditations qui reprenaient ce que Jésus lui a donné de voir étaient très touchantes.
Juste avant, j’ai eu la grâce de me confesser. Le vieux père des Bene-Paulo vient chaque semaine, je suis arrivé quand il arrivait j’ai donc pu me confesser tout de suite. Inutile que je me charge de choses inutiles pour le retour … autant que je laisse mes péchés ici ! Enfin, ici, ils ont déjà assez de problèmes, donc inutile que k’en rajoute en leur laissant mes péchés, mais je les laisse dans le foyer brûlant de la miséricorde de Dieu pour qu’ils fassent pschittt ….. !!!
Puisque qu’un lave-vaisselle industriel a été donné, l’argent de la collecte leetchi servira à acheter des machines à laver le linge. Parce que la seule petite machine qu’avait le foyer est hors service depuis des mois ! Ce qui veut dire que tout le linge se lave à la main … vous imaginez ? Une maison où vivent 30 personnes en permanence et qui reçoit des retraitants ! L’une des machines sera achetée sur place (une normale) et l’autre viendra de Belgique, une machine de collectivité.
En fin d’après-midi, la machine achetée ici est livrée et l’autre commandée, il y aura un délai de 3 mois pour qu’elle puisse arriver.
En fin d’après-midi, j’accomplis ma dernière mission ! Frédérique, qui m’avait fait connaître Thomas, a organisé une rencontre avec son cercle d’amis pour que je donne un enseignement.
35 personnes sont prévues, il y en aura 58 alors que 10 ont prévenu qu’elles ne seront pas là ! Il y a même une ancienne ministre !
Je donne un enseignement sur le Notre Père et, du coup, l’importance de la fraternité car paternité et fraternité sont liés.
De bonnes questions me sont posées à la fin. Et dans les discussions après l’enseignement, une dame vient me trouver pour me remercier et me dire que ça va l’aider à retrouver le chemin de la prière car elle n’y arrivait plus avec ce Dieu si loin des préoccupations quotidiennes qu’on ne cessait de lui présenter ! Merci Seigneur de t’être servi de moi, de ce dernier enseignement pour toucher son coeur.
Une belle chemise m’est offerte par Frédérique, un peu africaine mais pas trop ! Elle a été confectionnée par l’une des participantes. Merci Seigneur, pour tous ces souvenirs que je ramène.
Juste après l’enseignement, c’est la rencontre communautaire pour « fêter » mon départ. Nous prenons le repas sur la terrasse communautaire, l’abbé Viateur se joint à nous, j’en suis content.
A la fin du repas, chaque membre du Foyer à son tour dit ce qu’il veut garder de ma présence. Comme j’aimerais que tout ce qu’ils disent soit vrai ! Je suis vraiment touché … mais comme j’ai beaucoup pleuré le matin, je ne pleure plus !
Puis on m’amène le cadeau qui m’est offert. Quelques membres se sont mis en grande tenue pour la « procession » et dansent.
C’est une aube, une très belle aube qui m’est offerte … évidemment comme ça, je prierai pour la communauté à chaque fois que je la revêtirai !
Le groupe continue de danser et m’invite à les rejoindre … ce soir, on se lâche, je danse … moins bien qu’elles, mais je danse !
ensuite, c’est le père Amand qui prend la parole pour me remercier et ce qu’il dit est aussi très beau. Nous vivons une belle Amitié fraternelle. Je le retrouverai à Chateauneuf la semaine prochaine.
Et c’est à moi de répondre ! Je vous joins le texte que j’ai dit :
– J’aimerais tellement que tout ce que vous avez dit sur moi soit vrai ! Quand vous disiez tout ce bien, je pensais au Curé d’Ars qui disait : il faut vraiment croire que je suis vraiment hypocrite pour qu’on dise autant de bien de moi ! Evidemment, lui, tout le bien qu’on disait, il le méritait, moi pas ! Je ne suis pas aussi bien que ça, je connais mes pauvretés, mes fragilités, mon péché, je ne suis pas aussi bien que ça … mais vous m’avez rendu meilleur ! Mère Térésa disait : Ne laissez personne venir à vous et repartir sans qu’il ne soit devenu meilleur. Je suis venu chez vous et, grâce à vous, je suis devenu meilleur … pourvu que ça dure ! Vous êtes une belle communauté, chacune et chacun, vous êtes un enfant bien-aimé du Seigneur et vous faites sa joie.
– Je demande pardon à celles et ceux que j’ai pu blesser par mes paroles, les attitudes et à qui je n’ai pas donné assez de temps, d’amour bienveillant.
– J’ai été vraiment heureux, j’ai été bien accueilli, j’ai vraiment apprécié la proximité et l’amitié des membres. J’ai eu des relations simples avec chacun. Je me suis vraiment senti chez moi chez vous ! Vous m’avez dit que j’avais été un père mais aussi un frère, ça me touche car c’est vraiment ce que j’ai voulu être !
– Je remercie particulièrement Léa qui a veillé sur moi tout au long de mon séjour. Mais aussi tous les autres qui étaient toujours prêts à me rendre service.
– J’ai été touché par la fraternité qui règne entre les membres, même si ça n’empêche pas, je l’imagine, quelques tensions à certains moments entre certains. Mais j’ai été touché quand un membre partait pour une mission et qu’il revenait de voir la manière avec laquelle il était accueilli par ses frères et sœurs.
– J’ai vraiment aimé la bonne humeur, de voir que toutes les occasions étaient bonnes pour faire la fête, pour rigoler …
– J’ai été impressionné de voir avec quel sérieux la vie spirituelle était vécue. Il y a toutes les rencontres individuelles que j’ai pu avoir avec les membres, les confessions. Mais j’ai aussi vu la qualité de la vie liturgique, des temps d’adoration, de prière, du chapelet. Certes, il y a toujours des retards … certains sont quand même très ponctuels ! Mais on voit bien que cette vie de prière est le pivot de la vie au Foyer.
– J’ai été heureux, à chaque fois que je le pouvais, de participer à toutes les missions du Foyer et d’accomplir celles qui m’étaient confiées de manière plus particulière. Tout cela contribue aussi au discernement que j’ai à opérer au cours de cette année sabbatique quant à mon avenir. Je me rends bien compte que ce ministère de prédication me rend heureux et qu’il semble nourrir ceux que j’ai à enseigner.
Merci et encore merci, je ne vous oublierai jamais !
Que le Seigneur soit béni et qu’il vous bénisse !
Samedi 30 mars
Ce matin, nous avons une messe particulière car toute une famille est venue (plus de 30 personnes !) pour qu’on prie pour leur libération. En Afrique, il y a encore des choses un peu particulières qui sont vécues et qui nous paraissent étranges (sorciers, sorts, pactes …)
Dans la matinée, je reçois une femme qui me demande aussi de prier pour sa libération. Nous avons un bon échange
Et puis, je reçois Christian, ce jeune que j’ai aidé. Je lui donne un certain nombre d’affaires, ça allègera ma valise ! Evidemment, nous n’avons pas la même taille, mais nous avons la même pointure, alors, il bénéficie de mes sandales, chaussures et chaussures de sport, je garde le minimum pour le retour ! Je l’invite à venir à la messe demain, dernière messe que je vais célébrer … en plus demain, c’est l’histoire de l’enfant prodigue, c’est son histoire !
L’après-midi, nous allons au marché pour que je puisse acheter quelques souvenirs à ramener. Il y a u monde ! Les vendeurs essaient de m’attirer, un muzungu, c’est une bonne affaire !
Dommage, quand on a fini, une femme appelle Diane, c’est une bonne chrétienne, membre du chemin neuf qui connait aussi le foyer et qui vend des tissus, dommage, mais trop tard !
Au retour, les beaux-parents de Nicole (rencontrée dans l’avion lors du vol aller) viennent me dire au-revoir en m’offrants du café, du bon café du Burundi, l’un des meilleurs au monde … oui, oui, c’est vrai !
Dimanche 31 mars
Prière à 7h, petit déjeuner puis je célèbre la messe à 9h.
Une bonne partie des membres du Foyer viennent, il y a la messe à 11h pour les jeunes de l’école de la Foi, mais ils préfèrent venir à la dernière pour moi !
J’ai appris le début de la messe en Kirundi, donc, je dis :
– Kw’izina rya Data na Mwanga na Mutima Meranda
– Horane Umukama
Vous avez forcément reconnu, non ? Pourtant ça ressemble vraiment !
– Au nom du Père (Data) et du Fils (Mwanga) et du St Esprit (Mutima = Esprit Meranda = Saint)
– Le Seigneur soit avec vous
Ça leur fait plaisir et ça les amuse de m’entendre !
Christian arrive un peu en retard, mais je le présente à la fin de la messe et je demande aux membres de l’accueillir comme mon fils si un jour il a besoin d’eux. Je suis très ému en leur expliquant cela et Christian leur promet qu’un jour, il leur racontera son histoire.
Maintenant, il faut s’occuper des valises ! Pas simple de tout faire rentrer d’autant plus que Diane a préparé pas mal de fruits, il faudra une valise en plus des deux autorisées … je paierai !
J’ai une petite angoisse car je n’ai pas pu faire l’enregistrement par internet, ça bloque … on verra, vivre dans la confiance jusqu’au bout !
A la fin de la messe pour les jeunes de l’école de la foi, Donatien vient me chercher pour que je puisse leur dire au-revoir, je les ai enseignés un week-end, beaucoup sont venus à la semaine St Valentin. Un des jeunes fait un beau discours dans un très bon français pour me remercier. Je les invite à laisser descendre dans leur coeur tout ce qu’ils apprennent dans cette école et, ensuite, à le faire passer dans leurs mains pour qu’ils soient des bons témoins de Jésus. Et on fait des photos, ils se bousculent pour être à côté de moi sur la photo ! Beaucoup de selfies avec moi et beaucoup me demandent mon numéro de téléphone ou mon adresse mail !
Emotion jusqu’au bout !
A midi, joie de retrouver Glorios qui étudie au Rwanda et qui a 15 jours de vacances. Elle se met à côté de moi à table pour profiter un peu !
Trois membres du Foyer en profitent pour me demander un dernier entretien d’accompagnement. Je suis heureux de pouvoir le faire !
Pour ce dernier jour, il fait très très chaud, faire les valises, ça me fait pas mal transpirer !
A 17h nous avons rendez-vous à la salle à manger pour un petit goûter. Diane va chercher ma petite chèvre pour que nous puissions nous dire au-revoir !
Puis à la chapelle pour un temps de prière et 17h30 le départ, à l’heure, comme prévu … 1° fois qu’on est à l’heure !
On s’arrête en route acheter des cacahuètes, je dépense mes derniers francs burundais !
Nous arrivons à l’aéroport, déception, les membres du Foyer qui sont venus nombreux m’accompagner ne peuvent pas entrer, nous nous séparons donc, j’ai le coeur gros, eux aussi !
A l’intérieur, soulagement, je suis bien sur la liste. J’achète le droit de transporter une valise de plus, je fais les formalités et quand j’arrive en zone d’embarquement, j’ai la joie de voir Christian, le beau-frère de Nicole qui m’avait promené samedi passé, il a voulu être là et comme il connait beaucoup de monde, on l’a autorisé à entrer.
Il me présente à une femme qui est une amie de sa belle-soeur, Nicole et qui va la rejoindre !
Après 3/4h d’attente, on appelle les passagers, je le quitte !
Et voilà, fin d’une belle, d’une très belle aventure, en écrivant ces mots, les larmes me viennent !
Lundi 1° avril
Le voyage se passera très bien. L’ami Tagg, un paroissien de Bellegarde m’attend à Genève. Nous arrivons à la cure, on décharge les valises … et on va manger le pot au feu que j’avais commandé chez Michèle Maurice, un régal !
Sieste réparatrice, j’ai peu dormi dans l’avion !
Je m’occupe des valises et mardi matin ,je pars sur Bourg puis Polliat chez des amis où je vais passer quelques jours.
Jeudi je prêche une récollection pour des membres du Mouvement Chrétien des Retraités et samedi dimanche une autre pour des membres des Equipes Notre Dame. J’en donnerai quelques échos, en attendant le blog va s’arrêter quelques jours !