Mon intervention à St Etienne – Espérance chrétienne : de quoi parle-t-on ? 12/10/2025

Introduction : Le saucisson en tranches fines ou épaisses ?

Quelle que soit l’actualité du moment, il y a un sujet qui fait débat pour ne pas dire polémique et je pense qu’on n’est pas près de s’accorder. Ce sujet concerne le saucisson : faut-il le manger en tranches fines ou en tranches épaisses ? Grand débat ! Et je dois l’avouer, ce débat ne me laisse pas totalement insensible, parce que j’aime le saucisson, mon profil l’atteste. Alors, prenant tous les risques, je prends parti, je donne mon opinion : pour moi, le saucisson est bien meilleur en tranches épaisses ! Avec une tranche fine, vous n’arrivez pas à le goûter, l’apprécier comme il mérite de l’être … bien sûr, à condition que ce soit un bon saucisson, du Pilat par exemple issu de cochons bien traités. Une tranche fine, elle est trop vite mangée et ne laisse pas suffisamment de saveurs en bouche ; par contre, une tranche épaisse, vous avez le temps de laisser tous les arômes se déployer dans votre bouche en la mastiquant sans trop vous presser.

En vous expliquant cela, rassurez-vous, je ne me suis pas trompé de dossier ! Je vous ai dit cela parce que je trouve que, dans l’Eglise catholique, nous nous comportons vis-à-vis de la Parole de Dieu, comme trop de personnes se comportent vis-à-vis du saucisson en préférant les tranches fines aux tranches épaisses. Nous donnons trop souvent des citations trop fines, nous lisons des textes trop fins et cette finesse, pour ne pas dire étroitesse, ne nous permet pas de goûter vraiment la Parole. Pour libérer tous ses arômes et tout son sens, la Parole a besoin de ne pas être enfermée dans un corset trop étroit.

J’en veux pour preuve que lorsqu’on demande aux cathos branchés quel est le thème du jubilé, la plupart diront : l’espérance. Pour ce rassemblement HoPe, vous avez déjà grossi l’épaisseur de la tranche en mettant comme sous-titre : l’espérance ne déçoit pas … ce qui est le titre de la bulle d’indiction du jubilé, en langage clair : le texte écrit par le pape François qui annonce le jubilé et en donne le thème. Mais c’est bien aussi de garder le mot bulle, ça montre que les papes n’ont pas perdu leur cœur d’enfants, ils aiment faire des bulles ! L’espérance ne déçoit pas, la tranche est plus épaisse que lorsqu’on parle seulement d’espérance, mais, pour moi, la tranche n’est encore pas suffisamment épaisse et c’est ce dont je voudrais vous convaincre en passant à la première partie de mon intervention

1. L’espérance ne déçoit pas ? Mon œil !

Evidemment cette citation de l’épitre aux Romains est très belle, c’est super bon catho que d’affirmer : l’espérance ne déçoit pas ? Mais est-ce vraiment vrai ? 

Il faut quand même pas mal d’audace pour oser l’affirmer à moins que ça ne soit de l’aveuglement ! J’aimerais reprendre quelques situations dans lesquelles ceux qui s’y trouvent ont bien de mal à accueillir cette affirmation : l’espérance ne déçoit pas.

1.1 L’histoire du peuple des hébreux

L’histoire du peuple des hébreux (je choisis mes mots pour ne pas faire d’interférences avec l’actualité !) est une histoire particulièrement tourmentée. Oui, la nuit de la libération d’Egypte, ils auraient pu y croire que l’espérance ne déçoit pas, ils auraient pu chanter la fidélité de Dieu sur tous les tons ! Mais ensuite, il y a eu ces 40 ans de camping précaire dans le désert infesté de serpents, sans sources d’eau et sans épiceries pour se ravitailler avec des conflits permanents. S’ils avaient chanté la nuit de la Pâque, ils ont vite déchanté ! 

Je saute des siècles sur lesquels il y aurait beaucoup à dire pour en arriver à l’Exil à Babylone. Allez leur dire : l’espérance ne déçoit pas, à tous ceux qui sont partis à Babylone avec un petit balluchon de déporté sur l’épaule ! Le psaume 136 reflète bien l’ambiance : Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes. C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. » Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? Ce n’est pas un psaume qui se proclame en dansant la samba !

Enfin, le retour de l’Exil est possible, ce retour, ils en avaient rêvé des centaines de fois, ils se voyaient arriver, accueillis et acclamés par une haie d’honneur. En fait quand ils arrivent, Jérusalem est un champ de ruines, le temple a été démoli, la muraille d’enceinte de la ville aussi et les gravats jonchent encore le sol. Les maisons qu’ils avaient occupé avant la déportation ont été détruites ou sont squattées. Là encore, partis en chantant, ils sont arrivés en déchantant ! J’arrête là, mais j’aurais pu continuer parce que l’occupation romaine n’a pas été une partie de plaisir. 

St Paul n’avait encore pas écrit : l’espérance ne déçoit pas, mais ces paroles auraient eu du mal à passer chez tous ceux qui ont vécu ces drames. Il est bien possible qu’un certain nombre aient eu bien plus envie de reprendre en boucle ces paroles de Jérémie : Pourquoi ma souffrance est-elle sans fin, ma blessure, incurable, refusant la guérison ? Serais-tu pour moi un mirage, comme une eau incertaine ?Jér 15,18 ou encore cette terrible parole d’Isaïe : Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour du vent, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. » Is 49, 4

1.2 L’histoire de l’Eglise et nos histoires

L’espérance ne déçoit pas ! Étaient-ils tous prêts à signer cette proclamation ceux qui voyaient les apôtres mourir en martyrs, les uns après les autres se demandant comment l’Eglise allait pouvoir continuer ?

L’espérance ne déçoit pas ! Étaient-ils tous prêts à signer cette proclamation ceux qui ont vu des pans entiers de l’Eglise s’écrouler entrainant la quasi-disparition de l’Eglise en Afrique du Nord, par exemple ?

L’espérance ne déçoit pas ! Sont-ils tous prêts à signer cette proclamation ces évêques qui partiront à la retraite sans avoir ordonné de prêtres pour leur diocèse ou si peu ?

L’espérance ne déçoit pas ! Sont-ils tous prêts à signer cette proclamation ceux qui n’ont plus de curé depuis belle lurette chez eux et qui doivent faire des dizaines de kilomètres pour participer à une messe ?

L’espérance ne déçoit pas ! Sont-ils tous prêts à signer cette proclamation ces grands-parents qui ne voient aucun de leurs enfants ou petits-enfants continuer sur le chemin de la foi, sachant que certains n’ont même jamais commencé ce chemin ?

L’espérance ne déçoit pas ! Sont-ils prêts à signer cette proclamation ces parents dont j’ai enterré successivement les 3 enfants qu’ils avaient ?

J’arrête là parce que je ne voudrais pas vous casser le moral en ce jour de fête, mais je pourrais égrainer encore un moment des situations où il faut une bonne dose de foi pour accepter d’entendre que l’espérance ne déçoit pas sans se révolter.

Et c’est là que j’en reviens à mes tranches de saucisson plus goûteuses quand elles sont plus épaisses ! Parce que, se contenter de dire : l’espérance ne déçoit pas, c’est se préparer à être incompris par tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont en galère.  Mais sans doute plus grave que d’être incompris, nous risquons de rajouter une couche de souffrance et donc d’éloigner de la foi ceux qui en auraient pourtant tant besoin. Alors, en disant cela, je ne critique pas le pape qui a donné, à sa bulle d’indiction, ce titre ressemblant à une tranche trop fine de saucisson. Je ne critique pas non plus votre évêque et les organisateurs du rassemblement HoPe qui ont donné un sous-titre ressemblant à une tranche trop fine de saucisson. Quand j’étais Vicaire Général dans mon diocèse, j’ai été la cheville ouvrière d’un grand rassemblement pour fêter les 1600 ans d’évangélisation dans notre diocèse et je connais donc la difficulté à trouver des titres percutants et donc pas trop longs. 

Mais j’aimerais que vous acceptiez de goûter une tranche un plus épaisse de cet extraordinaire saucisson qu’est la Parole de Dieu en accueillant au moins la totalité du verset 5 du chapitre 5 de l’épitre aux Romains : l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Dans ce verset, lu en totalité, il y a le fondement de notre espérance, il y a la raison qui nous pousse à continuer à dire que l’espérance ne déçoit pas alors qu’il y a tellement de signaux inquiétants. Et c’est là-dessus que j’aimerais réfléchir dans ma 2° partie.

2. Le fondement de l’espérance chrétienne

2.1 Ne pas se tromper de mots

Quand on parle de l’espérance, on parle de l’espérance et pas de l’espoir ou de l’optimisme. Rapidement, je veux donc, dans un premier point, clarifier le vocabulaire qui pourrait nous piéger.

  • L’optimisme, c’est une affaire de tempérament et, comme le dit la sagesse populaire : on ne se refait pas ! C’est vrai que c’est difficile quand on est pessimiste de changer pour devenir optimiste. Il y en a qui voient toujours le verre à moitié plein quand les autres le voient à moitié vide. J’ai été en paroisse avec un confrère qui disait au mois de janvier-février quand les jours augmentent : quand je pense que dans 6 mois les jours vont diminuer ! Il le disait avec humour, mais un humour qui reflétait quand même quelque chose de lui. Difficile d’être fondamentalement optimiste quand on est comme ça. Mais j’ai envie de dire, peu importe, parce que parler d’espérance, ce n’est pas parler d’optimisme.
  • L’espoir, il arrive au terme d’une analyse de la situation. On m’annonce que j’ai un cancer, mais pour lequel il a un taux de guérison de 90% et en plus je suis entre les mains du spécialiste français de ce cancer. Je peux avoir bon espoir de m’en tirer. Mais, là encore l’espérance n’est pas l’espoir. Et on peut chanter : noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir et, pour autant rester dans l’espérance.

2.2 La figure biblique de l’espérance : Abraham

Quelques versets avant la citation de Rm 5,5, Paul réfléchit sur Abraham et il utilise cette belle expression : espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi le père d’une multitude de peuples.Rm 4, 18. Si j’osais, je corrigerais Paul en transformant légèrement l’expression pour dire : espérant contre tout espoir. Ce qui est en jeu dans la réflexion que Paul mène dans ces versets c’est la question de la descendance d’Abraham. C’est sûr qu’à vue humaine, c’était mal barré ! Abraham était un vieillard qui vivait avec une femme stérile. 

Et comme Dieu a une gestion du temps bien particulière entre le moment où il lui fait la 1° promesse d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le moment où il annonce que ça y est, la promesse va s’accomplir, dans un an, Abraham aura un fils, il s’écoule 25 ans ! C’était déjà mal barré au départ, mais plus le temps passait, plus ça devenait impossible. C’est clair, il y avait de moins en moins d’espoir et pourtant Abraham a espéré contre tout espoir. Et pour une foi, dans cette histoire de couple, c’est l’homme qui va tirer sa compagne vers une foi plus radicale … Sarah, ça la faisait bien rire cette histoire de promesse ! Mais Abraham a espéré contre tout signe rationnel d’espoir. 

Et pourquoi donc ? Ou comment a-t-il fait parce que ça nous plairait quand même de connaître la recette pour l’appliquer dans notre vie ! Je crois que c’est l’épitre aux Hébreux qui nous apporte la réponse en nous proposant une belle image, voilà ce que dit l’auteur de la lettre aux Hébreux : Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire. Hb 6,19. Vous savez, une ancre, c’est ce qui sert à faire tenir un bateau quand il ne peut pas s’amarrer, et cette ancre, on la jette profond dans la mer pour qu’elle s’accroche aux fonds marins. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous dit que si nous ne voulons pas partir à la dérive, notre ancre, il faut qu’elle soit accrochée au ciel. C’est le sens de ces mots : elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire. Dans le Temple, le sanctuaire, c’était quasiment l’équivalent de notre tabernacle, reposoir de la présence réelle du Seigneur.

2.3 L’espérance, une vertu théologale

Cet exemple tiré de la vie d’Abraham, éclairé par cette citation de la lettre aux Hébreux, nous met sur la bonne piste pour comprendre ce qu’est l’espérance dans la doctrine chrétienne. On dit que c’est une vertu théologale, c’est-à-dire qu’on ne se la fabrique pas, mais on la reçoit, elle est un don de Dieu et elle conduit à Dieu. Je peux essayer de chercher des raisons de devenir plus optimistes, je peux essayer de trouver des arguments pour avoir bon espoir de m’en sortir. Ça, c’est fabrication maison ! Ça ne veut pas dire que c’est mauvais, mais il y a des moments où la fabrique d’optimisme et d’espoir est esquintée et ne produit plus rien ! Alors que, l’espérance, c’est Dieu qui la fabrique, si je peux m’exprimer ainsi. La fabrique d’espérance ne sera donc jamais défaillante car Dieu n’est jamais défaillant. Du coup, cette espérance, je pourrai l’accueillir comme un cadeau de Dieu alors que, dans ma vie, je n’ai plus aucune raison d’être optimiste ni de nourrir quel qu’espoir. 

Toutes ces précisions nous permettent d’aller plus loin et pour aller plus loin,c’est un peu paradoxal, mais je vous propose de revenir à la citation de Rm 5,5 : l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

2.4 L’amour, l’Esprit-Saint, les ingrédients essentiels de l’espérance

Cette citation de l’épitre aux Romains, je pourrais la commenter longuement et il m’arrive de le faire dans des retraites que je prêche. Mais, d’une part parce qu’il ne le reste plus beaucoup de temps et d’autre part parce qu’un témoignage touche plus qu’un raisonnement. Je voudrais vous parler d’une femme que vous connaissez peut-être et dont la vie est, pour moi, une illustration lumineuse de ce que Paul veut dire dans ce verset de l’épitre aux Romains : l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Cette femme, c’est Anne-Dauphine Julliand, peut-être avez-vous entendu parler d’elle. Elle est romancière et elle a vécu, avec son mari, l’immense douleur de perdre, successivement, ses deux filles d’une maladie orpheline. Et, comble si ce n’était pas suffisant, son fils ainé s’est suicidé quelques années après. Elle a écrit plusieurs livres suite à ces drames, j’ai lu l’un des derniers cet été, il porte le très beau titre de « consolation », je vous le recommande. Elle a aussi donné une interview dans la revue Panorama et voilà ce qu’elle dit : À la mort de Thaïs, (c’est sa 1° fille qui est morte) pour la première fois, j’ai été confrontée à moi-même. Et là, il n’y en a qu’Un qui était là… J’ai vraiment entendu Dieu me dire : « Je suis là et je t’aime. » C’est la première fois que j’ai vraiment entendu Dieu, je ne m’y attendais pas ! Maintenant, je sais qu’il m’aime quoi qu’il arrive. Ce « je suis là et je t’aime » m’a surprise et apaisé, j’ai eu moins peur, je crois. Pour moi, c’est un témoignage magnifique de ce qu’est l’espérance.

Humainement, on se demande comment se relever d’un tel drame. La vie peut-elle encore avoir un sens après avoir été amputé par trois fois du fruit de ses entrailles ? Oh, cette femme ne joue pas les bigotes en disant : merci Seigneur de me faire souffrir, je vais pouvoir participer avec toi à la rédemption du monde ! Non, elle le dit : elle pleure tous les jours, mais elle dit aussi qu’elle ne pleure plus toute la journée. Et qu’est-ce qui lui a permis de tenir ? C’est cette parole susurrée par Dieu : « Je suis là et je t’aime. » C’est sûr, pour espérer encore, espérer contre tout espoir, elle a planté l’ancre dans sa vie dans le ciel … et le ciel l’a bien aidée à le faire en lui offrant cette parole d’amour. C’est bien vrai : l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Pour illustrer cette parole, je veux encore évoquer un monument qui se trouve près de mon village natal dans l’Ain. C’est un cimetière militaire allemand dans lequel les dépouilles de 20 000 soldats ont été enterrées. Dans ce cimetière, il y a un monument impressionnant, c’est comme une maison octogonale avec au centre, l’immense statue d’une femme, représentant la mère ou l’épouse des soldats enterrés, manifestement, elle pleure, la tête reposant sur son bras. 

Mais ce bâtiment a trois particularités : 

  1. les murs sont très très haut … je ne sais pas exactement mais une dizaine de mètres au moins.
  2. Il n’y a pas d’ouverture, la porte par laquelle on y entre parait minuscule, on ne la voit plus.
  3. Il n’y a pas de toit.

Ce que l’artiste a voulu montrer c’est que lorsque tout est bouché (pas d’ouverture) pour ceux qui ont tout perdu, il ne reste plus que le ciel pour ne pas désespérer, le ciel reste toujours ouvert. Ce qui me permet de préciser, même si je n’ai pas le temps de m’y arrêter que ce ciel ouvert, c’est le véritable horizon de notre espérance. Quand nous allons visiter des personnes âgées en EPHAD et que nous les voyons dans la salle commune, somnolentes, perdues dans des souvenirs. Il peut nous arriver de penser et d’exprimer avec un peu d’angoisse dans la voix : Mon Dieu qu’est-ce qu’on va devenir ! Oui, peut-être que nous passerons par cette case, mais ce n’est pas le terminus final ! C’est en voyant le ciel ouvert que nous devons dire avec enthousiasme : Mon Dieu qu’est-ce qu’on va devenir !

Quand nous n’en pouvons plus, quand tout semble bouché, n’hésitons pas à implorer l’Esprit-Saint pour qu’il répande l’amour dans nos cœurs, pour qu’il nous permette, nous aussi, d’entendre : je suis là et je t’aime. Nous n’aurons jamais d’explications à tous nos pourquoi, mais cette parole nous permettra d’espérer encore et d’expérimenter que c’est bien vrai : l’espérance ne déçoit pas ! 

Je termine en disant qu’Anne-Dauphine Julliand a eu la grâce de pouvoir entendre directement cette parole d’amour. Ça arrive, la vie des saints est émaillée de telles expériences qu’on appelle des locutions intérieures. Mais ce n’est pas la manière d’agir la plus fréquente pour Dieu ; la plupart des temps, cette parole, il la prononce de manière indirecte, en passant par des personnes qui avec des mots et surtout par leurs attitudes permettront aux personnes en souffrance de comprendre que Dieu est là et qu’il les aime. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Seigneur nous lance cet appel qu’il lançait déjà au prophète Isaïe :  qui enverrai-je ? Qui sera mon messager ? Qui ira vers tous ceux qui ne trouvent plus de raison d’espérer ? Nous qui avons planté notre ancre dans le ciel, puissions-nous répondre avec audace : me voici, envoie-moi !  C’est d’ailleurs à cette proximité compassionnelle que le pape Léon nous invite dans « Dilexit te » dont je n’ai fait que commencer la lecture, mais les débuts sont prometteurs. Alles Hop, allons-y tous ensemble !

Conclusion : Vous ai-je convaincu ?

Je ne sais pas si je vous aurai convaincu que le saucisson est meilleur en tranche épaisse, mais j’espère que je vous aurai convaincu que la Parole de Dieu est vraiment plus goûteuse en tranches plus épaisses !

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