Jeudi 27 mai : 8° semaine du temps ordinaire. C’est la Foi qui sauve !

« C’est la foi qui sauve ! » Mine de rien, ce petit dicton populaire est d’une profondeur extraordinaire … même s’il est plus souvent cité pour justifier les bienfaits de la fameuse méthode Coué que pour glorifier les vertus de la Foi en Christ !

C’est la foi qui sauve ! Ce petit dicton est un bon résumé de l’épitre aux Romains qui nous sert de guide dans cette retraite. Il m’a semblé bon d’offrir un petit résumé de ce que nous avons médité pour les membres du Foyer afin qu’ils puissent mieux nous porter dans leur prière. 

L’épitre aux Romains, je ne la commente pas verset après verset, il faudrait une retraite de 6 mois ! Nous faisons plutôt comme les abeilles de Régis, nous butinons les plus belles fleurs de cette épitre pour en faire notre miel ! Et donc, ce à quoi nous attachons le plus d’importance, c’est au mouvement de cette épitre aux Romains qui commence par rappeler l’Amour de Dieu pour nous en nous appelant les biens-aimés de Dieu ce qui, en hébreu, se traduit par les « doudous de Dieu. » Cet amour de Dieu à notre égard, c’est un amour d’une densité que nous avons du mal à imaginer. Je reprends les mots de Ben Sira dans la 1° lecture qui évoquait la perfection de Dieu, une perfection à nous clouer le bec d’admiration : qui se rassasierait de contempler et je rajoute de goûter à ton amour ?

Hélas, nous l’avons bien vu en suivant le mouvement de la lettre aux Romains, nous répondons de manière bien ingrate à l’Amour de Dieu. Et Paul n’y va pas avec le dos de la cuiller pour évoquer cette ingratitude puisqu’il dit : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu … ou du moins devraient être privés de cette Gloire de Dieu. Parce que Dieu va déclencher une très grande opération à côté de laquelle le débarquement en Normandie est de l’enfantillage, il déclenche la fameuse opération : il faut sauver le soldat Hébert et tous les autres, avec lui ! A l’ingratitude des hommes, Dieu aurait pu répondre par une condamnation à perpétuité, or, c’est tout l’inverse : là où le péché a abondé, la grâce va surabonder. Du coup, chacun d’entre nous n’en revient pas et s’émerveille en prononçant ces paroles : ce n’est pas possible que le Seigneur m’ait aimé et se soit livré pour moi qui ne le mérite pas et pour toi aussi qui, d’ailleurs, ne le mérite pas plus que moi ! Maintenant, toute la question est de savoir si tu crois … parce que, ça ne sert à rien, que Dieu est fait tout cela, si tu ne crois pas qu’il l’a fait pour toi ! Et quand tu te mettras à y croire pour de bon, il faudra te méfier parce qu’il y a un voleur de grâces qui va chercher à te piquer tout ce que le Seigneur t’a donné et il faudra aussi te méfier de ne pas devenir un gaspilleur de grâces en retombant dans la tiédeur, c’est pour cela que ce matin, nous avons parlé du combat spirituel et que, en fin de matinée, nous sommes entrés dans la partie charnière de l’épitre aux Romains qui va nous faire basculer dans la 2° partie plus pratique qui nous expliquera comment vivre en chrétien. Et donc, pour vivre en chrétiens, dans cette partie charnière, nous avons découvert que nous avions bien besoin de l’Esprit-Saint qui foudroie et même qui fout-droit … comprenne qui pourra ! 

J’arrête là mon résumé qui n’était pas si succinct que ça ! Et tout ce résumé, je vous le rappelle a été déclenché par le petit dicton : c’est la foi qui sauve ! Dicton qui résumait toute l’épitre aux Romains, mais qui résume aussi très bien l’Evangile de ce jour. Cet Evangile tient une très bonne place au hit-parade des Evangiles qui sont choisis pour les rencontres de catéchèse et d’aumônerie ou même pour aider à prier en début d’une réunion. Je voudrais souligner 5 points et vous laisserai le soin de développer tous les autres points qu’on aurait pu trouver et que je n’ai donc pas le temps de développer mais sur lesquels le St Esprit vous suggérera de vous arrêter !

1/ Le 1° point m’est inspiré par ce qui est dit au début de l’Evangile : Quand Bartimée entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Ça signifie que Bartimée, il avait entendu parler de Jésus, il avait entendu parler de sa renommée. Il savait que Jésus faisait des miracles, alors gonflé comme pas deux, il se met à crier : prends pitié de moi ! C’est la foi qui sauve ! Bartimée non seulement connaissait la réputation de Jésus, mais il a cru qu’il pouvait faire quelque chose pour lui. 

Il n’a pas dit : oui, Jésus est sûrement puissant, mais il ne peut pas s’intéresser à moi, alors, à quoi bon lui demander quelque chose puisque, c’est toujours pareil, personne ne s’intéressera à moi ! Elle est belle la foi de Bartimée ! Et Jésus a fait quelque chose pour lui. Si tu penses que Dieu ne fait jamais rien pour toi, si tu n’arrives pas à croire qu’il puisse s’intéresser pas à toi, c’est sûrement que tu es profondément blessé de ne pas avoir reçu tout ton compte d’amour. Mais aujourd’hui, que l’exemple de Bartimée t’invite à crier vers le Seigneur puisque tu as compris qu’il s’intéressait en 1° aux handicapés, quel que soit leur handicap, aux blessés de la vie.

2/ Il y a tous ceux qui empêchent Bartimée de crier, qui veulent empêcher Bartimée de rencontrer Jésus. Dans la même histoire, mais racontée par Luc, il est dit que ce sont ceux qui marchaient en avant du cortège, les premiers de classe, les ceintures noires de caté ! Est-ce qu’il ne nous arrive pas trop souvent d’être de ceux-là ?  Au lieu d’être de ceux qui amènent les pauvres à Jésus, qui vont chercher les pauvres pour les amener à Jésus, parce que ces pauvres nous dérangent, parce que nous les ignorons, nous ne leur permettons pas de rencontrer Jésus. Vous savez qu’il existe une belle initiative en direction des pauvres, c’est ce qu’on appelle les maraudes, c’est-à-dire des bénévoles qui, ns les froides nuits d’hiver, vont porter de la soupe et un peu de soutien aux pauvres en les cherchant là où ils se cachent pour se protéger du froid et des agressions. Eh bien, moi, je rêve que de telles maraudes soient mises en place, mais au plan spirituel, pour que, plus jamais des pauvres, des blessés de la vie, des personnes portant un handicap physique, mental, affectif, ratent, à cause de nous, une rencontre avec Jésus.

3/ Mais, pour que Jésus puisse agir en faveur de Bartimée, il a fallu que Bartimée ose montrer sa pauvreté, qu’il ne se cache pas à cause de la honte que devait provoquer sa situation. Parce qu’il cumulait les handicaps : aveugle et mendiant, ce qui fait qu’il ne devait ni êtrte très propre, ni être très bien habillé, ni très habile dans ces mouvements. Mais peu importe, c’était Jésus qui passait, il a crié ! Alors, c’est vrai que Bartimée ne pouvait pas tellement cacher sa pauvreté, s’il voulait s’en sortir, il fallait qu’il accepte de la dévoiler aux yeux de tous. Nous, nous sommes tous des pauvres avec des pauvretés qui se voient plus ou moins, mais nous sommes tous des pauvres. Le problème, c’est que, trop souvent, nous cachons notre misère, nous essayons de sauver les apparences. C’est quand nous accepterons de nous montrer tels que nous sommes que Jésus pourra commencer à s’occuper de nous. Que cette humilité nous soit donnée comme l’un des plus beaux cadeaux à espérer.

4/ Pour rejoindre Jésus qui l’appelait, Bartimée a posé deux gestes inouïs qui manifestaient sa confiance. D’abord, il a bondi et ensuite, il a jeté son manteau. Bondir pour un aveugle, ce n’est pas évident ! Et laisser son manteau pour un mendiant, ce n’est pas plus évident. La Bible nous enseigne que le manteau, c’est le dernier bien qu’on n’a pas le droit de saisir à un pauvre, c’est sa dernière sécurité. Bartimée ose la confiance en se jetant dans l’inconnu. Il largue sa sécurité et ose bondir dans la nuit parce que c’est Jésus qui l’appelle. Il ne dit pas à Jésus : guérit moi d’abord et après je bondirai vers toi en laissant mon manteau. Jésus l’appelle, il croit. C’est la foi qui sauve ! L’action de Jésus présuppose notre foi, c’est-à-dire notre confiance.

5/ Pour que Jésus puisse agir, encore faut-il que nous lui demandions ce qu’il peut donner. Le texte nous dit que Bartimée était aveugle et mendiant. Quand Jésus lui dit : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » Vous avez remarqué qu’il ne lui demande rien quant à son statut de mendiant. C’est vrai que si Bartimée avait demandé de gagner à l’euro-millions, il y a bien des chances qu’il soit resté mendiant et aveugle ! Il demande l’essentiel, alors il est exaucé. Même quand nous demandons ce qui nous semble très important, est-ce que nous demandons toujours l’essentiel ? 

Mes amis, dans un instant, nous allons accueillir, il va rejoindre les pauvres que nous sommes, et nous demander : que veux-tu que je fasse pour toi ?  Laissons le St Esprit nous inspirer la réponse puisque lui, il sait si bien ce qui nous est le plus essentiel. Et n’oublions pas : c’est la foi qui sauve ! Alors croyons et ne nous contentons pas de croire que nous croyons !

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