13 septembre : vendredi 23° semaine : Bonheur pour ceux qui évangélisent … tous des pauvres !

De la 1° lecture, je voudrais surtout retenir une phrase que nous connaissons bien et qui est beaucoup reprise depuis un certain nombre d’années puisque l’Eglise a repris conscience de la nécessité de relancer l’évangélisation. Cette phrase, c’est : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile. » Mais j’ai lu que notre cerveau n’aimait pâs ce qui était formulé de manière négative, alors, formulons de manière positive : bonheur pour moi quand j’évangélise !

En son temps, le pape Paul VI avait déjà écrit une très belle exhortation pour inviter les chrétiens, à la sortie du Concile, à reprendre résolument le chemin de l’évangélisation. Jean-Paul II s’est fait le chantre de la nouvelle évangélisation, Benoit Xvi a continué sur cet élan et François l’a encore relancé avec la publication de son texte qui rester la charte de tout évangélisateur : la joie de l’Evangile. Donc si nous voulons connaitre, la joie, le bonheur, évangélisons. Mais pour cela rappelons-nous toujours le très bon conseil de St François de Sales : ne parle de Dieu que lorsqu’on t’interroge, mais vis de manière à ce qu’on t’interroge souvent !

Venons-en à l’Evangile qui ne nous caresse pas dans le sens du poil ! En effet, Jésus commence par nous assimiler à des aveugles, incapables de conduire qui que ce soit et ensuite, il nous dit que notre péché est tellement important qu’il nous rend encore un peu plus aveugle ! 

Rassurons-nous, si Jésus nous adresse ces paroles, ce n’est pas parce qu’il aurait une piètre opinion de nous, Jésus n’a une piètre opinion de personne. De manière assez étonnante, je crois que, dans ces versets un peu décapants, Jésus veut poser les bases d’une vraie fraternité. En effet, ces paroles, Jésus les prononce pour ses disciples, c’est donc une catéchèse qu’il leur adresse pour les former à la vie communautaire, à la vie de disciple et plus tard, ils devront en faire encore bon usage quand ils deviendront des missionnaires. On sait que, dans son appel à évangéliser, le pape François aime lier ces deux mots en parlant sans cesse de disciples-missionnaires. Eh bien, dans ces paroles, nous avons comme la charte du disciple-missionnaire, l’état d’esprit qui doit régner dans le cœur du disciple-missionnaire et entre les disciples-missionnaires. Cet état d’esprit, on pourrait le résumer ainsi : rappelez-vous toujours que vous êtes tous des pauvres. Ainsi donc, ce qui va fonder la fraternité, c’est la reconnaissance joyeuse de notre commune pauvreté. 

Nous trouvons que les autres ne sont pas très clairvoyants, rappelons-nous que, comme eux, nous aussi, nous sommes de pauvres aveugles. Nous trouvons que les autres ont des défauts, des faiblesses qui se voient comme le nez au milieu de la figure, rappelons-nous que nous sommes comme eux, pas pire qu’eux, mais comme eux ! Si Jésus parle d’une poutre dans notre œil, ce n’est pas pour dire que nous sommes pires que les autres, c’est juste un effet d’optique ! Une paille quand on la voit de loin, elle est petite, quand on la voit de très près, elle parait énorme. 

Le cœur de cette catéchèse que Jésus adresse à ses disciples, c’est donc une invitation à reconnaître une commune pauvreté. L’autre est un pauvre comme moi-même, je suis un pauvre et, finalement, c’est ce qui fonde notre fraternité

Quand il nous faudra reprendre un frère, une sœur, un époux, une épouse, un fils, une fille, rappelons-nous toujours que c’est un pauvre qui va reprendre un autre pauvre et ça devrait s’entendre dans le ton de voix. 

Que Notre Dame de Laghet nous obtienne cette grâce de reconnaître joyeusement notre pauvreté et de croire qu’elle peut devenir un lien puissant pour nous unir.

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