12 août : lundi 19° semaine ordinaire. Ezéchiel, un prophète qui apprend beaucoup sur Dieu … Jésus nous apprend aussi comment nous situer face à l’impôt ?

Nous commençons la lecture du livre d’Ezéchiel qui va nous occuper une quinzaine de jours, avec la fête de l’Assomption qui viendra, bien sûr, interrompre cette lecture. Comme j’en ai pris l’habitude, au moment où nous ouvrons un nouveau livre biblique je dis quelques mots de présentation générale. Ézékiel était un prêtre du temple de Jérusalem. Il a fait partie du 1° convoi des déportés vers Babylone en 597 10 ans avant la grande déportation de 587. C’est essentiellement l’élite du peuple qui a été déporté. Environ quatre ans après son arrivée à Babylone, depuis l’Exil qu’il partage avec ses compatriotes, Dieu l’appelle à devenir son prophète. Et nous avons entendu le récit de sa vocation sur lequel on pourrait dire beaucoup, je retiens juste deux points parce qu’ils seront déterminants pour la suite. 

Mais avant de les aborder, je souligne un détail, très parlant. Parce qu’il était un prêtre du Temple, Ezéchiel était habitué à la grandeur, au faste, en effet, tout dans le Temple était majestueux. Alors Dieu va souvent se manifester à Ezéchiel dans des signes extraordinaires, il lui donnera des visions extraordinaires. Dieu parle à Ezéchiel le langage auquel il est habitué. Dieu fait toujours du sur-mesure avec chacun de nous. Et quand il enverra la Sainte Vierge, il lui demandera d’agitr comme lui, c’est ainsi que Bernadette, à Lourdes, était étonnée que la Dame, comme elle l’appelait au début, s’adresse à elle en patois et non pas en français, cette langue qu’elle maitrisait mal. Dieu fait du sur mesure ! Venons-en aux deux points que je retiens

1° point, c’est en Exil que Dieu se manifeste à Ezéchiel. L’Exil, pour ceux qui sont partis a été une véritable catastrophe car, un bon juif pensait que c’était au Temple, à Jérusalem, que Dieu habitait. Un peu comme Don Camillo, si vous voulez, il n’y avait que dans l’église du village dont il était curé que Jésus lui parlait ! Eh bien, pour un juif, c’était au Temple, à Jérusalem que Dieu parlait. Ezéchiel, prêtre du Temple en était encore plus persuadé que les autres. Or voilà que sur cette terre étrangère, terre païenne, terre hostile, Dieu se manifeste à lui. Peu à peu, le Seigneur va l’aider à comprendre, pour qu’il puisse le faire comprendre aux déportés, qu’il est partout présent, spécialement là où les hommes ont besoin de lui. Aujourd’hui, ça nous parait banal de dire cela, mais à l’époque, c’était une vraie révolution !

2° point En exil, Dieu manifeste à Ezéchiel qu’il n’a rien perdu de sa gloire, de sa puissance. La vision qu’il reçoit et que je ne commenterai pas dans le détail est absolument extraordinaire. J’ai envie de dire que Dieu a mis le paquet. La cérémonie d’ouverture ou de conclusion des jeux olympiques, à côté, c’est de la gnognotte ! Le Seigneur a voulu, de manière très réfléchie, ce déploiement de gloire et de puissance. En effet, à l’époque, les hommes étaient très marqués par la mythologie et ils pensaient donc que le sort des hommes se jouait dans les cieux. Chaque peuple avait son dieu et ces dieux ne cessaient de se défier dans le ciel. Quand un dieu perdait un combat au ciel, sur terre, son peuple le payait cher. Ainsi, on est vite venu à penser que Mardouk, le dieu des Babyloniens était sans doute plus puissant que le Dieu d’Israël qu’il avait mis KO dans leur combat céleste. Eh bien, il n’en est rien et le Seigneur ne cessera de donner des visions grandioses à Ezéchiel, de lui manifester sa puissance pour qu’il soit bien claire qu’il n’a rien perdu de sa puissance et Ezéchiel devra le dire pour détourner tous ceux qui, en Exil, étaient tentés de rejoindre le parti des plus forts.

Passons maintenant à l’Evangile et ce texte étonnant qu’on ne trouve que dans l’Evangile de Matthieu, ce qui n’a rien d’étonnant. Nous savons, en effet, que Matthieu écrivait essentiellement pour des juifs convertis ou qui s’interrogeaient sur une possible conversion. Dans son Evangile, Matthieu va donc prendre bien soin de présenter Jésus comme celui qui accomplit les Ecritures, qui est enraciné dans le peuple juif et ses traditions. C’est pourquoi, il nous le montre, là, en train de régler l’impôt dont les juifs fervents devaient s’acquitter pour le Temple. Au-delà du côté qui pourrait sembler anecdotique et même rocambolesque avec ce poisson qui contenait dans sa bouche la pièce correspondant au montant de l’impôt, il y a une grande question qui est posée : comment les chrétiens doivent-ils se comporter dans le monde et notamment comment doivent-ils se situer face à l’impôt. Là, ce n’est plus du tout anecdotique !

On entend, en effet, des personnes, qui justifient le fait qu’ils trafiquent leur feuille d’impôt en disant : je ne suis pas d’accord avec la manière dont l’Etat dépense l’argent, avec ses choix, donc, j’ai la conscience tranquille si je ne déclare pas tout ! Jésus n’a pas agi de cette manière. Au Temple, tout ne lui plaisait pas, loin de là, mais il a payé l’impôt alors qu’il explique à Pierre dans un raisonnement subtil qu’il aurait pu s’en dispenser puisqu’il est le Fils du Père Tout-Puissant qui habite le Temple ! Mais il a voulu payer l’impôt pour ne pas se distinguer des autres hommes, après quand il avait quelque chose à dire, il le disait de manière claire, mais sans se soustraire à la Loi. Je crois que cet exemple devrait être médité par bien des gens !

Par l’intercession de Notre Dame de Laghet, demandons cette grâce, à la suite d’Ezéchiel de croire que Dieu est partout et qu’il est toujours le Tout-Puissant d’amour. Demandons-lui aussi la grâce, à la suite de Jésus de nous comporter en hommes et femmes responsables au sein de la société.

Cette publication a un commentaire

  1. wilhelm richard

    Grâce à vos homélies si éclairantes, j’ai toujours la flamme.
    Vous avez le droit d’obtenir un titre olympique qui vous obligera à déclarer votre prime pour régler ensuite vos impôts ! c’est le revers de la médaille…
    Votre « or » bouleverse également le tableau des médailles françaises : nous passons désormais de 16 (médailles « OR ») et 64 (total des médailles) d’où 1664 à 1764 : donc ADIEU la bière …. pour arroser tout cela !
    Nous n’avons plus que l’eau de la Seine pour plonger dans le bonheur.

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