7 janvier : mardi après l’Epiphanie : Amour fraternel et participation féconde à la mission de Jésus : 2 ingrédients pour bien vivre cette nouvelle année !

« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres… » cette parole, nous allons l’entendre cette semaine déclinée sur tous les tons !  Pourtant, malgré les apparences, St Jean ne rabâche pas. Rabâcher, c’est redire toujours la même chose parce qu’on n’a pas grand-chose à dire. Répéter, c’est autre chose que rabâcher ! Répéter, c’est redire régulièrement quelque chose qui nous tient particulièrement à cœur et, au soir de sa vie, on a vraiment envie de répéter ce qui a le plus d’importance : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres… » mais pourquoi ça lui tient tant à cœur? En réfléchissant à cette question j’ai vu une raison fondamentale que je vous partage.

St Jean, nous le savons, c’est lui qui a recueilli Marie après la mort de Jésus. Sur la croix, Jésus le lui avait demandé. Nous n’avons aucun renseignement sur la manière dont ça s’est passé concrètement, mais ce qui est sûr, c’est que Jean a obéi à cette dernière volonté de Jésus. C’est d’ailleurs pour cela qu’on trouve à Ephèse cette petite maison, appelée maison de la Vierge et qui est tant visitée. Le disciple bien-aimé s’étant retiré à Ephèse, il y avait fait construire une petite maison, sans doute pas loin de la sienne. Il ne pouvait pas aller là-bas sans prendre avec lui la Mère bien-aimée. Les années qu’ils ont passées ensemble ont sûrement marqué St Jean. 

Alors, on peut facilement imaginer qu’une fois ou l’autre, pendant la rédaction de ses lettres, il interrogeait Marie pour lui demander : Mère, quel est le message le plus important à transmettre aux disciples de ton Fils et à tous ceux qui veulent le devenir ? Je ne pense pas me tromper en disant que Marie devait lui répondre : dis-leur de bien s’aimer les uns les autres, c’est la principale préoccupation d’une mère. Je me rappellerai toujours ces dernières paroles que ma mère a voulu nous transmettre quand nous étions tous réunis autour de son lit au moment de sa mort. Il y avait eu une division grave entre mes frères et sœurs. Réunissant son énergie, elle nous a dit : « Maintenant, écoutez-moi bien, je n’ai qu’une chose vous dire : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Et elle a rajouté : est-ce que c’est assez clair ? 

Quelques mots sur l’Evangile qui nous présente le miracle de la multiplication des pains, 1° miracle non pas accompli par Jésus mais qui nous est présenté après Noël. Hier, il y avait la mention de quelques miracles, mais aujourd’hui, c’est le 1° miracle dont la présentation est développée. Je voudrais développer 3 points concernant ce miracle.

1° piste : Je trouve assez significatif que ce 1° miracle soit la multiplication des pains. Encore une fois, il ne s’agit pas du 1° miracle que Jésus accomplira mais du 1° miracle qui nous est présenté après ces fêtes de Noël. Nous avons médité sur la naissance de Jésus à Bethléem et, nous le savons, en hébreu, Bethléem signifie la maison du pain. Et, non seulement il est né à Bethléem, la maison du pain, mais, en plus, il est né dans une mangeoire. Il y a donc comme une logique à ce que le 1° miracle qui nous soit présenté soit un miracle qui concerne le pain, le manque de pain, la faim de pain et la multiplication qui rend le pain surabondant. Nous sommes comme prévenus que Jésus, dont le nom signifie « le Seigneur sauve », et qui a donc été envoyé pour sauver les hommes réalisera sa mission dans le signe du pain. Nous qui n’étions ni à Bethléem, ni au Golgotha, chaque jour, en participant à la messe, nous sommes comme invités au Cénacle pour recueillir les fruits du Salut qu’il est venu nous apporter.

2° point : Il est venu sauver les hommes, mais d’emblée, il a choisi de ne pas accomplir sa mission en solitaire. Certes, il y aura toute une part de cette mission que lui seul peut accomplir, mais, pour autant, il a choisi dès le départ d’associer ses apôtres à cette mission. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Les apôtres d’hier et leurs successeurs aujourd’hui, ainsi que tous leurs collaborateurs, ne pourront jamais se décharger sur Jésus. Avoir la foi, ce n’est pas se tourner vers Jésus en lui disant : débrouille-toi, moi ça me dépasse ! Oui, bien sûr que ça nous dépasse, mais Jésus n’interviendra jamais sans que nous n’osions poser les gestes de la foi. « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

3° point : Il y a une mention que je trouve très belle dans ce texte et qui vient comme approfondir encore ce que je disais dans le point précédent. « Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante. » Le fait de croire en la puissance de Jésus ne supprime pas la nécessité d’une certaine organisation. Oui, Jésus va faire ce que lui seul peut faire, il ne défilera pas, mais, comme je le disais, il attend notre collaboration et une collaboration qui ne soit pas trop brouillonne : par carré de 100 et de 50 sur de l’herbe bien verte, ce n’est pas brouillon ! La foi n’élimine pas l’organisation, au contraire, elle la rend plus féconde.

En conclusion, nous pourrions retenir la célèbre formule de St Ignace qui est un bon résumé de l’attitude juste entre la foi en la puissance de Dieu et la nécessaire collaboration des hommes à l’œuvre de Dieu : « Prie comme si tout dépendait totalement de Dieu et agis comme si tout dépendait véritablement de toi ! » Que Notre Dame de Laghet nous obtienne cette grâce de l’amour fraternel et d’une participation féconde à la mission de Jésus.

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